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Sujet:   Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #l-@nge
Date :   

« Regardez l'homme qui descend la rue. Vous l'avez vu auparavant, plusieurs fois, en divers lieux, dans différentes villes, sur plus d'un continent. Il est ce que nous avons de mieux comme témoin.»
L'énigmatique témoin que décrit, dès le début de son dernier livre, l'historien Donald Harman Akenson, c'est saint Paul de Tarse. Saint Paul (Saül, de son nom hébraïque) qui, selon Akenson, est celui qui peut nous en apprendre le plus sur Jésus. Jésus le Sauveur, et Jésus l'homme. «Seulement, il ne nous dit pas les choses directement, et il nous faudra décoder une cascade de métaphores, de mots et de musiques.»
Pour quiconque a été élevé dans la tradition catholique, Saint Saül, A Skeleton Key to the Historical Jesus (Saint Saül: une esquisse du Jésus historique), publié cet automne chez McGill-Queen's University Press, est un ouvrage à la fois fascinant et déconcertant. Fascinant, parce qu'Akenson fait le point avec verve et rigueur sur les recherches visant à découvrir qui fut vraiment Jésus. Déconcertant parce que ce faisant, et en émettant de nouvelles hypothèses, il nous fait réaliser combien la réalité historique est à des lieues de ce qu'on nous a appris lorsque nous étions petits.
À la question «Que sait-on de Jésus, l'homme?» Donald Akenson répond: pas grand-chose. Et pour tirer de l'histoire tout ce qu'on peut en tirer, il vaut mieux se fier à cet homme étrange, saint Paul, plutôt qu'aux Évangiles comme on l'a toujours fait. Oui, à saint Paul qui n'a jamais rencontré Jésus, qui ne s'est converti au christianisme qu'après la crucifixion, pour en devenir ensuite le principal -et controversé- propagandiste hors du monde juif.
«Le Nouveau Testament est un ouvrage massif de suppression et de censure», écrit Akenson. «Ceux qui ont rédigé les Écritures, dit-il aussi, n'étaient pas passifs. En suivant des normes très précises sur ce qui était acceptable, ils ont agi de manière autonome, incorporant ici une anecdote qu'ils avaient entendue, là une parabole tirée d'ailleurs.»
Donald Harman Akenson est professeur d'histoire à l'Université Queen's, à Kingston. Né au Minnesota d'une famille d'origine suédoise, il a fait son doctorat à Harvard, et s'est spécialisé en histoire irlandaise. La religion étant là omniprésente, Akenson a été amené à fouiller l'histoire de la naissance des religions chrétienne et juive. Il a publié il y a deux ans une brique sur la Bible, qui a été fort bien accueillie par les critiques. L'ouvrage présent est une suite plus modeste consacrée à la réalité historique de Jésus.
En la matière, Akenson est loin d'être un pionnier. De nombreux chercheurs ont consacré leur vie à cette quête, sous une forme ou sous une autre. Akenson n'y a travaillé que cinq ans. Mais, historien respecté -plusieurs de ses ouvrages ont été primés- Akenson a reçu l'imprimatur de quelques spécialistes du domaine. «Si vous êtes un historien compétent, vous savez que votre science peut se transmettre d'un sujet à l'autre», a-t-il expliqué lors d'une interview accordée à La Presse. De l'Irlande à Jésus, donc.
Pour comprendre qui pouvait être Jésus, l'homme, il faut d'abord le situer dans son époque. Jésus, insiste Akenson, est juif : «Son nom était Yeshua, pas Jésus. C'est ainsi que l'appelaient son père, sa mère, ses frères et ses soeurs, et c'est par ce nom que ses disciples le connaissaient.»
Jésus est juif, certes, nous le savions. Mais seulement du bout des lèvres, sans accepter (ou comprendre) ce que cela signifie vraiment, déplore l'historien: «Il faut constamment se rappeler que «Jésus» n'était pas chrétien (il n'a jamais entendu ce mot, encore moins l'a-t-il endossé). Il ne tentait pas de créer une nouvelle religion non juive, et il était absolument fidèle à la religion de Yahweh (Dieu), qu'il espérait purifier, pas détruire.»
Yeshua a vécu à une époque d'effervescence religieuse, où florissaient les groupes proposant des interprétations différentes de la foi en Yahweh. Jésus était un prophète parmi d'autres.
Que prêchait Jésus exactement? Nous l'ignorons. Ni Jésus ni ses apôtres n'ont laissé d'écrits. Du moins ne les a-t-on pas découverts.
Alors, comme savoir? Les Évangiles? Les Évangiles, rappelle Akenson, n'ont pas été écrits par Marc, Matthieu, Luc et Jean. Ils ont été écrits par des fidèles de Jésus, à un moment crucial de l'histoire du judaïsme. Après l'an 70.
L'an 70, ça ne dit probablement rien à la plupart des chrétiens qui lisent ces lignes. Et pourtant, note Akenson, cette année-là se produit l'événement qui déterminera l'avenir de la chrétienté et du judaïsme.
En l'an 70, les Romains envahissent Jérusalem et détruisent l'immense Temple qu'y avait fait construire le roi Hérode. Un Temple qui occupait une place centrale dans la foi judaïque. Pour les juifs, la destruction du Temple fait l'effet d'une bombe atomique. Le Temple disparu, leur religion doit être réinventée.
Les auteurs des Évangiles - on ne sait pas qui ils sont - ne cherchent pas à raconter, dans le menu, ce qu'ils ont entendu dire sur la vie de Jésus de Nazareth. Ils tentent plutôt d'établir de nouvelles bases pour une religion s'inspirant des idées de Jésus, et de convaincre les juifs et les non-juifs d'y adhérer.
«Non seulement les auteurs du Nouveau Testament devaient-ils rédiger une histoire qui incluait la vie et la mort de Jésus de Nazareth et la résurrection de Jésus-Christ, mais ils devaient raconter cette histoire à un auditoire bouleversé par la destruction du Temple, un auditoire qui cherchait désespérément une façon de vivre le contrat éternel entre le peuple et Yahweh. Ils avaient besoin d'un Temple invisible.» L'opération sera d'autant plus efficace qu'on attribue les textes à des disciples éminents, ce qui sera fait au milieu du IIe siècle.
