Besançon et son histoire

La Vesontio des Sequanes

Besançon, c’est d’abord un site exceptionnel dans le plus harmonieux des méandres du Doubs, " la Boucle"qui délimite une véritable presqu’île au beau milieu d’un cirque de collines.

Autant de collines, autant de forts. Ils ne sont pour ainsi dire que les satellites de la citadelle commandant à la fois le défilé de Rivotte (par où la rivière amorce son fer à cheval) et celui de Tarragnoz (par où elle l’achève). On comprend aisément que les pentes de ce rocher aient constitué le noyau primitif de Vesontio, capitale du peuple des Séquanes. Jamais espace naturel ne fut aussi nettement prédestiné à se transformer en espace de sécurité pour les hommes. Mais il met également les poètes en extase. "La partie enfermée par le Doubs a la forme d’une lyre à trois cordes" (Henri Bouchot).

Vesontio entre dans l’histoire comme capitale des Séquanes, excellents agriculteurs, éleveurs de porcs et dresseurs de chevaux renommés. Cette tribu gauloise s’enlisait dans ses querelles avec ses voisins, les Eduens. Elle eut le tort de chercher des alliances du côté des Barbares, de faire confiance aux Suèves et à leur chef Arioviste. Une fois victorieux des Eduens, Arioviste traita ses amis Séquanes aussi durement que les vaincus. Voilà pourquoi les Bisontins se réjouirent d’apprendre que Jules César, en l’an 58 avant J.C., avait décidé de courir sus à ces Germains sans foi ni loi.

La Vesontio Romaine

On met généralement au crédit de l’empereur Marc Aurèle le privilège conféré à la ville d’élever une colonne romaine, arc triomphal apparenté à celui de Titus à Rome et à celui de Trajan à Benevent. La Porte Noire, dressée au point où la voie antique descendant de la citadelle (lieu-dit Les Buis) pénétrait dans la ville basse, est le vestige le plus considérable du passé gallo-romain de la province. L’apogée de la prospérité de Vesontio coïncide sans doute avec la fin du IIeme siècle. Siège de l’administration civile et militaire de la Provincia Maxi Sequanorum (la plus grande Séquanie), englobant dans la Franche-Comté une partie de la Suisse, la cité a pu compter jusqu’à cinquante mille habitants.

A peine avait-il franchi la Porte Noire que le voyageur arrivait au point d’aboutissement de l’eau des deux sources d’Arcier. Canalisée au long d’un aqueduc, elle entrait par une percée dans le roc, à hauteur de l’actuelle porte Taillée. Ce que l’archéologue Castan prit pour un théâtre, lors des fouilles de la place Saint-Jean, était sans doute un château d’eau géant ou nymphée, du genre de celui de Lipasa.

Une large voie dallée, venant de la colline et passant sous la Porte Noire, se continuait alors comme artère médiane de la Boucle, corde centrale de la lyre, épousant à peu près l’itinéraire de l’actuelle Grande-Rue, jusqu’au seul pont franchissant le Doubs, à l’emplacement du Pont de Battant. Son implantation particulière devait déjà déterminé l’existence du plus vieux quartier hors-Boucle, au nord, celui de Battant.

Besançon, cité impériale

On situe le déclin de Vesontio à la fin du IIIeme siècle, époque où la tradition veut que l’Evangile ait été apporté ici par les saints martyrs Ferréol et Ferjeux. Lorsqu’en 360, Julien Ier Apostat traverse la ville qui a été incendiée par les Barbares cinq ans plus tôt, ce n’est plus qu’une bourgade chétive, ramassée au flanc de la colline, derrière la porte Noire.

