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Pillage et destruction de la culture et du patrimoine afghans

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"Le patrimoine culturel de l'Afghanistan est un élément central de son identité" ONU

 

 

Au-delà du conflit armé qui se déroule sur le sol afghan, a lieu un deuxième conflit plus souterrain, mais tout aussi terrible : la recherche pour tous les Afghans d'un dénominateur commun qui pourrait leur permettre de retrouver l'union qui leur avait permis de rester farouchement indépendants jusqu'à l'arrivée des soviétiques sur le sol national.

Il faudra bien pourtant qu'ils s'unissent pour lutter contre leur ennemi commun à tous : le Pakistan, qui profite de la division des Afghans pour installer définitivement sa culture en Afghanistan et tuer son identité. Pour arriver à ses fins, le Pakistan a choisi un moyen infaillible : éradiquer toute trace de culture propre à l'Afghanistan, et la remplacer par une pseudo-culture islamique qui interdit toute manifestation d'une riche tradition culturelle née au cœur de tous les empires, depuis l'Antiquité.

Depuis Alexandre le Grand, l'Afghanistan a connu tous les grands courants de civilisation qui ont traversé l'Asie Centrale. L'ancienne Bactriane (région de Balkh), Kapissa, Bamyan, Aï Khanoum, sont des noms familiers pour les amoureux des civilisations de Haute Asie.

Le Pakistan, avec son bras armé composé des Talibans, est en train d'anéantir tout cela. Dans quelques années, il n'y aura plus d'érudit afghan éduqué dans l'amour et le respect de ces anciennes civilisations. Le patrimoine archéologique afghan est, en ce moment même, dispersé aux quatre coins de la planète, livré aux insatiables marchands d'art. Il ne restera aux enfants afghans aucun témoignae de leurs riches origines culturelles. Ils n'auront plus aucun repère pour reconstituer le noyau d'une nation afghane, et seront de plus en plus influencés par le modèle pakistanais.

Les Talibans eux-mêmes sont les victimes de cette instrumentalisation. Elevés dans l'ignorance de leurs origines dans les madrassas pakistanaises, ils n'ont aucune idée de la richesse culturelle de leur pays d'origine, et écrasent , en toute bonne foi, tout ce qui reste des traditions et de la culture afghane.

Il est temps pour les Afghans, tous les Afghans, les intellectuels et les non-éduqués, les pashtouns, les tadjiks et les hazaras, les ex-communistes, les moujahiddins et même les talibans de se redresser, de relever la tête, et de s'unir enfin pour retrouver leur dignité et leur fierté nationale, et enrayer l'anéantissement de leur culture commune.

Tous les amoureux de l'Asie Centrale, frustrés d'être obligés de s'arrêter à Termez, sur la piste des Kushans et des Timourides, viendront aider les Afghans à retrouver les traces de leurs trésors perdus, et reconstituer le noyau d'une nation qui est au carrefour de toutes les grandes civilisations d'Asie Centrale.

Elizabeth Cazaux, Collectif Liberté Afghanistan