Comme source de données historiques, les Évangiles doivent donc être interprétés avec grande prudence. Ce qui n'enlève rien à leur richesse spirituelle, assure Akenson. «Mon analyse n'enlève rien au Nouveau Testament, dit-il. Je suis amoureux des Écritures! Mais en les lisant littéralement, et en les décortiquant sans cesse, nous avons perdu l'essence des Écritures. L'esprit de quiconque les lit en sort transformé.»
Donald Akenson insiste: il voulait avant tout faire oeuvre d'historien, en faisant abstraction des exigences de la religion ou de la Foi. Il s'attaque avec vigueur aux spécialistes qui peuplent le champ des études bibliques, accusant certains d'entre eux au pire de trafiquer les faits, au mieux de laisser leur enthousiasme émousser leur rigueur.
Ce que l'on sait
Parce que le véracité factuelle des Évangiles est plus que douteuse, et parce qu'ils ont été écrits après la destruction du Temple, Akenson croit que les historiens devraient porter davantage attention aux Épitres de saint Paul. Car celles-ci, contrairement aux Évangiles, ont été écrites avant le cataclysme. «Lisez-les en premier», adjure l'historien.
Certes Paul n'a pas connu Jésus, mais il a côtoyé les apôtres et la famille de l'homme de Nazareth. «Le monde d'après 70 -le monde dans lequel ont été créées les Écritures chrétiennes et les textes rabiniques- n'avait rien à voir avec le monde de Saül et de Yeshua: un univers religieux avait pris fin, un autre était né. Les lettres de Saül viennent du premier univers, les Évangiles de son successeur.»
Avant même d'analyser les Épîtres, cependant, on sait certaines choses au sujet de Jésus et de ceux qui l'entourent. Des faits que mentionnent les Évangiles et qui sont confirmés par le grand historien juif de l'époque, Flavius Josèphe. Ainsi:
1) Jean-Baptiste est un prophète qui pratique le baptême.
2) Yeshua de Nazareth est probablement un cousin de Jean.
3) Yeshua entreprend sa vie de prêcheur lorsque Jean le baptise.
4) Yeshua est un disciple de Jean-Baptiste.
5) Yeshua quitte Jean et entraîne avec lui certains des disciples du baptiste.
6) Les mouvements de Jean et de Yeshua se développent en parallèle. Tout indique que l'audience de Jean-Baptiste est plus importante.
7) Après la destruction du Temple, les fidèles de Jean-Baptiste joignent la religion chrétienne émergente.
Flavius Josèphe nous apprend aussi certains faits au sujet de Yacov (Jacques), l'un des frères de Jésus, qui après sa mort, deviendra le leader du mouvement à Jérusalem.
C'est tout. Le reste, estime Donald Akenson, n'est que spéculation.
À moins qu'on ne se penche sur les lettres que saint Paul a portées aux quatre coins du monde antique. Ces lettres ne nous parlent pas des détails de la vie de Jésus. Saül, dans la turbulence suivant la mort de Jésus, s'occupe surtout à imposer son interprétation du message de Jésus.
Les plus anciens fragments des Épîtres de Paul datent du début du IIIe siècle. On sait que les lettres ont été rédigées avant l'an 70 parce que Saül, de toute évidence, ne sait rien de la destruction du Temple. «Saül est le seul auteur chrétien qui nous parle de Jésus et de son mouvement sans avoir à mouler l'histoire pour tenir compte de la destruction du point central du monde judaïque», souligne Akenson.
Puisque Saül parle théologie plutôt qu'anecdotes, que peut-il nous apprendre sur Jésus, l'homme? C'est ici, surtout, qu'Akenson fait preuve d'originalité. «Saül nous révèle plein de choses au sujet du Jésus historique, écrit-il. Mais il le fait presque par accident, et il ne le fait pas en racontant une histoire. Cela fait une histoire difficile à lire.»
Quelle histoire? Quatre «faits de base», affirme Akenson.
D'abord, il est clair que, selon Saül, Jésus ne devient le Christ, le Messie, qu'une fois ressuscité. Or, Saül n'aurait pas pu défendre ce point de vue si Jésus avait, de son vivant, prétendu être le Messie. Les Évangiles le lui font dire mais, Akenson nous le rappelle encore une fois, les Évangiles arrivent quelques décennies plus tard. On le voit, on marche ici en terrain miné.
Cela n'effraie pas l'historien. Il continue. Pour Saül, la résurrection est l'événement central. L'événement qui amènera sa conversion. L'événement qui fait de Jésus le Messie.
Selon Akenson, le témoignage de Paul indique clairement que, selon lui, Jésus n'est pas ressuscité physiquement. L'événement est plutôt de nature spirituelle. Akenson cite en preuve des extraits des Épîtres où saint Paul semble exclure la possibilité de la résurrection physique du corps. Par exemple, cet extrait de l'Épître aux Corinthiens: «Ainsi en est-il pour la résurrection des morts. Semé dans la corruption, le corps ressuscite incorruptible; semé dans l'ignominie, il ressuscite glorieux; semé dans la faiblesse, il ressuscite plein de force; semé corps animal, il ressuscite corps spirituel.»
Troisième fait: Saül ne croit pas en l'Immaculée Conception. Certes, il est absolument convaincu que Jésus est le Fils de Dieu. Mais cela n'a rien à voir avec la manière dont il a été conçu. Il est «né de la postérité de David, selon la chair», dit saint Paul dans son Épître aux Romains.
Enfin, quatrième fait: Saül n'hésite pas à s'inscrire en faux contre les enseignements de Jésus sur la question du divorce. Alors que Jésus ne le tolère en aucune circonstance, saint Paul envisage des situations où le divorce est acceptable.
«À prime abord, les quatre faits que nous fournit (ou plutôt, semble nous fournir) Saül au sujet du Yeshua historique semblent le diminuer, concède Donald Akenson. Ce n'est pas le cas. Ils diminuent les manières légendaire, imaginaire, fantastique ou poétique d'appréhender l'être qui, pour Saül, est le Christ. Mais Saül comprenait la vie de Yeshua autrement qu'en mythifiant l'homme. Toute la glorification de Jésus le Christ se passait à un autre niveau, au niveau céleste.»
Autrement dit, Paul ne sentait nul besoin d'appuyer sa Foi sur un héros, sur un Jésus-Christ superstar. Ce ne fut pas le cas de ses successeurs, deux mille ans durant. Il fallait remplacer le Temple.