Après sa perte de vitalité et de substance du Bas-Empire, Besançon se ressaisit au Moyen Age. Lotharingienne à la mort de Charlemagne, elle fut agrégée, quelques années plus tard (888), au royaume Rodolfien de Bourgogne dont la faiblesse favorisa la montée en puissance des comtes et leur mainmise sur le pouvoir local. Alors que la Franche-Comté elle-même allait, pendant plusieurs siècles, vivre sous le gouvernement des comtes de Bourgogne, Besançon réussit à se dégager de leur emprise en devenant ville impériale (mais nullement possession de l’empereur).

Au milieu du Xle siècle, l’archevêque de Besançon Hugues Ier de Salins, dont l’empereur Conrad II avait fait son archi-chancelier, obtint de lui et de son successeur Henri III les privilèges d’un véritable seigneur de la cité. Il pouvait lever des hommes d’armes, battre monnaie à l’effigie de la Porte-Noire, rendre la justice, exercer la police et percevoir le "tonlieu" (droits d’octroi).

Au milieu du XVeme siècle, Besançon, cité impériale, ayant patiemment conquis ses franchises communales aux dépens du “seigneur” archevêque, se démarquait nettement du reste de la Franche-Comté. Cette province était alors parcourue et pillée par des bandes de soudards, licenciés après la paix d’Arras, entre Philippe le Bon de Bourgogne et CharlesVII de France. On les appelait les “écorcheurs” et leurs victimes, les “retondus”. Les nobles du pays levèrent une armée contre ces brigands, les vainquirent et, donnant congé à leurs troupes, inondèrent la contrée de nouveaux brigands " vivant sur le bonhomme". En 1445, Besançon se sentit directement menacée. Aux mesures de sécurité prises par ses gouverneurs élus, les citoyens ajoutèrent spontanément la destruction de Bregille, le village de l’archevêque Quentin-Ménard. Ils redoutaient que l’ennemi ne s’y installe. L’ennemi ne vint pas, mais Quentin-Ménard exigea réparation des dommages. Philippe le Bon, que les citoyens avaient fait “gardien de la cité”, délégua sur place deux arbitres qui ne réussirent pas à accorder les parties. Elles en appelèrent au pape et à l’empereur. Le premier frappa la commune d’interdit, le second lui fit verser une forte amende au prélat.

Au temps de Charles VIII, Besançon faillit tomber sans heurt dans le giron de la France.  il eût suffi que ce roi épousât la fille de l’empereur Maximilien d’Autriche. Mais il lui préféra Anne de Bretagne, si bien que la Comté et Besançon, ravis à l’Empire par Louis XI au lendemain de la mort du Téméraire, lui furent rendus en 1493. Les Bisontins n’ont eu qu’à se louer de la sage administration de Marguerite d’Autriche qui, à sa mort en 1530, cédait un pays paisible et prospère à son neveu Charles Quint. Il sut en utiliser les compétences en les appelant à sa cour.

Besançon, cité espagnole

Ainsi confirma-t-il dans les faveurs que lui avait accordées Marguerite le magistrat Nicolas Perrenot, acheteur pour 1500 écus de la terre de Granvelle. il devint son garde des sceaux, son conseiller et le négociateur attitré de ses traités, Il réussit à faire de son fils le cardinal Antoine Perrenot de Granvelle, son successeur comme ministre d’Ètat du souverain espagnol. Ayant amassé une grande fortune, les Granvelle ont été les plus puissants propagateurs de l’art de la Renaissance à Besançon. 

Le palais Granvelle, dont l’édification ne dura pas moins de seize ans, fut achevé en 1545. Sa façade donnant sur la Grande-Rue, qui superpose les trois ordres, nous transporte en Flandres. Sa cour intérieure a toutes les grâces d’un cloître de monastère florentin

Ayant terminé sa carrière diplomatique dans les Flandres, le cardinal de Granvelle s’était imprégné de l’art de cette contrée tout autant que de celui de Rome où il faisait de longs séjours et où il s’était lié avec l’antiquaire Fulvio Orsini, son fournisseur en marbres antiques. Il ouvrit la Renaissance bisontine à trois grands souffles : l’un venu d’Italie, l’autre des Flandres et le troisième du Val de Loire. Ainsi que l’a observé Lucien Febvre, nombre d’hôtels particuliers bisontins de la Renaissance gardent "une saveur encore toute gothique”. 

