Un peu d'histoire :
Premières décennies du peuplement de l'île : violon, flûte, facilement transportables sont les 1ers instruments utilisés sur l'île. Les chansons de marins et de métiers divertissent les premiers blancs. Danses : polka, rondes et autres danses d'époque sont jouées et dansées sans déformation.
Les premiers habitants non occidentaux sont surtout d'origine malgache. Certainement les premiers dans le processus d'évolution du « maloya ».
Maloya : terme d'origine récente (vers 1930). Appelé «  Tchega »  en 1750, puis « Tsiéga »  et enfin «  séga ». Mot portugais d'origine swahili ( désignant l'action de remonter ses habits, caractéristique des danses bantoues d'Afrique). Musique fusion qu'on retrouve dans tout l'Océan Indien : le séga ravane à Maurice, « séga tambour »  à  Rodrigues, «  moutia » aux Seychelles.
Origine du maloya : fin du 17ème siècle. Produit pluriculturel et forme d'expression instrumentale, vocale et dansée. La création, le développement de ce style se sont faits dans les camps d'esclaves, par un mélange entre les populations malgaches et mozambicaines, nouvellement débarquées à la fin du 17ème siècle.
En malgache « maloya » = « j'en ai  marre ». On peut faire le rapprochement avec le « blues » à ses débuts aux Etats-Unis : même style de « complainte ». Selon certains historiens : il faudrait remonter encore plus loin . Au début du 16ème siècle les malgaches auraient adapté à leurs goûts les chants païens des indiens qui venaient commercer leur sel et huile en échange d'or. Autre point commun : mélopée souvent improvisée et reprise en chœur par le reste de la troupe des musiciens indiens, dans les rues de SOURAT ou de GUJERAT.
Cette forme de chant à plusieurs voix existait aussi en Afrique.


Les instruments.

Le « houleur » ou «  roulèr » d'origine africaine. S'est répandu dans les îles de l'Océan Indien. Tonneau et peau de bœuf à la Réunion où il est devenu la base rythmique du maloya., barrique et peau de cabris appelé RAVAN à Maurice. Le « bobre »  d'origine malgache. Arc en bois d'avocatier marron et à la corde en fibre de choca. Corde battue par une baguette de bambou ( « batavek »). L'interprète agite un hochet ( « kaskavel »  ou «  kavîa » qui est une bourse de vacoa remplie de graines de cascavelle, dans la main qui

tient la baguette. Le « piqueur » : d'origine inconnue. Morceau de gros bambou frappé avec des baguettes en bois. Un ensemble de plusieurs «  piqueurs » montés sur cadre devient un  «  sombrèr ». Le « pakhavaj » : origine indienne. Tambourin long, porté autour du cou, possédant 2 peaux de chaque côté afin d'être joué à 2 mains. Le  «  kayamb » ou « caïambe » : d'origine africaine. Cadre en bois léger ( choca ) sur lequel sont ficelées 2 cloisons de fleurs de canne. On introduit à l'intérieur des graines différentes selon la couleur sonore qu'on veut obtenir (job, safran marron, maïs) Au Kénia on retrouve un instrument identique appelé «  kayamba ». A Maurice : «  maravane ».


Naissance du séga et évolution du maloya.

Au milieu du 19ème siècle : apparition d'autres danses. « Quadrille » d'origine anglaise, « scottish », « polka »… La série se terminait par des figures libres. Cet espace de liberté a été capital dans la naissance du séga. Au fur et à mesure des musiciens noirs (« jouars ») sont initiés à ces musiques. D'où modification ( volontaire ? ) des airs. Le tout est alors associé à des rythmes européens et africains d'une tonalité joyeuse : vif succès pour un style nouveau alors appelé « séga » lorsqu'il est dansé sur des airs grivois (au début appelé « quadrille créole » ). L'arrivée de nouveaux instruments contribuera au développement d'une certaine variété créole : le banjo ou l'accordéon (à la mode dans les films muets de l'époque). L'arrivée des gramophones facilitera la diffusion des nouvelles musiques mais affaiblira les formes de musique traditionnelles. Le maloya disparaîtra totalement à partir de 1930 ! On assiste alors à un phénomène de rejet de la part des tenants de l'alignement culturel intégral sur la métropole. Après la 2de guerre mondiale, le séga devient une composante commerciale touristique et conserve un vif succès dans la population locale. Le caractère populaire du maloya n'a pas échappé au Parti Communiste Réunionnais qui tente avec succès de le relancer à grande échelle à partir de 1960. Une «  musique de race » devient une «  musique de classe ». Une certaine politisation des textes entraînera même son interdiction pendant une quinzaine d'années. Cependant des troupes folkloriques réagissent et se remettent à jouer le maloya traditionnel.Le maloya est actuellement remis au goût du jour et reconnu : de nombreux chanteurs et troupes sont de plus en plus connus  à l'étranger.

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