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Sujet:   Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #l-@nge
Date :    02/03/2002 16:37

« Regardez l'homme qui descend la rue. Vous l'avez vu auparavant, plusieurs fois, en divers lieux, dans différentes villes, sur plus d'un continent. Il est ce que nous avons de mieux comme témoin.»
L'énigmatique témoin que décrit, dès le début de son dernier livre, l'historien Donald Harman Akenson, c'est saint Paul de Tarse. Saint Paul (Saül, de son nom hébraïque) qui, selon Akenson, est celui qui peut nous en apprendre le plus sur Jésus. Jésus le Sauveur, et Jésus l'homme. «Seulement, il ne nous dit pas les choses directement, et il nous faudra décoder une cascade de métaphores, de mots et de musiques.»
Pour quiconque a été élevé dans la tradition catholique, Saint Saül, A Skeleton Key to the Historical Jesus (Saint Saül: une esquisse du Jésus historique), publié cet automne chez McGill-Queen's University Press, est un ouvrage à la fois fascinant et déconcertant. Fascinant, parce qu'Akenson fait le point avec verve et rigueur sur les recherches visant à découvrir qui fut vraiment Jésus. Déconcertant parce que ce faisant, et en émettant de nouvelles hypothèses, il nous fait réaliser combien la réalité historique est à des lieues de ce qu'on nous a appris lorsque nous étions petits.
À la question «Que sait-on de Jésus, l'homme?» Donald Akenson répond: pas grand-chose. Et pour tirer de l'histoire tout ce qu'on peut en tirer, il vaut mieux se fier à cet homme étrange, saint Paul, plutôt qu'aux Évangiles comme on l'a toujours fait. Oui, à saint Paul qui n'a jamais rencontré Jésus, qui ne s'est converti au christianisme qu'après la crucifixion, pour en devenir ensuite le principal -et controversé- propagandiste hors du monde juif.
«Le Nouveau Testament est un ouvrage massif de suppression et de censure», écrit Akenson. «Ceux qui ont rédigé les Écritures, dit-il aussi, n'étaient pas passifs. En suivant des normes très précises sur ce qui était acceptable, ils ont agi de manière autonome, incorporant ici une anecdote qu'ils avaient entendue, là une parabole tirée d'ailleurs.»
Donald Harman Akenson est professeur d'histoire à l'Université Queen's, à Kingston. Né au Minnesota d'une famille d'origine suédoise, il a fait son doctorat à Harvard, et s'est spécialisé en histoire irlandaise. La religion étant là omniprésente, Akenson a été amené à fouiller l'histoire de la naissance des religions chrétienne et juive. Il a publié il y a deux ans une brique sur la Bible, qui a été fort bien accueillie par les critiques. L'ouvrage présent est une suite plus modeste consacrée à la réalité historique de Jésus.
En la matière, Akenson est loin d'être un pionnier. De nombreux chercheurs ont consacré leur vie à cette quête, sous une forme ou sous une autre. Akenson n'y a travaillé que cinq ans. Mais, historien respecté -plusieurs de ses ouvrages ont été primés- Akenson a reçu l'imprimatur de quelques spécialistes du domaine. «Si vous êtes un historien compétent, vous savez que votre science peut se transmettre d'un sujet à l'autre», a-t-il expliqué lors d'une interview accordée à La Presse. De l'Irlande à Jésus, donc.
Pour comprendre qui pouvait être Jésus, l'homme, il faut d'abord le situer dans son époque. Jésus, insiste Akenson, est juif : «Son nom était Yeshua, pas Jésus. C'est ainsi que l'appelaient son père, sa mère, ses frères et ses soeurs, et c'est par ce nom que ses disciples le connaissaient.»
Jésus est juif, certes, nous le savions. Mais seulement du bout des lèvres, sans accepter (ou comprendre) ce que cela signifie vraiment, déplore l'historien: «Il faut constamment se rappeler que «Jésus» n'était pas chrétien (il n'a jamais entendu ce mot, encore moins l'a-t-il endossé). Il ne tentait pas de créer une nouvelle religion non juive, et il était absolument fidèle à la religion de Yahweh (Dieu), qu'il espérait purifier, pas détruire.»
Yeshua a vécu à une époque d'effervescence religieuse, où florissaient les groupes proposant des interprétations différentes de la foi en Yahweh. Jésus était un prophète parmi d'autres.
Que prêchait Jésus exactement? Nous l'ignorons. Ni Jésus ni ses apôtres n'ont laissé d'écrits. Du moins ne les a-t-on pas découverts.
Alors, comme savoir? Les Évangiles? Les Évangiles, rappelle Akenson, n'ont pas été écrits par Marc, Matthieu, Luc et Jean. Ils ont été écrits par des fidèles de Jésus, à un moment crucial de l'histoire du judaïsme. Après l'an 70.
L'an 70, ça ne dit probablement rien à la plupart des chrétiens qui lisent ces lignes. Et pourtant, note Akenson, cette année-là se produit l'événement qui déterminera l'avenir de la chrétienté et du judaïsme.
En l'an 70, les Romains envahissent Jérusalem et détruisent l'immense Temple qu'y avait fait construire le roi Hérode. Un Temple qui occupait une place centrale dans la foi judaïque. Pour les juifs, la destruction du Temple fait l'effet d'une bombe atomique. Le Temple disparu, leur religion doit être réinventée.
Les auteurs des Évangiles - on ne sait pas qui ils sont - ne cherchent pas à raconter, dans le menu, ce qu'ils ont entendu dire sur la vie de Jésus de Nazareth. Ils tentent plutôt d'établir de nouvelles bases pour une religion s'inspirant des idées de Jésus, et de convaincre les juifs et les non-juifs d'y adhérer.
«Non seulement les auteurs du Nouveau Testament devaient-ils rédiger une histoire qui incluait la vie et la mort de Jésus de Nazareth et la résurrection de Jésus-Christ, mais ils devaient raconter cette histoire à un auditoire bouleversé par la destruction du Temple, un auditoire qui cherchait désespérément une façon de vivre le contrat éternel entre le peuple et Yahweh. Ils avaient besoin d'un Temple invisible.» L'opération sera d'autant plus efficace qu'on attribue les textes à des disciples éminents, ce qui sera fait au milieu du IIe siècle.
