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Projet de loi de programmation militaire 2003-2008

 

Cette loi de programmation militaire 2003-2008 est une grande décision politique pour notre défense. Fruit d'importants travaux menés par le ministère de la défense, le projet de loi de programmation militaire, approuvé lors du Conseil des Ministres le 31 juillet 2001, exprime l'accord intervenu entre le Président de la République, chef des armées, et le Premier ministre, chef du gouvernement et responsable de la défense nationale.

La réforme de notre organisation de défense conduite dans le cadre de la loi de programmation militaire 1997-2002, conformément aux orientations fixées par le Président de la République en 1996, et approuvée par le Premier ministre en juin 1997, sera achevée comme prévu le 31 décembre 2002. D'ici là, les appelés du service national, dont le rôle dans cette grande mutation a été déterminant, auront été tous libérés. Cela symbolise la nouvelle phase historique où nous sommes entrés. Parallèlement, le recrutement des professionnels engagés, des volontaires et des civils aura été complété, permettant ainsi aux armées et à la gendarmerie de rejoindre le format arrêté par la loi de programmation en vigueur.

La programmation militaire 2003-2008 consolide la réforme de la Défense, dont les crises internationales récentes ont montré le bien-fondé. Il faut maintenant inscrire la professionnalisation dans la durée, de sorte que les armées et la gendarmerie puissent chaque année recruter le personnel motivé et compétent requis pour leurs missions. La professionnalisation impose aussi de préparer un grand nombre de militaires à la seconde carrière qu'ils entreprendront en fin d'engagement, en valorisant leur expérience et leurs qualités professionnelles et humaines ; ces anciens militaires sauront également, au sein de la société française, diffuser les valeurs de la communauté de défense.

Pour que la nouvelle défense soit préparée à la maîtrise des crises complexes où elle remplira sa mission de paix, nous devons accorder une priorité constante à la préparation des forces et à la disponibilité des matériels. En créant un ensemble d'indicateurs représentant ces objectifs, la programmation militaire instaure une évaluation qui dynamisera la formation des hommes et le soutien des forces.

Aujourd'hui les missions de dissuasion, de prévention, de protection et d'action à distance qui forment notre politique globale de sécurité et de défense impliquent des systèmes de forces diversifiés et cohérents entre eux. La programmation militaire 2003-2008 organisera donc une évolution en profondeur de nos équipements, organisés en systèmes de forces. Les commandes qui seront engagées et les modernisations qui seront réalisées doteront nos armées de capacités opérationnelles déterminantes. Le président de la République et le Premier ministre ont décidé que, durant les six années de cette nouvelle programmation militaire, les dépenses en capital destinées à financer les programmes d'équipement et la recherche s'élèveront en moyenne à 13,34 milliards d'euros (en valeur 2000), soit 87,5 milliards de francs 2000. Cette décision exigera de poursuivre une gestion rigoureuse des crédits.

Après la loi de programmation militaire 1997-2002, la programmation militaire 2003-2008 sera une étape décisive dans la rénovation de notre outil de défense pour l'adapter à toutes les menaces pouvant mettre en cause notre sécurité et celle de nos alliés.

Notre politique de dissuasion est confirmée par la programmation. Destinée à protéger nos intérêts vitaux, la dissuasion demeure le fondement de notre sécurité, en cohérence avec notre politique de réduction des armements et de non-prolifération des armes de destruction massive. Le développement des menaces de prolifération des armes chimiques ou biologiques, les risques du terrorisme et les exigences de sécurité de nos concitoyens sont également pleinement pris en compte par la programmation 2003-2008, qui contribue activement à notre politique de sécurité intérieure. Les missions de sécurité, de service public assumées par les armées et la gendarmerie concourent également à la réduction des risques pesant sur nos concitoyens.

L'un des axes déterminants de la programmation 2003-2008 est d'œuvrer à la réalisation pratique de l'Europe de la défense. Nous allons appliquer l'engagement des dirigeants de l'Union pour constituer d'ici 2003 une force de gestion de crise déployant pendant au moins un an 60 000 hommes, munis des appuis et des soutiens requis : la programmation 2003-2008 contribuera de façon décisive à combler les lacunes européennes identifiées, notamment dans les domaines du commandement, de la communication et du renseignement, ainsi que dans les domaines opérationnels qui concernent le tir à distance de sécurité, la conduite des opérations, la protection contre les systèmes offensifs adverses, la capacité de projection à longue distance.