Qu’il s’agisse de constructions particulières, comme l’hôtel Chassignet (12 rue Pasteur), avec sa fine tourelle d’angle à encorbellement, la seule conservée à Besançon, qu’il s’agisse d’architecture militaire, comme la porte Rivotte, qu’il s’agisse de fontaines ouvragées comme celle des Carmes (88 Grande-Rue), avec son Neptune chevauchant un dauphin, il n’y a ici d’autres manifestations que celles du goût italien, du goût flamand et du goût français.

Besançon pendant la Guerre de Dix Ans

A deux reprises, Besançon fit de lourds affronts à la France : en 1631, d’abord, en ouvrant ses portes au duc Gaston d’Orléans, unique frère de Louis XIII qui fuyait la colère du roi ; en 1633, en servant de nid d’amour au duc de Lorraine Charles IV que poursuivait Richelieu. Cet espèce de condottiere sans loi ne fut d’aucun secours à la Franche-Comté, lors de la guerre de Dix Ans (1635-1644), version comtoise de la guerre de Trente Ans. La victorieuse résistance des Dolois aux Français avait alors épargné à Besançon les horreurs d’un siège. Son manque d’expérience du “feu” fut peut-être la cause de sa prompte reddition, lors de “la surprise de 1668”.

Le 4 février, les 18.000 hommes du Grand Condé entrent en Franche-Comté. Le secret a été bien gardé. Entamer une campagne en plein hiver, incroyable ! les Bisontins sont bien forcés d’y croire lorsque, le 6 février, une trompette du roi les somme de se rendre "avant d’y être forcés à coups de canon". Un notable parie de défendre l’honneur en tiraillant un peu. Le comte de Saint-Amour, appuyé par l’archevêque, Mgr de Grammont, lui démontre l’absurdité d’une telle conduite. La capitulation est votée “quasi unanimement”. Et le 8 février, à neuf heures du matin, le Grand Condé entre dans Besançon. La “collaboration” avec le vainqueur connaît de beaux jours jusqu’à ce que le traité d’Aix-la-Chapelle décide la restitution de la Comté à l’Espagne. En juin, les Français évacuent le pays et c’est l’allégresse. Mais beaucoup de ces messieurs du Parlement se terrent pour ne pas être molestés. Le peuple, entre deux danses, voue à la potence les “vendeurs de villes". Et l’Espagne tiendra la Comté, de 1668 à1674, pour un “repaire de traîtres”. 

Gentilshommes, robins et bourgeois lorgnaient sans déplaisir vers la France. Curés et moines, eux, chauffaient à blanc l’opinion populaire contre un Roi-Soleil capable, croyaient-ils, de leur amener des prédicants dans ses chariots. Il est vrai que l’Edit de Nantes n’avait pas encore été révoqué. La guerre contre les Français prenait toutes les apparences d’une guerre sainte lorsqu’en avril 1674, trois armées de Louis XIV assiégèrent Besançon.

Un bataillon de femmes avait pris position derrière les remparts, ravitaillant les combattants, soignant les blessés ou fabriquant des mèches. Elles ponctuaient chaque coup de canon de l’exclamation : “Vive l’Espagne”. La défense de la ville était assurée par le prince de Vaudémont, fils du duc Charles IV de Lorraine. Les assiégeants, cinq fois plus nombreux que les hommes de la garnison assiégée, étaient encouragés par la présence de Louis XIV. L’artillerie française, installée à Bregille et à Chaudanne, faisait pleuvoir des milliers de boulets sur les remparts. 

