Les jeunes et l'alcool
De la défonce à la dépendance

-Alors, Lionel, ces vacances ? - Top cool, une cuite tous les soirs. T'aurais vu la défonce ! Lionel, 16 ans, parade. C'est le plus grand buveur de la classe. Il ne boit pas durant la semaine. Mais attend avec impatience la cuite du samedi soir avec les copains. Un rituel. la défonce hebdomadaire.

" La manière de boire a changé, souligne M. Baudier, délégué général adjoint du Comité d'éducation pour la santé : les jeunes consomment moins en quantité, mais ils pratiquent " l'alcool défonce ". Beaucoup qui sont totalement abstinents pendant la semaine s'enivrent du vendredi soir au dimanche soir. "
Le " carburant " ? Surtout la bière et les alcools forts. Nathalie caissière chez Ed l'Epicier, constate que des bandes de copains " dévalisent " régulièrement le samedi après midi le rayon alcool de son magasin. " Ils viennent à 5 ou 6, tout contents, car ils vont faire la fête ce soir " Il s remplissent le caddie de bières, whisky, tequila, vodka, sangria, et de biscuits apéritifs. Les plus âgés me disent être majeurs, mais les plus petits me paraissent bien jeunes. Ils payent toujours en liquide. J'espère que chez eux, un adulte surveille ce qu'ils font ."
" Bon d'accord, ils font la fête, mais nos enfants ne sont pas alcooliques, ils se sont juste un peu amusés. C'est de leur âge ", répondent des parents, souvent inconscients des risques. Les statistiques sont pourtant impitoyables : un tiers des jeunes adeptes des ivresses de fin de semaine deviendront alcooliques. D'ores et déjà, 13 % des alcooliques ont moins de 30 ans.
L'alcool tue de trente-cinq à cinquante mille personnes chaque année en France (selon les différentes sources médicales). Et il est impliqué dans quatre accidents de la route sur dix, et dans 50 % des agressions violentes.

1° L'adolescence, temps d'initiation

L'adolescence est souvent le temps d'une double initiation : à l'alcool, et au tabac. Il existe un lien très fort entre les deux produits. Une étude du CFES (Comité français d'éducation pour la santé) souligne que l'attitude change par rapport à l'alcool vers 15 ans à partir de cet âge, on note une progression très significative des consommateurs, surtout chez les garçons. L'origine sociale a peu d'influence. Contrairement à ce que l'on peut penser, ce n'est ni en discothèque ni dans les cafés que la consommation d'alcool est la plus importante, mais chez les amis, au cours de soirées, de boums, et ensuite.., chez soi. Un jeune sur quatre déclare qu'il est difficile, sans alcool, de créer une ambiance avec des amis.
L'alcool est un produit culturel qui jouit d'une grande permissivité. Certains parents sont même complices des cuites de leurs enfants. "Faut bien ça pour être un homme !" Et pour eux non plus, il n'y a pas de fête sans alcool.
Certains achètent eux-mêmes les bouteilles de la soirée de leurs enfants. D'autres ferment les yeux en espérant naïvement que leur progéniture s'intéressera à l'alcool plutôt qu'à la drogue. Or, "une étude montre que l'alcoolisation précoce est un facteur de consommation ultérieure des drogues illicites", souligne A. Payen, de l'Hôpital d'instruction des Armées. "Les consommateurs d'alcool ont un risque relatif de devenir consommateurs réguliers de haschich multiplié par cinq, et un contact précoce, avant l'âge de 12 ans, induit un risque de dépendance à 20 ans".

L'étude du CFES trace le profil du jeune buveur souvent un garçon de plus de 15 ans, qui vit avec ses copains, et fréquente régulièrement les cafés. L'étude révèle aussi que le buveur a fréquemment des parents (père et mère) qui boivent. On retrouve là le même phénomène que pour le tabac quand toute la famille et les amis fument, plus de 71 % des jeunes fument aussi ; quand personne ne fume dans l'entourage, il y a seulement 16 % de fumeurs parmi les jeunes. D'ailleurs, les buveurs sont souvent des consommateurs de tabac. Et c'est dans leurs rangs que l'on trouve le plus de cas qui ont "touché à la drogue". La prévention de la part des parents devrait donc commencer par un examen de conscience, un bilan-vérité sur leur propre consommation d'alcool et de tabac.
Deux études qui viennent d'être publiées par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies mettent en évidence que les consommateurs de produits psychotropes sont de plus en plus nombreux, de plus en jeunes, et soulignent l'extension de la polyconsommation, c'est-à-dire la combinaison de différents produits alcool. cannabis, médicaments. Aucune classe sociale n'est épargnée. "J'étais un drogué, témoigne un alcoolique, et l'alcool est un médicament en vente libre."

