Chein-Dessus

La commune et la paroisse (extrait du livre « Le canton d’Aspet)

Le village de Chein-Dessus se trouve dans la vallée de l’Arbas, rivière qui naît dans le massif de Paloumère, et se jette dans le Salat, affluent de la Garonne, vers Salies-du-Salat. Population : 1793 : 470 habitants ; 1851 : 1146 ; 1911 : 562 ; 1936 : 411 ; 1982 : 209 ; 1990 : 200 ; 1999 : 184. Altitude : 420 m. Dans le Censier* de 1387, le nom du village est “ Exennio ” (ou Exemno).
C’est de cette étape intermédiaire qu’est issu le nom actuel de “ Chein ”, par aphérèse* (assez classique) du “ e ” initial.
“ Exennius ” serait un prénom latinisé, sans doute d’origine celtique. Le village actuel de Chaum, dans les Frontignes, est désigné, dans ce même Censier sous la forme “ Examno ”. E. Nègre (n° 23010) est d’un autre avis. Il fait dériver Chein de mot gascon “ eschen ”, qui désigne l’armoise (plante aromatique).
Le mot n’a rien à voir (contrairement à une opinion locale) avec l’origine “ chêne ”, le mot gascon désignant cet arbre étant : “ cassé ” (comme dans Coué-det-Cassé).
Le terme “ Dessus ” sert à différencier ce village du hameau voisin, appelé “ Chein-Debat ” (=dessous), qui est un quartier de la commune limitrophe de Montastruc-de-Salies.

Jalons d’histoire

Chein a toujours fait partie de la baronnie d’Aspet, ainsi que le village voisin de Montastruc, auquel il est traditionnellement lié (mais qui appartient aujourd’hui au canton de Salies-du-Salat).
La communauté bénéficiera de coutumes que dame Barrave “ confirme ” en 1397 (Higounet p. 255 note).
Lors de la vente par Louis XIII des possessions du domaine royal (1642-1643) et de leur rachat par Louis XIV en 1667, Chein n’est pas cité, à la différence d’Arbas ou de Montastruc. La communauté était demeurée “ sous la main du roi, seul seigneur ” comme Aspet, Estadens ou Saleich.
Au XVIIIe siècle, les Panetier de Mongrenier sont seigneurs-barons de Montastruc, Arbas, Chein, Fougaron, Rouède et Saint-Martin, en paréage* avec le Roi.
Au milieu du XIXe siècle, un filon de minerai de fer, dans le chaînon de la Rouère, a connu une tentative d’exploitation. Il y a eu aussi un début d’exploitation d’une source ferrugineuse, la Hount det clot (= trou d’eau) dera Badèro ”. La source coule toujours. Elle est aménagée et protégée par un auvent. Les habitants de Chein se sont longtemps adonnés au commerce ambulant, qui a procuré une aisance suffisante aux familles qui le pratiquaient pour se faire construire de belles demeures couvertes d’ardoise. L’émigration, essentiellement à San Francisco et à la Nouvelle-Orléans, a été importante.

Eglise paroissiale Saint-Jacques

Le village est organisé autour de l’église, située au carrefour des routes menant à Aspet, à Arbas ou à Salies-du-Salat.
Elle était entourée du cimetière, déplacé en 1912, mais dont on a gardé l’ancienne croix de pierre, de même type que celles qu’on peut voir à Saint-Paul-de-Pujos, à Estadens, à Couret ou à Soueich.

Historique

Le Censier de 1387 porte les mentions suivantes :“ De Monte-Astruco et de Exemmo (ou Exemno). Rector et scolaris recipiunt (…). Et habet celebrare singulis diebus dominicis et festis in qualibet ecclesia et aliquotiens per presbyterum conductitium. ”. “ De Montastruc et d’Exemmo (Chein). Le recteur et le scolain* reçoivent (…). Et on célèbre tous les dimanches et fêtes dans chaque église et parfois grâce à un prêtre contractuel. ”
Le portail gothique et la série de colonnes octogonales à motifs gothiques, qui supportent un porche galerie qui court de long de la façade principale, dénotent l’existence d’un édifice d’une certaine importance. On peut dater le portail du XVIe siècle ; les colonnes sont certainement de la même époque, même si on peut se poser des problèmes sur leur origine et leur utilisation première.
En 1838, la toiture menace ruines et l’architecte Laffont en dirige la réfection, opérée par un artisan local, Ferran. Quelques années plus tard, comme dans la plupart des communes avoisinantes, le Conseil municipal prend conscience que l’église est trop petite pour accueillir une population en augmentation constante. La solution adoptée se traduira par un doublement de la nef au nord. La paroisse a dû avoir une certaine importance, puisqu’à la veille de la Révolution (Etat des paroisses, Sarramon) (op.cit.) elle était desservie par un curé et deux vicaires.
Au même moment, Chein avait un scolain*, M. Fourtané, clerc tonsuré. Mais, “ depuis un temps immémorial le scolain n’assure aucun service ”, note-t-on. La charge de scolain (comme à Juzet ou à Aspet) était un bénéfice simple qui ne comportait aucune obligation spécifique.
A la Révolution, l’église sera pillée et les statues endommagées. Mais, dans le même temps, on signale que le curé Giscard sera agressé par la population pour avoir “ juré ”. Les opinions devaient donc être partagées au sein de la population locale.


  Bulletin n° 13 : La tour du Col de Larrieu

Dans les années 1840, la municipalité de Chein-Dessus décidait d'édifier une construction surmontée d'une cloche, les habitants du secteur du Col de Larrieu ne pouvant pas entendre la cloche de l'église du village. Cette tour n'a donc aucun caractère ancien. Elle est simplement originale en ce lieu.