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La Patrouille Acrobatique de
France a fêté son cinquantième anniversaire en 2003. C'est en effet lors
du meeting d'Alger le 17 mai 1953 que dans l'enthousiasme de son
commentaire, Jacques Noetinger a qualifié de Patrouille de France la
formation de quatre F84G de la 3ème Escadre de chasse, basée à Reims et
conduite cette année là par le commandant Delachennal. Ambassadrice des
ailes et du savoir-faire aéronautique Français, la Patrouille de France
est mondialement connue et appréciée. Il convient toutefois de se rendre
compte que l'existence de la patrouille actuelle est le fruit de l'expérience
accumulée de tous ses grands Anciens, qui ont su manifester motivation et
ténacité pour faire aboutir leur passion. |
Morane A1 de Fronval présenté
au Musée de l'Air |
Il faudra attendre 1931 pour
voir la création de la Patrouille d'Etampes sur le terrain de Mondésir.
Avant cette date, la voltige aérienne n'était exécutée en public que
par des pilotes isolés. Les fêtes se multiplient en France et à l'étranger.
On peut assister aux exhibitions des pilotes étrangers dont Fieseler,
Immelmann, Udet, ainsi qu'à celles des pilotes français qui montent,
tels Biancotto, Cavalli, Détroyat, Doret. Quelques femmes s'essaient à
la voltige. Maryse Hilsz, Hélène Boucher sont parmi les plus connues. La
remarquable virtuosité d'un groupe de moniteurs de l'école de
perfectionnement de pilotage d'Etampes imposera le vol acrobatique en
formation. Le Capitaine Amouroux, l'Adjudant-chef Dumas et l'Adjudant-chef
Carlier composent la première patrouille. |
Morane 230, moteur Salmson 230 cv
Premier type d'avion de la Patrouille d'Etampes |
"Ces trois pilotes dans
un style splendide, ont égalé les meilleurs as du moment…"Ces
commentaires élogieux lus dans le journal " Les Ailes ", ont
suivi les exhibitions organisées à Orly le 10 mai et à Vincennes le 25
mai. Au mois d'août la Patrouille fait admirer son adresse en Belgique.
Certains membres de la Patrouille défendront les couleurs de l'Armée de
l'air à l'étranger. En 1932, le Capitaine Amouroux remportera à Zurich
le championnat militaire de voltige. L'année suivante, il quitte Etampes
et sera remplacé par le Lieutenant Fleurquin. |
Capitaine Amouroux 1er
pilote de la Patrouille |
Chef de grande valeur, il
choisira ses équipiers parmi ceux qui terminent le stage d'Etampes. La
nouvelle Patrouille sera ainsi composée du Lieutenant Fleurquin, de
l'Adjudant-chef Carlier et de l'Adjudant Cressaty. Ce trio fera parler de
lui, en particulier lors de leur démonstration à Nancy le 18 juin 1933,
à côté des Patrouilles belges et suisses. En 1934, les présentations aériennes
se multiplient avec toujours un grand succès. Les Morane 230 sont remplacés
par des Morane 225 plus puissants.La saison 1935 est malheureusement marquée
par le décès de l'Adjudant-chef Carlier après l'accident dont il est
victime. Une formation à cinq appareils est toutefois mise sur pied. |
Morane 225 |
Les figures de voltige
classiques étonnent par la précision de leur réalisation. Dans l'esprit
" Haute Ecole ", la perfection dans chaque exercice individuel
et d'ensemble, la rigueur de l'enchaînement, la recherche de l'art au mépris
de l'effet produit sont les éléments qui comptent.En 1937, la Patrouille
quitte sa base d'Etampes, pour s'installer à Salon de Provence.La
Patrouille d'Etampes deviendra la Patrouille de l'Ecole de l'air. En 1938,
la formation de nouveaux équipiers permet la constitution de 3
patrouilles plus une individuel. Les patrouilles se partagent le
"plateau ", sans temps mort, et le prestige de la formation
grandit au fil des fêtes dominicales. |
La Patrouille d'Etampes
1935 |
Cette réussite, enrichie de
nouveautés créatives empreintes de parfaite rigueur, semble bien maîtrisée
par le chef. En observant les spectacles de la PAF aujourd'hui, comparés
àceux des Patrouilles étrangères, il reste un petit quelque chose qui révèle
une culture aéronautique typiquement Française. Elle effectue des
meetings en France et à l'étranger jusqu'en juillet 1939 à Bruxelles.