2° L'alcool, une drogue licite?

Le Dr Gérard Vaconfrance, psychiatre dans le Ville arrondissement à Paris, reconnaît que l'alcool est "une molécule extraordinaire". "C'est le "médicament" qui agit le plus vite pour dissiper les peurs et les angoisses (pour quelques heures seulement). Lorsque le corps en a besoin, qu'il ne peut vivre sans, alors oui, on peut parler de drogue. Il n'y a aucune différence dans les comportements des personnes dépendantes de l'héroïne, de la cocaïne, etc."
C'est pourquoi certains spécialistes n'hésitent pas à parler de drogue dure à propos de l'alcool. Dans une émission sur Arte , Claude Got, l'un des initiateurs de la loi Evin, affirmait que "l'alcool est une drogue... socialement acceptable". La publicité, bien que réglementée, offrent de nombreuses sollicitations. Sans parler de la famille, des copains, du groupe.

3° "Quand j'ai bu, je suis Dieu"

Pour faire partie du groupe, il faut "se montrer à la hauteur". Celui qui refuse de boire est fréquemment mis à l'écart. Lors des fêtes, l'alcool facilite au départ une certaine convivialité. Des garçons avouent "Quand on a bu, c'est plus facile d'aller vers les filles". Avec l'alcool, ils osent franchir les limites qu'ils s'imposent quand ils sont à jeun.
Laurence se souvient de son adolescence récente "J'étais un peu grosse D et me trouvais très moche. L'alcool m'enlevait mes complexes. J'osais alors parler à tout le monde. Appréciant de plus en plus les effets bénéfiques de l'alcool, j 'ai commencé à boire avant d'entrer en cours. Nous étions plusieurs à nous partager une bouteille, c'était sympa.
"Mais ensuite, ça a commencé à être le cercle infernal. Je n'arrivais plus à étudier, j'ai quitté l'école, et me suis réfugiée dans l'alcool dans une longue descente aux enfers. Jusqu'au jour où j'ai débarqué aux Alcooliques anonymes".
Philippe, adolescent timide, plutôt bon en classe mais mal à l'aise dans un corps qui a grandi trop vite, vivait dans la crainte de mal faire, de déplaire. "L'alcool m'a libéré de mon angoisse. Je me sentais enfin fort, prêt à être moi-même (enfin, je le croyais), libre d'agir contre la volonté de mes parents. Pour calmer mes peurs (des autres, des examens), j'ai commencé à boire seul, en cachette. Personne ne l'a jamais remarqué. Moi, je me sentais mieux, même si une culpabilité de plus en plus forte pointait son nez. Pour la faire taire, je buvais de nouveau."
"Aujourd'hui, je serais alcoolodépendant si, à 19 ans, je n'étais pas tombé amoureux d'une fille formidable. Elle a su me montrer que l'alcool était une béquille dans mon existence, que ce prétendu "médicament contre l'angoisse" allait me détruire au moment où je commençais à construire ma vie." Les Centres de consultation ambulatoires en alcoologie (CCAA) constatent que 15 % de leurs consultants sont des jeunes, dont certains encore adolescents.
La Commission sociale de l'épiscopat, dans une plaquette récente intitulée Les jeunes et l'alcool : danger !, analyse avec pertinence les raisons multiples qui conduisent à boire, et surtout à boire trop envie de dépasser ses limites ; se donner une illusion de liberté. Les causes, disent les évêques, sont à rechercher dans notre société pathogène, en quête de sens et de spirituel. Le Dr Vaconfrance a entendu bien des fois ses patients lui dire "Quand j'ai bu, je suis Dieu".

