Les carottes sont cuites
Destroyer américain et navires marchands en convoi

LE PHILOMEL

11 SEPTEMBRE 1918 :

Le Steamer Anglais le PHILOMEL quitte Londres avec pour destination finale la ville de Bordeaux en France.

Il s’agit d’un navire de 3949 tonnes chargé de 1900 tonnes de "divers marchandises".

Nom du propriétaire : Général Steam Navigation Compagnie

Nom du Capitaine : Mr Henry Wilson

Equipage : 40 hommes : 26 Anglais + 13 Belges + 1 Russe + 1 pilote français.

Il est armé d’un canon de 12 livres du modèle de l’amirauté Anglaise.

Il a a son bord 2 canonniers : Mr Lock et Mr Mac Fall.

13 Septembre 1918 :

Le PHILOMEL arrive dans le port de Cherbourg , qu’il quitte rapidement en prenant place dans un convoi en partance pour Brest.

15 Septembre 1918 :

13H30 le convoi arrive dans le port de Brest.

16 Septembre 1918 :

Au petit jour, le convoi reprend la mer en direction du Sud.

Il y a environ une vingtaine de batiments dans ce convoi : 10 ont pour destination Bordeaux et un navire Grec (le CATARINA) se rend à Rochefort.

Le PHILOMEL prend la place N°2 dans ce convoi de 22 navires sur 2 colonnes.

Pour cette raison, il prend a son bord le second pilote du convoi (pilote SAMZUN.)

C’est le plus gros batiment du convoi, aussi prend il la tête de la colonne de droite,du côté du large.

Un destroyer Américain sans poste fixe dans le convoi sur 2 colonnes assure la sécurité en patrouillant à chaque instant du côté du large entre la tête et la queue du convoi.

Trois autres patrouilleurs assurent la sécurité dans les colonnes.

Pourquoi le PHILOMEL prend il cette position dans la colonne coté large ?

Le Capitaine n’a jamais attiré l’attention du service des convois sur la nature de son chargement qu’il a déclaré être de "divers marchandises" et n’ a pas demandé, ainsi que le faisait quelques fois certains Capitaines, à être mis dans la colonne de terre.

(Les renseignements émanants de Cherbourg par télégramme, du convoi qu’avait pris le PHILOMEL dans ce port n’indique comme cargaison que "divers marchandises".) 

16 SEPTEMBRE 1918 :

 

Vers 16 heures, le convoi passe en dedans des Glénan et fait route pour passer entre l’île de Groix et la terre.

La mer est belle avec une légère houle et un léger clapot.

Un léger vent du Sud Ouest souffle et la visibilité est bonne.

Sur le PHILOMEL, Six hommes assurent la veille : 1 homme en vigie 1 homme à la barre 1 canonnier à la piéce

Le Capitaine et 2 de ses Officiers discuttent avec le pilote français sur la passerelle.

A se moment le bâtiment fais route droit devant (sans zigzague) S 60 E à la vitesse de 6 noeuds.

Vers 18 heures : à environ 12 ou 13 milles de l’Est de Penfret, le PHILOMEL ressent contre sa coque un choc suivi d’une violente explosion.

Le navire est touché au dessous de sa ligne de flottaison, en son milieu, sur l’avant de la machine.

Vers 18 heures 15 : le navire disparait sous le flots.

Le SOUS MARIN a attaqué à la torpille alors qu’il était en plongée.

Personne ne l’a repéré et personne n’a vu son périscope.

Par contre, le sillage de la torpille a été aperçu sous l’eau jusqu’à 50 mêtres environ….….. mais après l’explosion.

Une question se pose alors : s’agissait-il d’une torpille ou d’une mine ?

Aucun des hommes de veille n’a aperçut le SOUS MARIN, mais les explications du Capitaine WILSON, de son premier Officier et du canonnier de veille sont bien affirmatives.

Il s’agit d’une torpille puisque le Capitaine, aprés l’explosion, en regardant sur tribord du navire, a nettement apperçu le sillage de la torpille qui venait de le frapper.

Il a remarqué également que la fumée dégagée n’était pas de cette couleur sinistre qui caractérise l’explosion d’une mine et il a bien perçu le choc de la torpille contre la coque de son navire.

Quelques instant aprés l’explosion, un des patrouilleurs et certains bâtiments du convoi tirent des coups de canon, probablement sur la position estimée du SOUS MARIN.

Dans la confusion, les navires de la colonne de droite gouvernent pour éviter le PHILOMEL qui ne peut plus manoeuvrer et qui sombre.

CONCLUSION :

1 - Il n’y aura aucune victime dans le naufrage du Steamer Anglais.

Deux personnes seront simplement contusionnées aux épaules, aux bras et aux mains.

Il s’agit de Nelson Cook (mousse anglais), de de Paris (matelot belge de la chauferie).

Ils se trouvaient dans le poste de l’équipage lorsque l’explosion a eu lieu et ont été blessés par la porte du poste et par divers objets qui les ont frappés.

2 - Les 40 hommes d’équipage ont pris place dans les embarcations et ont été recuilli par le patrouilleur américain "RAMBLER" qui les a déposé à Lorient dans la soirée du 16 septembre.

Seul le pilote français n’a pas débarqué pas à Lorient mais a continué sur La Palice.

3 - La conclusion de l’officier enquêteur mentionne dans son rapport que :

Le Capitaine WILSON lui a produit une très bonne impression et il ne pense pas que sa conduite puisse donner lieu à critique.

Ce dernier a pris un soin particulier à faire couler ses documents confidentiels qu’il a placé à cet effet dans une boite trés lourde devant rendre l’immersion certaine.

(les documents confidentiels étaient des instructions de l’Amirauté anglaise sur les bâtiments de commerce.)

TIBOD