En mai 1940, une partie des moniteurs, anciens de la Patrouille, est
affectée en opérations au groupe de chasse 1/3. Au mois de juin, les
pilotes seront dispersés en France et en Afrique du Nord. |
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La Patrouille d'Etampes est
issue de l'école de perfectionnement au pilotage. Lorsque des patrouilles
étrangères équipées d'avions de chasse se déplacent en France, il naît,
dans l'esprit des décideurs, l'idée de leur opposer des " aviateurs
pilotes de chasse ", possédant une représentativité qui valorise
le savoir-faire militaire. Au mois d'avril 1934, l'état major de l'Armée
de l'air souhaite envoyer une patrouille au meeting de Liège (Belgique)
Il demande au commandant de la 7ème escadre, basée à Dijon, de désigner
trois pilotes du groupe de chasse 1/7, équipé de Morane225 pour suivre
un entraînement particulier. Le Commandant Weiser choisit trois
sous-officiers Barrio, Bertrand et Rebière. Ils se rendront à Etampes, où
ils bénéficieront de l'émulation due à la proximité de la Patrouille
d'Etampes du lieutenant Fleurquin. La personnalité du Commandant Weiser
fait de cette Patrouille une formation à l'esprit totalement opposé à
celui de la Patrouille d'Etampes. Le spectacle est roi, et tout doit être
conçu pour le spectacle. |
Morane 225 de la
Patrouille de Dijon |
Pour manifester un maximum
d'originalité, deux possibilités s'offrent au commandant de la
Patrouille de Dijon : augmenter le nombre d'avions en vol, rechercher les
particularités. Pour le nombre, il passe de trois à neuf appareils, puis
rapidement à dix-huit (neuf MS 225 du G.C 1/7, et neuf Spad 510 du G.C.
2/7). Pour les particularités, il fait accepter de relier par des
cordelettes les formations de trois avions. La personnalité du "
chef " grandit avec la popularité de la formation. La Patrouille de
Dijon devient le " Cirque Weiser ". Le Lieutenant-Colonel Weiser
quitte Dijon en 1938, le " cirque " ferme ses portes. C'est
souvent le cas des groupes liés par le charisme d'une personne. |
Spad 510 du " Cirque Weiser " |
La deuxième guerre mondiale
va interrompre l'essor de ces patrouilles, les pilotes de chasse devant se
livrer à d'autres genres d'exercice.
Pour résumer cette période, considérant les commentaires de la presse
spécialisée, il ressort que les présentateurs individuels (Weiser,
Borde, Amouroux, Fleurquin, Pouyade, Clavière…) ont su pénétrer tous
les secrets de la haute voltige, il est mentionné que le travail
d'ensemble de l'escadre Weiser fut vraiment remarquable et que la palme de
l'acrobatie est attribuée sans conteste à la Patrouille de l'Ecole de
l'air (ex Patrouille d'Etampes) dont les progrès ont été considérables
d'une année sur l'autre.
Si l'après-guerre vit encore, à bien des
égards, du conflit, une chose allait commencer à bouleverser l'emploi et
la mise en œuvre de la Force Aérienne. Nous voulons parler de
l'apparition des premiers avions à réaction, et plus précisément de
leur entrée dans les escadres françaises.
En France, c'est l'époque des doutes. La
voltige aérienne n'est-elle pas devenue impossible avec de tels appareils
? Beaucoup le pensent et en haut lieu on parle même d'abandonner la
patrouille à cause du décalage entre la fragilité de l'homme et la
performance de la machine. La voltige serait-elle donc réservée à l'hélice
et au moteur à pistons ?