Conforme à nos engagements internationaux en faveur de la prééminence de l'ONU et de la réduction contrôlée des armements, favorisant la crédibilité de l'Europe de la défense, et par là celle d'une alliance atlantique rééquilibrée, le projet de loi de programmation militaire 2003-2008 confère à la politique de défense de notre démocratie la continuité indispensable. Elle poursuit l'adaptation de notre outil de défense afin d'assurer sa cohérence et son efficacité. Elle fixe pour les six ans à venir le cadre d'évolution de la communauté de défense, à laquelle elle apporte un horizon d'action précieux.

Alain RICHARD

 

Consolider la professionnalisation

  • La mise en place de la professionnalisation est acquise

La loi de programmation militaire pour les années 1997 à 2002 a constitué la première étape vers le modèle d'armée 2015. Sa réalisation sera menée jusqu'à son terme. En effet, la réforme des armées a été mise en œuvre et les effectifs prévus pour 2002 seront globalement atteints. Les principales restructurations ont été effectuées et la plupart des commandes prévues dans le cadre des nouveaux programmes ont été lancées.

Officiers

Sous-officiers

MDR

Volontaires

Sous-total

Civils

Total

Terre

16 080

50 365

66 681

5 500

138 626

34 000

172 626

Air

6 974

38 392

16 758

2 225

64 319

6 731

71 080

Marine

4 961

30 136

7 998

1 775

44 870

11 594

56 464

Gendarmerie

4 055

75 337

0

16 232

95 624

2 260

97 884

Service communs

6 119

5 066

1 090

1 439

13 714

28 438

42 152

Total Défense

38 189

199 296

92 527

27 171

357 183

83 023

440 206



  • La première loi de l'après conscription

La loi de programmation militaire 2003-2008 marque l'entrée dans une ère nouvelle caractérisée par la fin de la conscription. Les effectifs des armées sont stabilisés au niveau de ceux fixés pour 2002 par la LPM 1997 2002 .Il pourra être procédé à des ajustements pour tenir compte notamment des impératifs de projection des forces. Les effectifs de la gendarmerie pourront varier en fonction de l'évolution de ses missions de sécurité intérieure et de ses engagements extérieurs. Les crises récentes ont confirmé la pertinence des choix effectués dans la conception du modèle d'armée 2015. Elles ont aussi permis d'identifier certains axes d'efforts à privilégier en vue notamment d'améliorer l'interopérabilité avec nos alliés et certaines capacités opérationnelles. De la même façon, une attention particulière est portée aux nouvelles menaces pouvant mettre en danger nos forces déployées. De plus, les progrès de la politique européenne de défense ont conduit la France à prendre des engagements importants dans le cadre de l'Union européenne, tant en ce qui concerne les objectifs de forces que les capacités stratégiques d'appréciation de situation et de commandement. La France entend ainsi jouer un rôle essentiel pour la sécurité et la stabilité internationale notamment en se dotant des capacités lui permettant de tenir le rôle de nation cadre au sein de l'Union européenne, ou en coalition avec ses alliés.

Dans un tel contexte, tout en veillant à garantir l'autonomie stratégique de la France fondée sur la dissuasion qui reste la garantie fondamentale contre toute menace sur nos intérêts vitaux, la programmation militaires pour les six prochaines années répond à deux grands objectifs :
-consolider la professionnalisation c'est à dire renforcer l'aptitude opérationnelle des forces tout en veillant au maintien du flux et de la qualité du recrutement des personnels civils et militaires ;
-doter les armées professionnelles des équipements de nouvelle génération adaptés à l'évolution de leurs missions.

  • Une loi pour vivre, s'entraîner et se renouveler :

Durant la période 2003-2008, le ministère de la défense devra accroître sa réactivité et sa flexibilité en matière de maîtrise des ressources humaines. Il s'agit d'assurer un recrutement de qualité dont le besoin annuel est estimé à 30 000 jeunes par an, de fidéliser certaines catégories de personnel pendant une durée adaptée, d'accompagner les départs dans de bonnes conditions de reconversion et en nombre suffisant, pour maintenir l'équilibre des pyramides d'âges et de grades.
Pour parvenir à ces résultats, différentes mesures sont programmées :
-la création d'un fonds de consolidation de la professionnalisation qui regroupe des mesures d'attractivité et de réactivité. Les premières doivent répondre aux attentes matérielles et sociales des engagés, les secondes ont pour objectif leur fidélisation. Le montant de ce fonds pour la période de programmation est de 550 M euros (3 607,76 MF) ;
-la prorogation du dispositif d'incitation au départ des officiers. Les articles 5, 6 et 7 de la loi n° 75-1000 du 30 octobre 1975 ainsi que l'article 3 de la loi n° 70.2 du 2 janvier 1970, sont prorogés jusqu'au 31 décembre 2008.
-La prolonguation de l'accompagnement social des restructurations au profit du personnel civil.