Comme source de données historiques, les Évangiles doivent donc être interprétés avec grande prudence. Ce qui n'enlève rien à leur richesse spirituelle, assure Akenson. «Mon analyse n'enlève rien au Nouveau Testament, dit-il. Je suis amoureux des Écritures! Mais en les lisant littéralement, et en les décortiquant sans cesse, nous avons perdu l'essence des Écritures. L'esprit de quiconque les lit en sort transformé.»
Donald Akenson insiste: il voulait avant tout faire oeuvre d'historien, en faisant abstraction des exigences de la religion ou de la Foi. Il s'attaque avec vigueur aux spécialistes qui peuplent le champ des études bibliques, accusant certains d'entre eux au pire de trafiquer les faits, au mieux de laisser leur enthousiasme émousser leur rigueur.
Ce que l'on sait
Parce que le véracité factuelle des Évangiles est plus que douteuse, et parce qu'ils ont été écrits après la destruction du Temple, Akenson croit que les historiens devraient porter davantage attention aux Épitres de saint Paul. Car celles-ci, contrairement aux Évangiles, ont été écrites avant le cataclysme. «Lisez-les en premier», adjure l'historien.
Certes Paul n'a pas connu Jésus, mais il a côtoyé les apôtres et la famille de l'homme de Nazareth. «Le monde d'après 70 -le monde dans lequel ont été créées les Écritures chrétiennes et les textes rabiniques- n'avait rien à voir avec le monde de Saül et de Yeshua: un univers religieux avait pris fin, un autre était né. Les lettres de Saül viennent du premier univers, les Évangiles de son successeur.»
Avant même d'analyser les Épîtres, cependant, on sait certaines choses au sujet de Jésus et de ceux qui l'entourent. Des faits que mentionnent les Évangiles et qui sont confirmés par le grand historien juif de l'époque, Flavius Josèphe. Ainsi:
1) Jean-Baptiste est un prophète qui pratique le baptême.
2) Yeshua de Nazareth est probablement un cousin de Jean.
3) Yeshua entreprend sa vie de prêcheur lorsque Jean le baptise.
4) Yeshua est un disciple de Jean-Baptiste.
5) Yeshua quitte Jean et entraîne avec lui certains des disciples du baptiste.
6) Les mouvements de Jean et de Yeshua se développent en parallèle. Tout indique que l'audience de Jean-Baptiste est plus importante.
7) Après la destruction du Temple, les fidèles de Jean-Baptiste joignent la religion chrétienne émergente.
Flavius Josèphe nous apprend aussi certains faits au sujet de Yacov (Jacques), l'un des frères de Jésus, qui après sa mort, deviendra le leader du mouvement à Jérusalem.
C'est tout. Le reste, estime Donald Akenson, n'est que spéculation.
À moins qu'on ne se penche sur les lettres que saint Paul a portées aux quatre coins du monde antique. Ces lettres ne nous parlent pas des détails de la vie de Jésus. Saül, dans la turbulence suivant la mort de Jésus, s'occupe surtout à imposer son interprétation du message de Jésus.
Les plus anciens fragments des Épîtres de Paul datent du début du IIIe siècle. On sait que les lettres ont été rédigées avant l'an 70 parce que Saül, de toute évidence, ne sait rien de la destruction du Temple. «Saül est le seul auteur chrétien qui nous parle de Jésus et de son mouvement sans avoir à mouler l'histoire pour tenir compte de la destruction du point central du monde judaïque», souligne Akenson.
Puisque Saül parle théologie plutôt qu'anecdotes, que peut-il nous apprendre sur Jésus, l'homme? C'est ici, surtout, qu'Akenson fait preuve d'originalité. «Saül nous révèle plein de choses au sujet du Jésus historique, écrit-il. Mais il le fait presque par accident, et il ne le fait pas en racontant une histoire. Cela fait une histoire difficile à lire.»
Quelle histoire? Quatre «faits de base», affirme Akenson.
D'abord, il est clair que, selon Saül, Jésus ne devient le Christ, le Messie, qu'une fois ressuscité. Or, Saül n'aurait pas pu défendre ce point de vue si Jésus avait, de son vivant, prétendu être le Messie. Les Évangiles le lui font dire mais, Akenson nous le rappelle encore une fois, les Évangiles arrivent quelques décennies plus tard. On le voit, on marche ici en terrain miné.
Cela n'effraie pas l'historien. Il continue. Pour Saül, la résurrection est l'événement central. L'événement qui amènera sa conversion. L'événement qui fait de Jésus le Messie.
Selon Akenson, le témoignage de Paul indique clairement que, selon lui, Jésus n'est pas ressuscité physiquement. L'événement est plutôt de nature spirituelle. Akenson cite en preuve des extraits des Épîtres où saint Paul semble exclure la possibilité de la résurrection physique du corps. Par exemple, cet extrait de l'Épître aux Corinthiens: «Ainsi en est-il pour la résurrection des morts. Semé dans la corruption, le corps ressuscite incorruptible; semé dans l'ignominie, il ressuscite glorieux; semé dans la faiblesse, il ressuscite plein de force; semé corps animal, il ressuscite corps spirituel.»
Troisième fait: Saül ne croit pas en l'Immaculée Conception. Certes, il est absolument convaincu que Jésus est le Fils de Dieu. Mais cela n'a rien à voir avec la manière dont il a été conçu. Il est «né de la postérité de David, selon la chair», dit saint Paul dans son Épître aux Romains.
Enfin, quatrième fait: Saül n'hésite pas à s'inscrire en faux contre les enseignements de Jésus sur la question du divorce. Alors que Jésus ne le tolère en aucune circonstance, saint Paul envisage des situations où le divorce est acceptable.
«À prime abord, les quatre faits que nous fournit (ou plutôt, semble nous fournir) Saül au sujet du Yeshua historique semblent le diminuer, concède Donald Akenson. Ce n'est pas le cas. Ils diminuent les manières légendaire, imaginaire, fantastique ou poétique d'appréhender l'être qui, pour Saül, est le Christ. Mais Saül comprenait la vie de Yeshua autrement qu'en mythifiant l'homme. Toute la glorification de Jésus le Christ se passait à un autre niveau, au niveau céleste.»
Autrement dit, Paul ne sentait nul besoin d'appuyer sa Foi sur un héros, sur un Jésus-Christ superstar. Ce ne fut pas le cas de ses successeurs, deux mille ans durant. Il fallait remplacer le Temple.