Les opérations pourtant s’enlisèrent. Par les chemins inondés de gadoue, les chariots s’embourbaient jusqu’aux moyeux. Les “croquants” (résistants comtois) harcelaient impitoyablement les arrières du roi.

Après avoir coulé les bateaux-ponts de Vauban, à coups de canon, le 11 mai, Besançon tenait toujours. Un ancien colonel de cavalerie devenu capucin, le père Charles-Eugène Schmidt le froc retroussé, les jambes bottées, avait pris spontanément la direction de l’artillerie avec l’aide d’un autre capucin, le père Gillet. Ils pointaient eux-mêmes les grosses pièces sur la tente royale de Chaudanne. Un boulet siffla aux oreilles du roi.

Le 13 mai, les Français ouvrent une brèche dans le saillant d’Arènes. Un régiment s’installe dans la contrescarpe. Mais jamais les tirs des artilleurs du père Schmidt n’ont été aussi. précis. Au lever du jour, un millier d’assaillants sont hors de combat. Mais les assiégés, ou plutôt une partie d’entre eux les gouverneurs vivement encouragés par l’archevêque— demandent à parlementer. Cette décision, réprouvée par le peuple et la troupe, provoque un début de sédition contre les notables, à l’instigation d’un religieux carme, le père Symon. La brèche du bastion d’Arènes s’est élargie sous les boulets français au point de livrer passage à la cavalerie. La reddition se fera en deux temps : la ville elle-même le 15 mai et, huit jours plus tard, la citadelle où Vaudémont s’est barricadé avec sa troupe dont huit cents hommes seulement survivront. “Besançon fume encore sur son roc foudroyé”, écrira Bouleau.

Besançon, cité française

Au lendemain de la conquête, Vauban remet les fortifications au goût du jour. Il se faisait transporter chaque matin sur le chantier dans une chaise portée par deux mules et sa tête, coiffée d’une énorme perruque, ne se mettait à la portière qu’au passage des officiers, il ne s’est pas seulement manifesté à Besançon comme architecte militaire de la citadelle et du fort Griffon, mais bien comme urbaniste, avec l’alignement, en front de Doubs, des immeubles qui donnèrent naissance au bel ensemble du quai Vauban, construit quelques années avant l’hôpital Saint-Jacques.

Le rattachement de la Comté à la France avait fait perdre à la ville de Dole toutes ses institutions : le Parlement avait été transféré à Besançon, avec de simples attributions judiciaires. Besançon, retrouvant le rang de capitale, devint le siège de l’intendant, du gouverneur, de l’université et de l’hôtel des monnaies.

La Comté ayant été placée par Louis XIV parmi les provinces "réputées étrangères", c’est-à-dire séparées du royaume par un cordon de douanes, elle ne connut son décollage économique que sous le règne de Louis XV, avec le développement jusqu’à Besançon d’une horlogerie en chambre et en atelier, introduite par la colonie Suisse.

Besançon, la Révolution et la Petite Vendée

Dès 1790, les Jacobins de Besançon créent la société des Amis de la Constitution qui deviendra la société des Sans-Culottes. On y rencontre le professeur Joseph Droz, futur académicien, futur biographe de Louis XVI. On y rencontrera bientôt, auprès du juge Nodier son père, le petit Charles, autre futur académicien.

Dans le département de Doubs, dont Besançon devient le chef-lieu, la majorité des prêtres a refusé de prêter serment. En pleine ville, ainsi qu’en témoignent les dénonciations, des prêtres réfractaires viennent officier dans les maisons particulières. En 1792, sur les deux cents détenus incarcérés dans l’ancien séminaire, on ne compte pas moins de soixante prêtres.

A partir de l’été 1793, c’est une succession de conventionnels en mission, les uns débonnaires, comme Prost, les autres impitoyables, comme Bernard de Saintes qui se faisait appeler Pioche-Fer, zélé pourvoyeur de la “citoyenne Guillotine”.