  • L'entraînement des forces

La loi de programmation 1997-2002 a mis l'accent sur la restructuration de notre outil de défense qui a lieu alors que le niveau de nos engagements extérieurs est élevé. Une réduction temporaire de l'activité et de l'entraînement des forces était dans ce contexte acceptable. La loi de programmation 2003-2008 prévoit un renversement de cette tendance afin d'atteindre le niveau requis de préparation. À cette fin, elle définit des normes quantitatives annuelles d'entraînement des forces. Par ailleurs, la loi prévoit le renforcement du contenu qualitatif de l'entraînement dans trois domaines :
-le développement de savoir-faire spécifiques ;
-l'entraînement systématique au tir pour se rapprocher des conditions réelles de combat ;
-la participation accrue à l'entraînement interarmées.

  • La montée en puissance de la réserve

Complément indispensable à la bonne exécution des missions confiées aux forces armées, la réserve opérationnelle, composée essentiellement de volontaires, sera consolidée entre 2003 et 2008, assurant ainsi progressivement aux forces armées la disponibilité des moyens nécessaires. La réalisation des objectifs d'effectifs de la réserve dépendra essentiellement de la qualité du recrutement recherchée et donc du niveau d'attractivité défini pour susciter des volontariats et fidéliser les réservistes dans leur emploi. L'effort programmé au cours des six prochaines années devrait permettre de porter l'effectif des réservistes à 82 000 en 2008, l'objectif à terme de 100 000 réservistes étant maintenu.

 

 

Poursuivre la modérnisation des équipements


Les axes privilégiés pour l'équipement des forces

La loi de programmation 2003-2008 accroît la cohérence de nos forces en modernisant leurs équipements à partir des grandes fonctions opérationnelles qui définissent notre politique de défense et en privilégiant les principaux axes d'efforts suivants :
-assurer la continuité de la dissuasion nucléaire ;
-soutenir le développement de l'Europe de la défense ;
-renforcer l'autonomie d'appréciation de situation et de commandement aux niveaux stratégique et opératif ;
-garantir l'efficacité opérationnelle des forces ;
-développer la sécurité des forces ;
-améliorer les capacités qui correspondent aux missions de service public et de protection de population.

 

Une loi de production : 80,03 Md euros (525 MdF) de crédits d'équipement sur la période

Les crédits d'équipement militaires, en autorisations de programmes et en crédits annuels de paiement, sont fixés à 13,34 Md euros (87,50 MdF) constants, exprimés en euros 2000, en moyenne annuelle sur la durée de la loi. Le taux de progression des annuités est fixé à 0,8 %.
Sur ces bases, l'annuité est fixée, pour l'année 2003, à 13,08 Md euros et le montant de la dernière annuité (2008) s'établit à 13,61 Md euros (89,27 MdF).

Ces crédits dont le montant total sur la période s'élève à 80,03 Md euros (525 MdF) permettront l'entrée en phase de fabrication et la livraison d'un nombre élevé de programmes, tout en soutenant l'effort dans le domaine de la recherche et du développement, puisqu'un montant de 706 M euros (4 631 MF) par an est alloué aux études de défense.

  • Garantir la sauvegarde de nos intérêts vitaux

La mise en service du 3ème sous-marin nucléaire lanceur d'engins de nouvelle génération, ainsi que la mise en service en 2007 de l'ASMP A sous Mirage 2000 assure la permanence de la dissuasion. La réalisation du Laser Mégajoule et la mise en place de moyens de calcul très performants assurent de leur côté la sûreté des armes, ainsi qu'à long terme, la pérennité de la dissuasion.

  • Élargir les capacités d'action

Seront livrés aux forces sur la période, 76 avions de combat Rafale (57 Air, 19 Marine), 575 missiles air-air MICA (775 commandés), 500 missiles de croisière SCALP EG. Par ailleurs la commande de 250 SCALP Naval permettra d'élargir le domaine d'emploi de cette arme de frappe dans la profondeur.

La livraison de 51 Leclerc, 37 hélicoptères Tigre, 7 hélicoptères NH90, 2 frégates antiaériennes Horizon et la modernisation de 174 AUF 1 conforte la modernisation des forces.

L'acquisition de nacelles de brouillage offensif contribuera à assurer la liberté d'action et la protection des forces aériennes et héliportées.

