- Le naufrage du ST ISIDORE -

De toutes les épaves que nous visitons dans le secteur des Glénan, beaucoup, bien heureusement, se sont un jour posées sur le fond sans faire d’autres victimes qu’elles-même et ont laissé à leurs équipage une belle frayeur et la possibilité de raconter leur mésaventure (Notre Dame, Nomade, Galaxie…). Hélas, d’autres naufrages ne se sont pas aussi bien terminés :

Le jeudi 7 décembre 1961, le sablier St Isidore a terminé son chargement à Trevignon. Le patron descend à terre pour prévenir par téléphone son armement (l’armement Nader) de son intention de rejoindre les quais du centre ville de Quimper pour décharger. On lui répond qu’aucune place n’étant disponible à Quimper, il devra attendre le samedi pour rejoindre le port de la préfecture.

A 17 h, il quitte Trévignon, "les flancs lourdement chargés de sable" selon les témoins. Le temps qui était beau les jours précédents, change, le vent fraîchit.

Le sablier fait route vers l’Odet dans une mer de plus en plus formée.

A Quimper, le vendredi 18 décembre, personne ne s’étonne de l’abscence du St Isidore

que l’on croit en train d’attendre à St Marine que les quais quimpérois se libèrent.

Le samedi soir cependant, on s’inquiète, et pour cause !

Le St Isidore ne s’est toujours pas montré et le port de St Marine contacté déclare n’avoir pas vu le sablier rentrer dans la rivière.

Le dimanche, l’inquiétude grandit et les recherches sont lancées.

Hélicoptère, avions militaires, canots de sauvetage, bateaux de pêche. Rien. Dans le même temps des épaves arrivent à la côte principalement dans le secteur de Mousterlin : jerricans,fûts, et surtout une bouée couronne au nom du St Isidore.

Il appraît que le drame s’est produit dans les parages de la voleuse, et tout le monde a en tête le naufrage du sablier Nomade 9 mois auparavant.

C’est dans ce secteur que se concentrent les recherches par les plongeurs de la marine puis du G.A.S.M. Quimper-Bénodet sans plus de succés; Il n’y a plus d’espoir de retrouver l’équipage et la mer rend le corps du patron sur la plage du Letty.

Des trois autres hommes, l’un devait prendre sa retraite le mois suivant, l’autre remplaçait son frère malade, le troisième, père de famille, était le fils du premier.

P BEREZAY