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #Atil
Date :    02/03/2002 17:22

Ce que nous appelons "christianisme" n'a grand chose à voir avec ce qu'enseignait Jésus : on devrait plutôt parler de "Paulicianisme" !
Paul a énormément déformé le christianisme et a imposé ses idées propres.
C'est lui qui a fait de Jésus un messie et même un Dieu... pourtant Jésus n'a jamais prétendu être Dieu.

Note :
Tous les disciples de Jean baptistes n'ont pas rejoint le christianisme.
Dans la Bible, on voit même que ceux-ci semblent avoir eu de moins en moins confiance en Jésus : Ils lui demandent "Es-tu bien celui que nous attendions ou devons-nous en attendre un autre ?" (car ils se rendent compte que Jésus n'est pas le messie et que ce n'est pas encore la fin du monde).
Actuellement, il existe encore des descendants de la secte de Jean baptiste dans le sud de l'Iraq : on les appelle "chrétiens de st Jean", "mandéens" ou "nazoréens". Ce sont des gnostiques qui prétendent que Jésus n'était pas le vrai messie.
Leur nom de "nazoréens" est à rapprocher du nom de "nazaréen" donné à jésus. Nazaréens ne voulait pas dire "né à Nazareth" mais "membre de la secte des nazaréens".
Les nazaréens étaient aussi appelés "esséniens". C'était une secte pratiquant le baptème par l'eau ou par onction d'huile.Jean en faisait donc certainement partie puisqu'il a baptisé Jésus dans l'eau.
Jésus avait probablement aussi subi le baptème nazaréen par onction d'huile car "christ" veut dire "consacré par onction d'huile" .
Il est à noter aussi qu'une branche de nazaréens/ esséniens vivait aussi dans le nord de l'égypte. Les historiens grecs les appelaient "thérapeuthes" car ils soignaient par imposition des mains... exactement comme Jésus !

Dernière note sur l'influence des nazaréens / esséniens sur Jésus : on remarquera, dans la Bible, que celui-ci ne fêtait pas la Pâque en même temps que les autres juifs. En fait il fêtait la pâque en suivant le calendrier spécial des esséniens !

Conclusion : Jésus était un réformateur nazaréens.


PS : Bon sang ! Le html ne marche toujours pas ! : <img src="http://www.mesgifs.com/smileys/heureux/mg-vbz-01.gif" border="0">

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : arc-en-ciel
Date :    03/03/2002 01:56

Texte intéressant l'@nge, que tu as bien fait de remettre ici, mais finalement, ne pourrait-on pas s'extraire un peu des textes et écouter tout simplement... Son coeur ?
Depuis le début... Les 10 "commandements" ne sont-ils pas simplement dix fois "aime" par exemple ?
L'homme évolue, il avait besoin de "commandements" pour aimer, il avait besoin de "craindre les foudres de Dieu" pour rester sur le droit chemin, mais au fil du temps ne peut-il pas se passer de ces gamineries (si j'ose dire) et prendre conscience tout seul de ce qu'il a à faire ? L'amour "forcé" est-il la meilleure forme d'amour possible ???

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Merlin
Date :    03/03/2002 02:30

Tu n'as pas l'impression qua la réalité contredit très exactement tes propos?

Que l'homme n'a pas progressé d'un iota depuis la grèce antique( je dirais même: au contraire...) et qu'il aurait besoin plus que jamais de "gamineries" pour limiter sa nuisance et la toute-puissance de ses instincts les plus bas qui triomphent avec le capitalisme néo-libéral?

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : arc-en-ciel
Date :    03/03/2002 12:01

Merlin... Je ne pense pas que la barbarie se soit accrue, bien sûr il y a des hommes qui semblent régresser, mais tu peux aussi remarquer le mea culpa de l'eglise catholique, les rencontres inter-oeucuméniques, le discours du pape tout récent (qui soulignait qu'il ne pouvait y avoir de paix tant que certains peuples étaient opprimés, faisant référence à la Palestine entre autres etc.)...

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Merlin
Date :    03/03/2002 21:06

Oui mais ce sont des exemples individuels, limités et circonstanciés qui ont toujours existé..
Mais la "nature humaine" n'a pas changé et ne changera pas...
Il faudra donc toujours des régles, des ordres, des principes transcendants, des valeurs élevées, des exemples, des communautés structurées autour de leurs spécificités afin de limiter la nuisance de cette "nature" et rendre une cohabitation supportable...
(On voit la rapidité à laquelle les sales instincts reprennent le dessus dès lors que les principes traditionnels et les règles sociétales sont affaiblies ou détruites: Occupation, Guerre civile en ex-Yougoslavie, tournantes dans les banlieues...)

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Decency
Date :    03/03/2002 02:57

L'homme serait si autonome que ça, de nos jours?

Je n'en ai pas l'impression, mais peut-être que quelque chose m'échappe...

D'abord pour que l'homme "prenne conscience tout seul" de ce qu'il a à faire, il faudrait seulement qu'il puisse cesser de se soumettre d'abord au conformisme, non?

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #Atil
Date :    03/03/2002 10:55

En occident, globalement, on peut dire que les gens sont moins supersticieux et moins racistes (mais si !).
Par contre ils sont plus individualistes et plus égoïstes (c'est la même chose).
L'homme évolue d'un coté et involue d'un autre.
C'est pourquoi il est bien que différentes cultures existent sur la terre. Chacune possède ses qualités (et ses défauts). Pour évoluer, copions les qualités que les autres peuples ont développées et que nous avions négligées.

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Merlin
Date :    04/03/2002 20:30

Je ne pense pas que cela soit la solution, je pense même que c'est une partie du problème...

Les qualités du Bantou ne sont pas transposables dans notre civilisation et société.. tout comme l'inverse...

On a déja essayé "d'exporter nos qualités", ca a donné les croisades et le jésuitisme( pour exporter le merveilleux top-gentils christianisme) et la colonisation( entreprise à l'orgine par la gauche parce que , comme le disait Jules Ferry à l'assemblée nationale, "C'est un devoir pour les races supérieurs de chercher à élever les races inférieures jusqu'à elles"...)...