En 1947 le Ministère de l'air décidait
de créer une "Escadrille de présentation de l'Armée de l'air"
et de la confier au Capitaine Perrier qui, avec ses douze Stampe SV4A,
devait participer à toutes les manifestations nationales et
internationales. En 1951, la patrouille existe toujours et se produit tantôt
en vedette après les avions à réaction, comme à Cannes en septembre
51, tantôt en première partie comme à Tunis au mois d'avril de cette même
année. |
Stampe SV 4A de l'E.P.A.A. Le Commandant Perrier |
Il était dit cependant que
l'hélice avait fait son temps. Dès octobre 1950, un journaliste du
Figaro s'interroge sur la possibilité, ce qu'il souhaite vivement, de
doter la patrouille d'Etampes d'avions à réaction et ceci afin de ne pas
désavantager dans le parallèle à établir avec les formations anglaises
et américaines. Il est même question dans cet article que les pilotes
effectuent des stages sur réacteurs. Certains d'ailleurs, ont déjà volé
sur le "Fouga Cyclope" avec un réacteur de faible puissance, ce
qui ne les a pas empêchés d'exécuter la gamme complète des figures de
voltige. |
Fouga Cyclope |
La preuve était faite que la
vitesse des avions à réaction, l'espace aérien occupé par leurs évolutions,
leur complexité apparente, sources des premiers doutes, n'empêchaient
nullement la pratique de l'acrobatie aérienne.
Il ne faut dons pas s'étonner de voir fleurir un peu partout des
patrouilles acrobatiques dans les années 50-51 sur un matériel étranger
qu'il s'agisse des avions britanniques De Havilland "Vampire" ou
américains Republic F 84 G Thunderjet. Le nombre des appareils utilisés
est variable, mais il est souvent de quatre ainsi en va-t-il par exemple
des patrouilles de Delachenal à la 2ème Escadre et de Marias à la 4ème
Escadre. |
De Havilland Vampire |
Quand sont apparus Vampire et
F 84, chaque unité souhaitait faire quelque chose de plus, sur ce matériel
moderne, que les exercices traditionnels, c'est à dire ne pas se
contenter de la simple application de la progression, mais essayer de
trouver tout à la fois de nouvelles méthodes de combat et de nouvelles
techniques de présentation d'avion.
La voltige s'offrait ainsi comme un dérivatif utile rompant la monotonie
du travail d'entraînement et de formation. A vrai dire, le nombre d'élèves
pilotes à l'entraînement était assez faible après les fortes
promotions de la guerre, ce qui réduisait d'autant les charges
d'instruction.
Mais le désir d'action, le besoin de
s'exprimer n'eurent sans doute pas à s'employer sans la grande liberté
qui était alors laissée au niveau de l'escadre de l'escadron et même du
pilote. Cette large initiative serait peut-être restée lettre morte sans
la présence de fortes personnalités qui convainquirent souvent les
autres de l'intérêt passionné qu'elles portaient à la voltige.
Gauthier, Marias, Delachenal surent incontestablement profiter de cette
autonomie pour créer leurs patrouilles. |
Patrouille de Vampire de la 5ème Escadre |
Il convient d'ajouter de
considérables différences en matière de réglementation d'utilisation
des avions. Il existait à l'époque des règles qui aujourd'hui
paraissent bien faibles et désuètes. Heureusement, ce manque de
technique était largement compensée par l'expérience des pilotes.
Cette liberté, laissée à chacun, explique qu'il n'existait alors aucune
patrouille acrobatique officielle. Chaque escadre et bien souvent chaque
escadron organisait la sienne pour promouvoir son image de marque. Nous
n'en sommes pas encore au moment des confrontations internationales;
l'affrontement, pour ainsi dire, reste limité entre escadres et
escadrons. La 4ème escadre avait sa patrouille de quatre Vampire à
Friedrichshafen sous la conduite du capitaine Marias. Le lieutenant
colonel Gauthier, commandant la 2ème escadre, avait monté une patrouille
à sept avions, ce qui était peu courant à l'époque. A Dijon encore, l'
"Alsace" avait la sienne et Delachenal en avait fondé une au
sein de son escadron, le 2/2 "Côte d'Or", plus ou moins
clandestinement, pour en faire la surprise à l'occasion d'une remise de
l'insigne de l'escadron. Elle était alors composée de quatre Vampire.
Les présentations avaient
lieu souvent au gré des circonstances : cérémonies diverses à
l'escadre, remise d'insignes, visites, inspections…Avec le temps, les
patrouilles réussissaient à acquérir une certaine aisance et une bonne
réussite. Les pilotes faisaient plaisir à un public encore restreint et
il faut bien le dire, se faisaient plaisir aussi à eux mêmes. |
De Havilland Vampire |
Il n'en reste pas moins que la
voltige était pratiquée en plus du labeur normal
de la journée. Bien souvent, la préparation des présentations était
limitée à quelques répétitions, et celles -ci n'allaient pas toujours
sans susciter quelques difficultés, certains les considérant comme
marginales, inutiles et dangereuses. Le succès des irréductibles de la
voltige allait cependant convaincre tout le monde.