4° La dépendance s'installe lentement

Brigitte Chambolle, déléguée de l'Association nationale de prévention de l'alcoolisme (ANPA), visite les collèges et lycées, à partir de la classe de 4e, pour parler des effets de l'alcool. L'attention est mise en premier lieu sur les risques d'accidents de la circulation, d'agressivité incontrôlée, de relations sexuelles non désirées, etc., qui sont trop souvent les conséquences immédiates d'une consommation excessive. "Un décès sur deux chez les adolescents est dû à un accident de la route", note E Baudier, du CFES. "Entre 15 et 19 ans, on observe dix mille blessés graves par an."

Plus cachée, l'augmentation significative du nombre de suicides chez des jeunes qui boivent. Antoine a 21 ans. Il y a trois ans, avec son meilleur ami Lionel et deux autres garçons, ils ont passé la soirée à écouter de la musique. C'était l'été, il faisait chaud, ils ont bu, beaucoup, beaucoup. Antoine ne se souvient plus très bien de son retour. Le lendemain, il a appris que Lionel s'était suicidé par défénestration cette nuit-là. L'alcool, tôt ou tard, accule au désespoir. La dépendance alcoolique s'installe lentement.
Avec des conséquences qui sont, pour commencer, d'ordre psychologique. "Ce fut d'abord un soir, de temps en temps, raconte Aime V. Un soir, et quelques verres ; puis chaque soir, régulièrement. Je jouais les faraudes, sûre que le jour où je voudrais vraiment y mettre fin je le ferais sans problème. D'autant plus que mes périodes d'alcoolisation n'étaient alors ni très longues, ni très rapprochées."

5° L'entourage, le plus souvent, refuse de voir...

Au départ, il est facile de cacher son penchant à son entourage et à sa famille. Les signes de l'alcoolisation (changements de caractère, irrégularités résultats dans les scolaires, troubles du sommeil, perte de l'appétit, trous de mémoire...) ne sont s toujours évidents à décrypter. Et certains adolescents n'hésitent pas à prendre des médicaments pour cacher les les symptômes : tranquillisants pour éviter tremblements de main, anti-vomitifs contre les nausées...
Le plus souvent, l'entourage ignore ou nie les problèmes d'alcool du jeune. On trouve d'autres raisons à son comportement anormal, sans jamais oser aborder de front la question ni prononcer le mot d'"alcoolisme". "La question de I 'alcool demeure souvent taboue, traitée avec désinvolture, fatalisme, voire complaisance de la part de certains adultes", constate la Commission.
Les médecins eux-mêmes ne sont guère mieux armés pour affronter un mal qu'ils ne savent pas guérir. D'après un sondage médical (Enquête pour Impact Médecin, 20 septembre 1991) 85 % des généralistes ne considèrent pas l'alcoolisme comme une maladie et préconisent comme solution "de boire moins".

6° Un " refuge", le mensonge

Le jeune, lui, se réfugie dans le mensonge, devenu la seule issue. C'est d'ailleurs l'un des symptômes clés de l'alcoolisation excessive : se mentir à soi- même et aux autres.
" Je voyais double, témoigne Anne V, je ne tenais pas sur mes jambes, j'étais incapable d'articuler une phrase, et contre toute vraisemblance je me cramponnais à ce "je n'ai pas bu".
Pour dissimuler le mal, il faut faire preuve d'une imagination incroyable : cacher les bouteilles dans les cachettes les plus inattendues, ne pas aller deux fois de suite le même magasin..."
Ces mensonges entraînent la perte de l'estime de soi. Lorsqu'on ne se souvient plus de la veille, qu'il y a de plus en plus souvent des "vides" dans sa vie, on sent bien qu'on perd pied, qu'on se perd soi même... C'est impossible à supporter. Alors, il faut continuer à se mentir pour entretenir l'illusion. Et l'on boit pour oublier qu'on ment.