Il faut cultiver ses qualités et lutter contre ses défauts au sein d'un ensemble ethno et culturellement centré, plutôt que d'essayer de faire un "mixte" fumeux, entre systémes de valeurs et de pensée inconciliables, sans racine ni signification( ce qui abouti à des fumisteries grandiloquentes style "New age"...)...

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #l-@nge
Date :    05/03/2002 04:21

Je partage jusqu'à un certain point ton analyse Merlin mais, je voudrais que tu m'explique pourquoi tu as tant de répulsion face à ce que tu appelles le "New Age"

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Merlin
Date :    05/03/2002 12:50

Oui bien sûr, tant que cela reste du domaine de l'échange mutuel, cela est tout à fait souhaitable... et d'ailleurs cela a toujours eu lieu à toutes les époques, même à celles ou les Etats étaient les plus forts, auto-centrés, homogènes et proctectionnistes... comme le montre les exemples que tu cites...

Cependant il existe une erreur communément admise qui consiste à croire que pour que les échanges soient nombreux et enrichissant il convient de tout mélanger, de métisser et de produire un informe grand melting-pot( "Vu du ciel, il n'y a pas de frontières!", "Tous frères, tous pareils!", "la richesse du mélange".. et autres niaiseries gaucho-mondialistes..) alors qu'au contraire pour que de véritables échanges riches et profonds existent il faut justement des cultures différenciées, spécifiques et fortes.

Comme le disait l'artiste Ben( concernant l'art, et constatant qu'aujourd'hui on trouvait le même type d'oeuvres "contemporaines" dans toutes les galleries du monde): "C'est seulement à partir de son autonomie culturelle qu'un peuple est capable d'innover."

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #Atil
Date :    05/03/2002 07:33

Ce qu'il faut recopier chez nos voisins ce ne n'est pas leur culture mais leurs savoirs, leurs sciences et leurs techniques.
Par exemple, l'Europe a repris pas mal des bonnes choses inventées par ses voisins :
La pomme de terre, la tomate et le chocolat des indiens d'Amérique.
Le couscous d'Afrique du nord.
Les chiffres arabes inventés en Inde.
L'algèbre inventée par les arabes.
Le papier et la poudre à canon inventés en Chine.
etc...
On peut trés bien reprendre les bonnes idées des voisins sans avoir besoin de les envahir.

On a toujours quelque chose à apprendre des autres ...
On a toujours quelque chose à leurs apprendre aussi.
N'est-ce pas aussi pourquoi nous sommes la : Pour nous enrichir de nos différences en échangeant des idées ?

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Merlin
Date :    05/03/2002 13:15

Il est vrai que j'ai une très forte détestation pour le "new age"...
D'abord justement parce qu'il me semble que c'est une "philosophie" de "fuite", de repli pseudo-spirituel, qui, au lieu de chercher des solutions et des pistes de réflexion dans son histoire et sa propre culture se rattache à un lointain "orientalisme" sur-valorisé et mythifié absolument inadapté aux réalités et aux mentalités européennes...
On mélange tout ça avec un peu de christianisme des origines, un peu de moralisme et de bonne conscience anglo-saxonne et on obtient un immonde brouet qui apaise un peu les inquiétudes des "bobos" en mal d'exotisme et de métaphysique à bon marché( il est clair que le new-age c'est moins fatiguant et ardu que l'apprentissage de la culture classique et la connaissance de la philosophie européenne... un peu de méditation transcendatle, de voyage inter-stellaire-galactique et d'expérience de "régression" et deux ou trois histoire de "bol" et emballés c'est pesé...)

En plsu cela me semble assez révélateur du penchant masochiste et de la mauvaise conscience de plus en plus d'européens.. sa culture( que par ailleurs on connait de moins en moins ou de façon lacunaire) est toujours inférieure à celle des lointains papous ou des petits chinois...

D'autre part, cela me semble détourner des gens ayant à la base de très honorables et justes aspirations( refus du matérialisme, besoin de transcendance... etc...) vers une voie de garage qui émascule la pensée et surtout l'action.. qui stérilise totalement ces bonnes volontés par une fumisterie consensuelle, infantilisante et informe( "Tout vaut tout", "Chacun sa vérité", "Personne n'a raison, personne n'a tort".. etc.. etc..)
Comment établir la moindre construction sur de telles bases??
On ne trouvera pas les solutiosn aux problèmes et questions de nos sociétés dans les vcaves des monastères thibétains, pas plus qu'on ne les a trouvé dans les fumeries de Katmandou...

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #Atil
Date :    05/03/2002 15:36

"On ne trouvera pas les solutiosn aux problèmes et questions de nos sociétés dans les vcaves des monastères thibétains, pas plus qu'on ne les a trouvé dans les fumeries de Katmandou... "

Mais si, au lieu de chercher des solutions dans les caves des monastères thibétains, on les cherchait dans les caves des monastères cisterciens, par exemple, le problème serait-il le même ?
C'est à dire :
Le problème est-il dans la recherche de solutions lointaines et exotiques ?... ou dans la préférence de la contemplation à l'action ?

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Il s'appelait YesSir
Date :    05/03/2002 16:19

Tant et aussi longtemps que nous entretiendrons des notions de pays,de territoire,de peuple, de différence entre ce qui VIT, nous nous butterons.

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Merlin
Date :    05/03/2002 17:51

He bien rassures-toi mon grand, c'est exactement ce que cherche à faire la mondialisation libéralo-capitaliste... mettre à bas les pays, les territoires, dissoudre les peuples... et transformer tous les hommes en individus atomisés et interchangeables, n'existant que par leurs besoins économiques...

Alors un conseil: vote pour Madelin aux prochaines élections et ton grand rêve d'humanité sans frontière et de fraternité universelle par l'uniformisation sera encoure plus vite accompli...

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Deva
Date :    07/03/2002 04:41

Merlin, il te "semble" que le new-age est une philosophie de "fuite"...
Et c'est moins fatigant (sans "u") que de se remplir la tête d'écrits de philosophes présents et surtout passés...
Soit, c'est ton discours et je l'accepte.
Si si, c'est vrai! Mais que penses-tu de l'expérience?

La philosophie, occidentale, n'est de bout en bout qu'un leurre.