C'est en juin 1951 que pour la première fois de l'après guerre, une
formation d'appareils de l'Armée de l'air effectuait une présentation au
Salon du Bourget. L'émulation entre les escadres devait jouer à fond
pour le choix de la patrouille qui irait au Bourget. Elles étaient équivalentes,
équipées du même matériel et composées de pilotes ayant la même
formation. Une sélection devait avoir lieu entre la 2ème et la 4ème
escadre. Celle de Dijon se composait de sept avions, le capitaine Marias
de la 4ème escadre constitua une patrouille à neuf. Cette patrouille
continua à évoluer à Friedrichshafen et dans quelques meetings jusqu'à
la fin de l'année 1951.
La patrouille acrobatique de la 3ème Escadre de Reims ne devait pas
tarder à reprendre le flambeau. Quand le Commandant Delachenal y fut
affecté en 1952, l'escadre se dotait de F 84G Thunderjet, appareil plus
lourd, plus imposant et un peu plus rapide que le Vampire. Delachenal dût
convaincre les sceptiques que ces avions plus puissants étaient
parfaitement capables d'effectuer des présentations acrobatiques comme
les Vampire. |
Republic F 84 G Thunderjet |
En juillet 1952, la 3ème
Escadre fut désignée au dernier moment pour faire une présentation au
meeting de Lyon. Malgré l'expérience du commandant Delachenal et la
bonne volonté de ses trois équipiers, quelques séances d'entraînement
en une quinzaine de jours ne permirent pas d'affronter, à armes égales,
ces professionnels qu'étaient les Skyblazers qui opéraient pourtant sur
le même matériel.
On ressentait dans les équipes françaises une certaine humiliation et
chacun pensait tout bas : "Nos pilotes ne sont pas plus
"manchots" que les autres, mais il leur manque l'entraînement".
Le commandant Delachenal décidait, ce jour là de mettre sur pied pour
l'année suivante une patrouille présentable.
Ayant étudié de près la présentation des
Américains, les répétitions commencèrent avec une technique parfois
différente de ce qu'elle est aujourd'hui. Théoriquement, il fallait à
l'avion entre 5.000 et 5.500 pieds pour passer une boucle, ce qui n'était
guère compatible avec le souci du spectacle pour le public. Aussi
"trichait-on" pour descendre à 4.000 pieds, en évitant le plan
vertical rigoureux. Les virages étaient très serrés avec pour objectif
de passer devant les spectateurs une fois par minute. Le fait pour le
public de voir les avions primait sur la qualité aéronautique du
pilotage. Un tonneau se terminait sur la troisième tranche pour s'enchaîner
sur un virage serré qui ramenait la patrouille devant le public, avant
qu'elle ne reparte en demi-tonneau suivi d'un virage à l'issue duquel
s'amorçait une boucle. |
Patrouille de France 1953 |
Au début de l'année 1953 la
patrouille de la 3ème Escadre se trouvant prête et
volontaire obtint d'être la seule patrouille acrobatique française
officielle de l'année. Les premiers meetings commencèrent et ce fut
presque immédiatement la consécration d'Alger en mai 1953.
Les présentations se suivirent ainsi que les trophées. Pendant ce temps,
les chercheurs français n'avaient pas attendu la fin de la guerre pour étudier
les premiers turboréacteurs. A la fin de l'année 53, il ne manquait plus
à la patrouille que d'être équipée d'avions d'armes français. Ce fut
chose faite en 1954 avec l'Ouragan construit par la compagnie Marcel
Dassault.
N'ayant aucune raison de privilégier une escadre plutôt qu'une autre, le
commandement décida de confier la responsabilité de la patrouille tous
les ans à une escadre différente.
La 2ème Escadre fut choisie
la première car elle venait d'être dotée d'Ouragan et comptait parmi
ses membres un leader tout désigné, le lieutenant Labaye, puisqu'il
avait été l'équipier de Delachenal à l'époque des Vampire dans les
années 1950-1951. |
Patrouille de France 1954 |
En 1955, la 12ème Escadre de
Cambrai, puis en 1956 la 4ème Escadre de Bremgarten assurèrent le
spectacle toujours équipées de M.D. 450 Ouragan. Il convient de noter
que cette année 1956 connaîtra l'existence d'une autre patrouille qui
restera à la 12ème Escadre équipée dorénavant de Mystère IVA. La
Patrouille de Bremgarten assurera tous les meetings sur le territoire français,
celle de Cambrai sera chargée des présentations à l'étranger. |
La Patrouille de France 1955 |
En 1957, commence la belle époque
du Mystère IVA qui durera jusqu'en 1963. C'est pour la Patrouille de
France l'époque de la maturité avec un avion de chasse étendard et
l'apparition des fumigènes bleu, blanc et rouge. Les formations composées
de quatre à cinq avions au début vont s'agrandir et opérer de 1959 à
1961 à douze avions pour revenir peu à peu à cinq avions.