7° Du mépris de soi-même à la culpabilité

Anne V. poursuit "La peine de ceux que j'aimais me renvoyait à ma culpabilité profonde. Je me haïssais de les faire souffrir. Pourtant, au plus secret de mon cœur, je les détestais de n'avoir rien su comprendre, d'imaginer que j'ingurgitais par plaisir cet alcool dont je n'aimais même plus le goût. Mais comment auraient-ils compris, les pauvres, ce comportement absurde qui m'échappait à moi-même, cette autodestruction méthodique et désespérée ?"
Comment les parents peuvent-ils réagir lorsqu'ils découvrent que leur enfant boit ? Il n'est pas facile de trouver le ton juste - Rémi et Catherine l'ont expérimenté. "La première fois que nous avons constaté que Charlotte (16 ans) rentrait bien éméchée d'une soirée avec ses amis, nous avons très mal réagi. Dès le lendemain, nous lui annoncions les punitions et les interdictions que nous avions décidées. Mais lorsqu'elle a recommencé à boire seule et chez nous, nous nous sommes retrouvés très désemparés.
"Aidés par un ami médecin, nous avons pu reprendre le dialogue avec elle. Nous n'aurions pas dû lui retirer notre confiance sans chercher à lui parler, à expliquer nos peurs (et notre déception). Alors qu'au départ elle n'avait bu que pour s'amuser et provoquer, elle l'a fait ensuite parce qu'elle s'était sentie dévaluée à nos yeux, tout juste bonne à mériter nos punitions."

8° On ne peut pas sortir seul de l'alcoolisme

Comment mettre fin à cette spirale infernale ? Vers qui se tourner ? Il existe plusieurs institutions et mouvements à qui demander conseil. D'abord, le jeune, et tout son entourage, doivent prendre conscience que l'alcoolisme, une fois installé, est une maladie. Etre malade n'est ni un déshonneur ni une honte. La volonté si souvent invoquée - "Si tu le voulais vraiment, tu ne boirais pas !" - ne peut alors plus rien. Ensuite, il s'agit de reconnaître son impuissance. Sans doute le point le plus difficile. On ne peut pas sortir seul de l'alcoolisme. Or, tant que la défaite n'est pas acceptée, le jeune refuse l'aide extérieure.
"Ce n'est pas la volonté qui importe, mais l'humilité", dit-on aux Alcooliques anonymes (AA). Ainsi, tout le travail de guérison commence par ce paradoxe que les AA vérifient depuis des années l'alcoolique arrête de boire le jour où il admet qu'il ne peut pas s'arrêter de boire.
Cette acceptation est une vraie délivrance, proche parfois de l'expérience mystique. Les principes qui régissent les AA sont ambitieux honnêteté, générosité, pureté et amour absolus. Ebby, l'un des créateurs du mouvement aux Etats-Unis, souligne qu'il n'est pas nécessaire d'être un saint pour s'en sortir, mais d'admettre la faillite complète de sa vie. Il conseille aussi de prier Dieu, "même si l'on n'est pas sûr qu'Il existe". Dans ce combat de chaque jour, il est indispensable que l'entourage soit partie prenante attention à ne pas tenter l'ancien buveur. Le choix de l'abstinence doit parfois être fait par toute la famille. Un bel acte d'amour et de solidarité.
Il faut savoir que, selon les spécialistes, il est plus difficile de sortir de l'alcool que de l'héroïne, car les dealers d'alcool sont à chaque coin de rue le café, les grandes surfaces, les sollicitations des amis, des collègues, de la famille...
Des précautions élémentaires on ne propose pas à un ancien buveur "juste un petit verre" lors d'un apéritif. On veille au contraire à ce que des boissons non alcoolisées soient disponibles et offertes en priorité. Il faut que le jeune puisse avoir un verre en main comme les autres. Une fois l'abstinence acquise, le jeune devra trouver des activités. Celles qu'il n'a jamais eues, ou qu'il a laissées tomber. Pour ne pas "replonger", il faut fuir l'ennui à tout prix.

9° Nous ne sommes pas égaux devant l'alcool

Un jeune peut-il boire sans danger? Devant l'alcool, nous ne sommes pas égaux. La dépendance peut s'installer chez l'un, et pas chez l'autre. Comment le savoir à l'avance ?
Certains sont malades (vomissements, maux de tête violents) et jugent préférable de ne consommer qu'avec modération. D'autres, d'emblée, "tiennent mieux l'alcool", et apprécient ses effets. Il faut être prudent quand on sent que le produit nous "accroche" bien.
Avoir le courage de ne pas se mentir - "Oui, je bois excessivement", "Oui, je suis attiré par l'alcool"-, de ne pas fuir dans la dénégation.
Heureusement, la majorité des jeunes qui consomment actuellement des boissons alcoolisées n'ira pas jusque la dépendance. La plupart réduiront d'eux-mêmes leur consommation lorsqu'ils entreront dans la vie active.
Mais le consommateur précoce sera plus facilement tenté de revenir à "l'alcool béquille" pour affronter les difficultés de sa vie d'adulte stress dans le travail, chômage, déception amoureuse, etc. La frontière est floue entre usage modéré et alcoolisation. Il ne sera pas toujours facile d'apprendre à "gérer" l'alcool avant d'en être dépendant.