Tout comme l'expérience religieuse authentique qui ne peut être ni organisée, ni transmise, ni enseignée. En faire un système équivaut à la tuer. Elle est si vivante, mouvante, dynamique que lui imposer un shéma est impossible...,o)

Ce vécu est tellement unique et individuel qu'il n'entre dans aucune catégorie. Paradoxalement, il survient lorsque l'individuel a pris fin!
Nul ne peut l'imiter, chacun doit le trouver pour soi.
En cela consiste sa beauté, sa liberté, sa virginité.
Il n'est pas nouveau dans le sens qu'il serait opposé à l'ancien.
Il l'est parce qu'il n'appartient pas au temps, il est éternellement frais et innocent, de même que chaque fleur est sans pareille, que chaque aurore est unique, que chaque amour est absolument neuf.

L'expérience religieuse authentique n'est pas une rééditon du passé, elle ne tire pas sa substance d'une traditon quelconque, elle n'est pas produite par l'extérieur:
Ele éclôt à l'intérieur de l'homme, sans aucune cause. Elle jaillit sans condition. Elle n'est pas un prolongement de l'esprit, ni un refus du matérialisme, ni un besoin de transcendance; c'est une explosion discontinue.

Exemple:

Les nuages s'accumulent; le ciel disparaît à tes yeux,
mais il n'y a pas de lien de cause à effet. Les nuages passent; le ciel réapparaît à tes yeux; mais il n'y a pas d'avantage de causalité.
Le ciel n'a jamais rien su des nuages! Ceux-ci ne l'ont en aucun moment affecté...:o)


Tu as raison en disant qu'on ne trouvera pas les solutions dans les monastères tibétains (ni dans les fumeries de Katmandou).
Tout simplement parce que la solution est en chacun de nous.
La solution est dans ton discours...

L'homme n'est pas conscient de ce qu'il est.
Il ne comprend pas ce qui lui arrive et ignore dans quel état il se trouve.
Tiens, une petite histoire:

Un jour, un homme venait d'abattre un arbre lorsqu'un soufi passa par là.
"Regarde ces branches vivaces, chargées d'un feuillage luxuriant, dit le soufi. Elles sont heureuses parce qu'elles ignorent ce qui vient de se passer."
Le bûcheron répondit:"En effet, elles ne le savent pas encore, mais elles finiront bien par s'en rendre compte."
Le soufi éclata de rire: "Et entre-temps, impossible de le leur faire comprendre!"

Cette coupure est l'état dans lequel se trouve l'être humain.
Cette ignorance est aussi la sienne.
Et entre-temps, peut-on lui faire voir clair? Non, n'est-ce pas!


Parce qu'il a la faculté de choisir, l'homme est voué à l'angoisse.
Car ce qu'il choisit est toujours l'enfer, même s'il opte pour le paradis.

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Deva
Date :    06/03/2002 01:01

Et si tu prenais une petite tasse de thé, Merlin?

Une petite tasse de thé, bien chaude et fumante, et que tu la savoures en ne pensant à rien d'autre qu'à ce que tu fais, qu'à ce moment de pur délice et d'évasion, ce moment de communion avec le divin qui est en chacun de nous?

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Merlin
Date :    06/03/2002 09:04

Et si toi, tu en prenais un peu moins?

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : at7760
Date :    06/03/2002 11:20

Comment peut-on communiquer avec le divin dans une tasse athée ? ;0)

(Oui, je sais : je l'ai déja faite celle-la)

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Merlin
Date :    06/03/2002 12:16

Tout dépend du genre de tisane que tu bois...

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #l-@nge
Date :    07/03/2002 18:08

Selon Akenson, le témoignage de Paul indique clairement que, selon lui, Jésus n'est pas ressuscité physiquement. L'événement est plutôt de nature spirituelle. Akenson cite en preuve des extraits des Épîtres où saint Paul semble exclure la possibilité de la résurrection physique du corps. Par exemple, cet extrait de l'Épître aux Corinthiens: «Ainsi en est-il pour la résurrection des morts. Semé dans la corruption, le corps ressuscite incorruptible; semé dans l'ignominie, il ressuscite glorieux; semé dans la faiblesse, il ressuscite plein de force; semé corps animal, il ressuscite corps spirituel.»

Pourquoi l'Église traditionnelle parle-t-elle de résurrection Physique?

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Katchina
Date :    07/03/2002 19:52

Celui ou celle qui attend la résurrection de
la fin des temps (physique)risque d'attendre longtemps.
La résurrection sera hors de nos corps avec
la conscience du corps.ce n'est pas la matière
qui est éternelle mais ce qui la relie.
En fait, la résurrection c'est l'union de l'âme
avec l'énergie d'une forme consciente.
Lorsque cela se produit nous n'avons plus besoin
du corps.

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #Atil
Date :    07/03/2002 23:12

D'un point de vue historique :
Pour les juifs de jadis, la doctrine "officielle" n'était pas qu'il existait une ame continuant d'exister dans un au-dela aprés la mort. A cette époque on enseignait uniquement la résurrection des corps à la fin des temps.
(Cependant le peuple devait quand-même croire en un au-dela puisqu'un passage de l'ancien testament décrit l'invocation de l'esprit d'un mort par un roi d'Israël aidé d'une sorcière).
C'est le christialisme qui a réintroduit la doctrine de la survie de l'ame (doctrine influencée par les autres religions, grecque ou sémitique.

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #l-@nge
Date :    08/03/2002 05:49

""D'un point de vue historique :
Pour les juifs de jadis, la doctrine "officielle" n'était pas qu'il existait une ame continuant d'exister dans un au-dela aprés la mort. A cette époque on enseignait uniquement la résurrection des corps à la fin des temps.""Atil

Comment expliques-tu ce changement des religions...?

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #Atil
Date :    08/03/2002 07:29

Les juifs ont subi le joug des babyloniens puis des perses puis des grecs puis des romains. Ils ont donc probablement subi de multiples influences venant des autres religions (par exemple : la croyance aux arch@nges et au messie est venue du zoroastrisme perse). Tous les peuples entourant Israël croyaient en l'au-dela et le petit peuple lui-même y croyait certainement aussi comme tous les autres sémites. Seuls les membres du clergé enseignaient la résurrection seule (et encore, cela dépendait des courant "philosophiques" : ainsi, les saduccéens ne croyaient même pas en la résurrection).).

