Auteur : arc-en-ciel Date : 25/03/2002 22:52
Oui, on peut "toujours crâner", mais comme l'a fait remarquer Atil, les kamikases ne crânent pas, les suicidés ne crânent pas, et très probablement les gens qui souffrent beaucoup ne crânent pas par exemple, ils l'attendent, cette mort.
Maintenant, je pense que tu veux souligner le fait que "mis en situation", on ne réagit pas forcément comme on le pensait. Certaines personnes sont convaincues de pouvoir se sacrifier pour sauver des vies et fuient devant quelque chose qui menace leur propre vie le jour où elles sont confrontés à ce choix. Seulement ce qu'on oublie parfois, c'est que certaines personnes aussi sont DEJA PASSEES près de la mort, donc ne se posent plus de question sur ce qui se passe à ce moment là. Ce qui fait peur surtout, c'est L'INCONNU.
Pour d'autres personnes encore, sans même avoir vécu ce qu'on appelle "NDE" (Near Death Experience, expérience proche de la mort), il y a une foi NATURELLE en un "plus" dans la vie, qui ne s'explique pas. Ce n'est même pas "un choix", contrairement à ce qu'on pourrait s'imaginer (d'un point de vue matérialiste), c'est autre chose, comme le fait de tomber amoureux, ça vous "tombe dessus" d'une façon inattendue et vous change... J'admire cette foi aussi, qui soulève des montagnes.
Quelqu'un pour qui en tous cas la vie a un sens ne fait pas dans la crânerie (ça se dit ça ?), il a une forme de "folie" qui fait que ses barrières tombent, la même folie qui pousse un suicidé à aller jusqu'au bout, sauf qu'au lieu d'être tourné sur lui-même, il est tourné vers les autres, et que sauver quelqu'un est exactement la même chose que se sauver lui-même, puisque chacun fait partie d'un corps unique, qu'il se sent comme "cellule" de ce corps, comme s'il vivait lui-même en chacun en quelque sorte...
Ce que veut dire Khalil Gibran je pense par "autrui n'est qu'un autre soi-même dans un corps encore plus sensible"...
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