10° Pistes de lecture

- Jusqu'à plus soif,
Anne V, Nil Editions, 1999, 320 p., 120 F. Témoignage d'un membre des Alcooliques anonymes.

- Communiquer avec une victime de l'alcool : une prison a ouvrir,
Dr François Besançon, InterEditions, 1996. Conseils pratiques pour aider un proche. Les dangers de l'alcool chiffrés par un médecin.

 

L'OMS accuse l'industrie de l'alcool de mettre en péril la jeunesse

L'industrie de l'alcool met en péril la jeunesse en faisant l'apologie de la boisson dans la publicité, envenimant ainsi un problème "tragique" de santé publique, a accusé lundi à Stockholm l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "La jeunesse constitue la cible privilégiée du marketing de l'industrie de l'alcool", a déclaré la directrice générale de l'OMS, Gro Harlem Brundtland, à l'ouverture d'une conférence ministérielle de trois jours sur "Les jeunes et l'alcool". "Les grands fabricants d'alcool tentent de faire boire les plus jeunes de manière routinière", a-t-elle ajouté devant les délégués de 51 pays réunis par l'OMS.

La publicité augmente la consommation

La preuve de cette stratégie peut facilement être trouvée dans les médias de nombreux pays et, particulièrement, sur les sites internet des grands fabricants, a-t-elle dit. "Ils essaient clairement d'attirer à eux les jeunes". Mme Brundtland a cité des études démontrant qu'une augmentation de la consommation d'alcool avait été observée chez les jeunes exposés à seulement cinq minutes de publicité pour l'alcool à la télévision.

Elle a également cité des statistiques selon lesquelles un décès sur quatre en Europe chez les hommes âgés entre 15 et 29 ans --un sur trois dans certains pays-- était dû à l'alcool. "C'est choquant et tragique", a-t-elle estimé. Davantage de jeunes consomment de plus grandes quantités d'alcool de plus en plus jeunes avec, comme conséquences, un plus grand nombre d'accidents de la route, de suicides, de délinquants et toxicomanes, a-t-elle dit.

Combattre la séduction de l'alcool

"Nous devons contrecarrer ces influences", a-t-elle affirmé en dénonçant les campagnes publicitaires des grands fabricants d'alcool. Le vice-Premier ministre suédois, Lena Hjelm-Wallen, a estimé que le temps était venu pour les pays européens de se concerter pour endiguer les coûts sociaux et humains de l'abus d'alcool, particulièrement chez les jeunes. "L'Union européenne a, dans une grande mesure, traité les boissons alcooliques comme une question relevant de la politique intérieure" sans tenir compte des conséquences de l'alcool sur la société, a-t-elle souligné. "Nous devons nous doter de mesures transnationales pour combattre l'abus d'alcool chez les jeunes", a-t-elle estimé.

Le directeur de la santé de l'UE, Fernand Sauer, a lancé un appel pour que la vente d'alcool aux jeunes soit rendue plus difficile et a souligné les fortes corrélations entre la consommation d'alcool, la toxicomanie et les accidents de la route, particulièrement chez les jeunes adultes masculins. "Les boissons alcooliques ne devraient pas être rendues attrayantes aux jeunes", a-t-il jugé. Selon l'OMS, la plupart des pays européens ont modifié leur réglementation pour rendre plus difficile la vente d'alcool aux mineurs. Mais de nombreux pays ne les appliquent pas et d'autres ne restreignent pas la publicité pour les boissons alcoolisées. La Grèce, la Hongrie et la Roumanie n'ont ainsi aucune contrôle de la publicité pour l'alcool dans leurs médias, selon l'OMS.


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