Hier...il y a soixante ans, quelques semaines après l'incendie du Reichstag à Berlin, les nazis allumaient les premiers bûchers de livres. En Europe, pour des milliers d'intellectuels - écrivains, universitaires, journalistes - l'écriture et l'édition antifascistes allaient devenir une forme spécifique de la résistance au nazisme.
 
Aujourd'hui: des éditeurs et des revues publient à la fois des thèses négationnistes et des textes d'actualité nettement racistes et fascistes.
 
Les élus du Front National épurent les bibliothèques municipales de la littérature jugée trop "progressiste" et organisent leurs militants en groupes de pression.
 
Les "jeux de mots" de dirigeants de l'extrême-droite constituent la redondance politique et médiatique de ce milieu éditorial.
 
Une banalisation des idées racistes et fascistes risque insidieusement de pénétrer la société française.
 
Nous en sommes persuadés: le livre est un enjeu d'importance dans la France d'aujourd'hui, pour tous ceux qui combattent l'intolérance, l'inégalité. Dans le contexte actuel, les responsabilités des auteurs, des éditeurs, des libraires et des bibliothécaires ne peuvent être ignorées.
 
Les rencontres que nous proposons ici doivent permettre à chacun, professionnels et public, de mieux s'y retrouver dans la production éditoriale, à la fois sur la mémoire et les thèses actuelles de l'extrême-droite, mais aussi sur les écrits des auteurs qui s'y opposent.
 
Il s'agira enfin de redonner toute sa place au patrimoine universel, à la création littéraire contemporaine et à la recherche dans sa richesse et sa diversité.