Contraint de siéger révolutionnairement, le tribunal criminel de Besançon prononce vingt et une condamnations à mort dont celle d’un prêtre livré à un bourreau qui répond au patronyme de Chrestien. Antoine-Melchior Nodier, qui préside ce tribunal après avoir administré la ville, n’accorde somme toute qu’un minimum de têtes à la malice des temps. S’il lui arriva de prononcer, en trois jours, douze condamnations à mort, ce fut à Ornans, et après que le représentant en mission Bassal lui ait, au nom de la Convention, dicté son verdict : “Le décret rendu contre les insurgés de l’Ouest est applicable à ceux de la Petite Vendée”. Ces accusés, assimilés aux chouans, étaient des jeunes du plateau de Maîche qui s’armèrent de fourches et de piques et descendirent vers Besançon pour marquer leur opposition profonde aux orientations antireligieuses de la République. lIs furent stoppés à Bonnétage et quelques-uns - hélas ! n’eurent pas le temps de se réfugier en Suisse.  

Sous l’Empire, Besançon développe sa vocation horlogère grâce à la sage administration du préfet Jean de Bry. Dans la seule année 1805, on ne produit pas moins de vingt mille montres dans le chef-lieu du Doubs. 

Besançon et la Résistance

Besançon, pendant l’occupation, appartint à la zone interdite. C’est dans cette ville que se constitua l’un des plus anciens groupes de résistants, le groupe Guy Mocquet, composé de très jeunes gens qui ont fait figure de pionniers dans le sabotage de la machine de guerre allemande - dignes émules du colonel Fabien qui ne se déplaçait en Franche-Comté que déguisé en prêtre et qui fut à l’origine de la destruction par explosifs du transformateur de l’usine Lip, le 14 juillet 1942.

Dès l’été 1943, le groupe Guy Mocquet fut démantelé par des arrestations massives. Le 27 septembre, dix-sept de ses membres, condamnés par un tribunal militaire allemand, montaient en chantant la Marseillaise à la citadelle de Besançon pour y être fusillés. Le benjamin Henri Fertet n’avait que seize ans. La lettre qu’il venait d’adresser à ses parents: “Je meurs pour ma patrie... je veux une France libre et des Français heureux”, traduite dans toutes les langues, a fait pratiquement le tour du monde. La citadelle, ce haut-lieu du martyre des patriotes, avait donc vocation d’accueillir le musée de la Résistance et de la Déportation pour faire magistralement échec à une certaine forme d’oubli.

C’est le 8 septembre 1944 que Besançon fut libérée par les troupes américaines. 

Ils sont nés à Besançon

En 1772, le socialiste utopiste, inventeur du Phalanstère, Charles Fourier.

En 1780, le conteur fantastique et précurseur du romantisme, Charles Nodier.

En 1802, Victor-Hugo.

En 1804, le romancier ami de Balzac Charles du Grail de la Villette de Bernard, dit Charles de Bernard.

En 1809, le penseur et socialiste utopiste Pierre-Joseph Proudhon.

En 1839, le comte Hilaire de Chardonnet de Grange, père de la “soie Chardonnet”, à base de nitrocellulose, créateur à Besançon, en 1891, de la première au monde des usines de textile artificiel.

En 1862, Auguste Lumière.

En 1864, Louis Lumière.

En 1866, Tristan Bernard. On lui doit ce mot d’esprit: “Je suis né à Besançon, comme Victor Hugo. Sur la façade de la maison où je suis né, il y a une plaque comme sur la façade de la maison natale de Victor Hugo. Mais c’est celle de la Compagnie du gaz. Il faut savoir que chaque fois qu’un immeuble était entièrement équipé en gaz, la Compagnie faisait apposer une plaque: “Gaz à tous les étages”. Aujourd’hui, Tristan Bernard, fils du dernier maître de la poste aux chevaux de Besançon, a sa plaque bien à lui dans cette ville !

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