Une émulation certaine allait jouer entre les escadrons lorsque la 2ème
Escadre fut désignée. La formation va rester à Dijon jusqu'en février
1962, l'escadre étant transformée sur Mirage III.
La Patrouille quittait ainsi Dijon pour rejoindre la 7ème Escadre à
Nancy- Ochey
et voyait son effectif diminué à neuf puis cinq avions pour cause de
restrictions budgétaires |
Patrouille de France 1960
Patrouille de France 1961 |
Pendant presque dix ans, la
Patrouille de France avait servi à faire connaître les matériels français
en service. Les charges croissantes de l'Armée de l'air, le
vieillissement du Mystère IVA devaient conduire l'Etat-major de l'Armée
de l'air à décider la dissolution de la patrouille Mystère IV en
janvier 1964.
Cette dissolution allait créer une certaine émotion dans les milieux spécialisée,
craignant une véritable disparition
La Patrouille de l'Ecole de l'air existait déjà depuis plusieurs années
et s'était montrée excellente sur ses CM 170 Fouga Magister. Il était
naturel qu'elle reprenne le flambeau et conserve définitivement le nom.
Par lettre message en date du 10 février de cette même année, le
ministre des Armées décide que "la Patrouille de l'Ecole de l'air
s'appellera désormais Patrouille de France."
Plus que jamais la Patrouille de France continuait. Désormais installée
à Salon de Provence, une entité particulière était créée. Les spécialités
acrobatiques apparurent, avec elles le vol dos en patrouille le tonneau en
miroir et le virage dos. |
Patrouille de l'Ecole de l'air 1963 |
En 1966, elle reçoit des
magister flambant neuf dont les possibilités ont été accrues dans le
domaine de la puissance avec les nouveaux réacteurs Turboméca Marboré
VI.
En novembre de cette même année, devant la surenchère en matière de
formation de voltige, la France, afin d'accroître le prestige de la
patrouille décide de passer de six à neuf avions.
L'année 1970 verra la naissance de l'insigne officiel de l'unité,
homologué par le Service Historique de l'Armée de l'Air. Il prendra
place sur le flanc gauche des avions. L'insigne de l'Ecole de l'air
gardera sa place sur le côté droit des appareils.
En 1971, la décoration des avions est totalement changée. Le gris
naturel de l'aluminium est entièrement peint avec une dominante bleu
France. A la fin de l'année, il est décidé de présenter pour la saison
1972 une patrouille à onze avions. Cette formation évoluera également
ainsi en 1973, mais dès 1974 la Patrouille de France retrouve l'effectif
précédent, soit neuf appareils.
1980 sera la fin d'une époque. Le Fouga effectue sa dernière saison. Dix
sept ans de bons et loyaux services de cet élégant petit avion ont marqué
la renommée de la Patrouille de France. |
Patrouille de France 1972 |
Patrouille de France 1974 |
L'année 1981 sera donc la
première de l'Alphajet. Dès octobre 1980, les pilotes reviennent à
Salon de Provence avec les six premiers avions, après un stage de
recyclage à Tours. Compte tenu de la fiabilité nécessaire, il est décidé
de jouer la prudence et d'effectuer la saison 1981 à sept appareils. Dès
1982, la formation se présente à huit, nombre maintenu jusqu'à présent. |
Passage en formation
"canard"
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Eclatement intermédiaire |
Il est toujours difficile d'établir
un bilan d'activités dans un domaine qui tient à la fois de l'aviation
militaire et du spectacle. Bien des choses devraient être prises en
compte qui ne sont pas toujours mesurables, ne serait-ce par exemple que
le plaisir apporté au public. En tout cas la réputation de notre
formation acrobatique n'est plus à faire. Elle s'est forgée au fur et à
mesure des années. |
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