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #l-@nge
Date :    08/03/2002 05:45

Intéressant Katchina ta vision de la résurrection qui m'apparaît plus plausible qu'une résurrection des corps!
Ceci étant dit, sur quoi te bases-tu pour émettre cette opinion sur la résurrection des âmes?

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Katchina
Date :    08/03/2002 20:05

Sur quoi je me base ? Sur ma propre résurrection!
:))))
C'est une croyance amérindienne que je trouve
plein de sens. Je crois que nous avons beaucoup
à apprendre d'eux. D'ailleurs, si tu as remarqué
mon pseudo est amérindien.

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #Atil
Date :    08/03/2002 21:08

Katchina ?
C'est bien le nom des divinités des peuples descendant des pueblos ?

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Katchina
Date :    09/03/2002 15:19

Très juste. Ka= respect china= esprit
Les indiens Hopi vivent sur les hauts plateaux
de l'ouest de l'amérique.

"Quand tu te lèves le matin, remercie pour la
lumière du jour, pour ta vie, pour ta force.
Remercie pour la nourriture et ton bonheur
de vivre.
Si tu ne vois pas la raison de remercier, la
faute repose en TOI-MÊME"

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Mamy42
Date :    12/03/2002 12:03

Peut importe le nom de jésus " Jésus est le sauveur "

son vraie nom st Emmanuel .

Son non est Jésus , car il sauve son peuple de ses péchés .

Pourquoi nous tracassés la tête pour un nom l' essentiel c'est de croire en lui . Car c'etait un grand prophète fils de Dieu , comme nous sommes tous les enfants de Dieu seulement lui a prouvé l'excitante de Dieu en lui .

Il a dit " de moi-même je ne peux rien faire c'est Dieu qui fait œuvres ""

Cela prouve bien qu'il était humain mais aussi Dieu . Et il le prouvait par ses miracles il a dit "Vous le ferait aussi bien que moi et même plus "

A vous de réflechir .

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #Atil
Date :    12/03/2002 14:15

Si Jésus prouvait qu'il était Dieu en faisant des miracles... que veut-il dire alors avec cette phrase : ""Vous le ferez aussi bien que moi et même plus " ?
S'il prétend que nous sommes tous capables de faire les mêmes miracles, cela ne prouve-t-il pas que, nous aussi, nous sommes Dieu ?

Si Dieu est tout, alors nous aussi nous sommes une partie de lui; Nous aussi nous sommes Dieu... autant que Jésus. La seule différence c'est que Jésus avait plus de connaissances que nous.
Nous sommes tous frêres mais Jésus était notre frêre ainé, en quelque sorte.

Si Jésus n'est qu'un homme alors nous sommes aussi des hommes.
Si Jésus est Dieu alors nous sommes Dieu aussi.

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Crystal
Date :    12/03/2002 17:00

Ce Jésus avait quelques longueurs d'avance sur nous. Mais il nous a aussi dit que nous avions
en nous les mêmes possibilités. Mieux, il nous a
donné la clé pour y accéder. A nous de faire.
Mais notre gros handicap est que nous n'avons
pas confiance en nous.

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Mamy42
Date :    13/03/2002 14:52

Les découvertes , les inventions , sont de Dieu " Donner a des êtres supérieurs " Dieu est en nous puisque " intelligent ".

Donc nous devrions l'etre aussi !!!! mais hélas pour la grande majorité les hommes n'on pas comprit .

Vous allez me dire les grandes découvertes été fait pour le bien de l'humanité , ok , mais l'argents le profit , la domination , a fait que la plus grande majorité des ces découvertes servent a faire du mal a notre civilisation .

Ce qui est le contraire du 1 ° Commandent " tu ne tuera point "
Êtres généreux ne veut pas forcement dire donner de l'argent je suis d'accord .

On donne de son temps , au prés de malades dans les hôpitaux , son temps au prés de personne âgés , bien souvent délaissés .

On donne la patience , d'écoute les gens dans la détresse.

On donne surtout de l'amour pour tous

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #Atil
Date :    13/03/2002 15:45

Les techniciens savent COMMENT faire les choses mais il nous manque des sages pour nous dire POURQUOI faire ces choses.

Notre technique nous permet d'atteindre bien des buts, actuellement...
mais qui nous dira comment déterminer quels buts sont dignes d'être pourquivis ?

Développer l'intelligence technique sans développer la sagesse en même temps conduit au déséquilibre.
Le résultat c'est que nous possédons la bombe atomique alors que nous restons puérils comme des enfants dans nos comportements !
Ca fait peur !

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Crystal
Date :    13/03/2002 16:36

Les techniciens savent COMMENT faire les choses mais il nous manque des sages pour nous dire POURQUOI faire ces choses. Pseudo Atil.

La sagesse est en chacun de nous, c'est tout
simplement que pour l'intant, nous faisons le
choix de ne pas l'écouter.
Ce sont nos expériences infructueuses qui nous forcerons à développer notre sagesse.

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #l-@nge
Date :    17/03/2002 05:47

Saül comprenait la vie de Yeshua autrement qu'en mythifiant l'homme. Toute la glorification de Jésus le Christ se passait à un autre niveau, au niveau céleste.»
Autrement dit, Paul ne sentait nul besoin d'appuyer sa Foi sur un héros, sur un Jésus-Christ superstar. Ce ne fut pas le cas de ses successeurs, deux mille ans durant. Il fallait remplacer le Temple.

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : Crystal
Date :    17/03/2002 15:58

Ce Paul a tout simplement su avoir confiance en lui. C'est ce qui nous manque, et pourtant cela
est possible, puisqu'il l'a fait.
Mais j'y pense tu dois bien avoir certaines connections avec lui cher @nge !
Allons ne soit pas radin donne nous la recette :fou:

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Sujet:   Re: Il s'appelait Yeshua, pas Jésus
Auteur : #Atil
Date :    18/03/2002 07:58

Je suis certain qu'il doit avoit son e-mail !
Quand on s'appelle l-@nge, c'est plausible :)

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Sujet:   Re: Il s'appelait Manu, pas Jésus
Auteur : Manu
Date :    21/03/2002 00:55

Il s'appelait Manu pas Jésus.

[ceci est une plaisanterie qui vous est offerte par Manu. Chez Manu, le forum des esprits tordus !]

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