Ici ce que j'aime c'est les Landes, l'esprit de la rivière et les vestiges de pierre morte, c'est les carrières, éboulis de pierres blessées où s'accrochent les mousses, taches de fleurs, taches de soleil, caves et galeries, puits et fontaines, le gargouillis des sources, l'eau que nous rend la terre et qui s'agite au passage des ponts, là, de grandes herbes aquatiques ondulent et se tordent, transformation, c'est ici que s'égare l'adolescence, et ce soir là, c'est encore l'eau, elle dort sous la neige, c'est cette navigation nocturne au silence des lumières, c'est le village secrètement désiré, lieu d'exil, désaxé, éloigné du cheminement bruyant des véhicules processionnaires, c'est ce petit sentier qui tourne, domaine sombre et humide où s'agitent et saignent les gargouilles, c'est le cri de la sirène qui accélère le coeur des oiseaux. |