  • Augmenter les capacités de projection

L'acquisition des trois premiers avions de transport A400M, de deux nouveaux transports de chalands de débarquement (NTCD) en 2004 et 2005, la rénovation des hélicoptères Puma et Cougar ainsi que la commande des 34 premiers hélicoptères NH 90 assureront une continuité et un renforcement de nos capacités de projection et de mobilité de théâtre.

La protection des forces sera assurée par la livraison de 272 véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI), l'équipement d'un tiers des compagnies d'infanterie en système FELIN, la commande de 10 systèmes FSAF (famille de système sol air futur) et 2 systèmes PAAMS (système de défense anti-aérienne destiné à la frégate Horizon et au porte-avions).

  • Renforcer notre sécurité intérieure

En l'absence de menace militaire directe contre le territoire national, la mission de sécurité intérieure relève, s'agissant des forces armées, de la gendarmerie. Pour renforcer ses capacités, celle-ci améliorera son parc immobilier en favorisant notamment son redéploiement vers les zones sensibles, et continuera la modernisation des moyens informatiques.

Par ailleurs, la participation des forces armées aux missions de service public est confirmée. En effet, le renouvellement des hélicoptères des trois armées et de la gendarmerie offre de nouvelles possibilités pour le secours et l'assistance aux populations.

  • L'accompagnement économique des restructurations

Lors de la mise en œuvre de la précédente loi de programmation, l'accompagnement économique des restructurations de défense s'est caractérisé par des mesures d'accompagnement dont notamment la mise en place de moyens financiers importants, en particulier à travers le fonds de restructuration de défense (FRED).

Si, pour la période 2003-2008, les principales restructurations sont achevées, certains bassins d'emploi doivent encore faire l'objet d'une attention particulière. L'effort du FRED sera donc maintenu à son niveau précédent de consommation soit 91,44 M euros (600 MF).

Soutenir le développement de l'Europe de la défense

La loi de programmation 2003-2008 permet à la France de tenir les engagements qu'elle a pris vis-à-vis de ses partenaires dans le domaine des capacités clés qu'il est nécessaire de maîtriser dans le cadre d'une intervention multinationale sur un théâtre extérieur.

Dès 2006, la réalisation de la chaîne complète de commandement du niveau stratégique au niveau tactique, incluant le commandement interarmées de théâtre, permettra à la France de tenir le rôle de " nation cadre " lors d'une opération multinationale d'envergure.

Le lancement des satellites Hélios 2 (en 2003 et 2008) renforcera ses capacités en matière de renseignement. En outre, l'accès à la programmation des satellites radar de haute résolution de partenaires européens élargira le spectre du renseignement aux capacités d'observation tout temps.

La capacité satellitaire de communications, qui constituera le cœur des futurs réseaux stratégiques, sera effective dès 2003 avec le lancement du premier satellite Syracuse III.


Les pays européens se sont engagés à Helsinki et à Nice sur des objectifs précis qui doivent donner à l'Union les moyens autonomes de prise de décisions, de conduite et de réalisation d'opérations militaires face à des crises internationales où l'OTAN en tant que telle ne serait pas engagée.
En considérant l'ensemble des missions de Petersberg (missions humanitaires ou d'évacuation de ressortissants, missions de maintien de la paix, missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris les opérations de rétablissement de la paix), les Quinze se sont fixés des objectifs à atteindre en terme de capacités militaires :

-un objectif global selon lequel les États membres doivent être en mesure, d'ici 2003, de déployer dans un délai de 60 jours et de soutenir pendant au moins un an des forces militaires pouvant atteindre le niveau d'un corps d'armée de 60 000 hommes associé à des éléments aériens et navals ;
-des objectifs collectifs de capacités, notamment en matière de commandement et de contrôle, de renseignement et de transport stratégique qui devront s'appuyer sur des initiatives nationales ou multinationales.

 

La loi de programmation militaire prépare l'acheminement vers le modèle d'armée 2015, en engageant les ressources permettant d'acquérir :

- une composante de défense antimissile de théâtre pour la protection des forces déployées ;
-un 4e sous-marin nucléaire lanceur d'engins de nouvelle génération (SNLE-NG), qui sera doté du missile M 51 en 2010 ;
-un nouveau sous-marin d'attaque, le " Barracuda " ;
-une protection renforcée contre la menace biologique ;
-la généralisation du système " Fantassin à équipements et liaisons intégrés " (FELIN), qui permettra une meilleure capacité d'action du combattant, dont l'interopérabilité interarmes, interarmées et interalliées est assurée.

 Le projet de loi de programmation militaire 2003-2008 a été approuvé en conseil des ministres et transmis à l'Assemblée nationale le 31 juillet 2001.