CANDIDE

Incipit du livre (1ère page)





Introduction

  Candide ou L'Optimisme est un roman philosophique publié anonymement en 1759. Ce texte est à mettre en relation avec le tremblement de terre de Lisbonne, il est en fait l'écho du poème que VOLTAIRE a écrit en 1756 : Poème sur le désastre de Lisbonne. Un quart de siècle après Le Mondain, VOLTAIRE a évolué dans sa position de désinvolte et est maintanant beacoup plus critique. Cela se voit dès la première page.

Annonce de la démarche

Etude thématique (car longueur du texte) :
- satire de la noblesse
- caricature d'une facette de la philosophie du XVIIIème : l'optimisme
- parodie littéraire


Explication

L'ironie et la moquerie évidentes de ce passage se poursuivront tout le long du roman, elles sont mises au service de VOLTAIRE pour critiquer bon nombre de problèmes de l'époque :

1/virulente satire de la noblesse :
tourné en dérision :

-pédanterie
   * patronyme ridicule : Thunder-ten-tronckh
   * n'admet pas sa pauvreté
-l'attachement aux privilèges : chasse, chapelle privée
-l'attachement à la hiérarchie : " que 71 quartiers " (au lieu de 72)
-l'inégalité
-la Prusse (il avait fait un séjour chez Frédéric II et s 'était fâché avec lui)
   *Westphalie
   *"nous mangeons du porc toute l'année"= vengeance
-les femmes : misogynie = satire facile
  * portraits indélicats l.16 à 19
Þ l'étroitesse d'esprit de la noblesse est visée

2/La caricature de l'optimisme et de Leibniz :

Derrière Pangloss se cache Leibniz qui est un philosophe a peu près contemporain de VOLTAIRE et dont la thèse est : Dieu a crée le monde le plus harmonieusement possible (mais ce monde n'est pas parfait)
" Pangloss " du grec : parle sur tout ou tout le temps
détourne les propos de Leibniz :
  * abuse du jargon scientifique dans ses discours : "il est démontré", "aussi", "et", "si", "donc", "car", "par conséquent".
  * sort de leur contexte les paroles de Leibniz, aboutissant à une démonstration incohérente qu'est la "métaphysico-théologo-cosmonigologie" (nigaud) blâme l'enseignement de Pangloss :
  * rapport maître/élève basé sur l'admiration : "admirablement", "innocemment", "attentivement", "le plus grand philosophe"
  * influence sur l'esprit de l'élève, d'où la fréquence de connecteur dans les réflexion de Candide (ainsi que Cunégonde) qui raisonne à la manière de Pangloss. Pangloss fait de Candide un esprit naïf, étroit et crédule condamne surtout le dogmatisme (fanatisme philosophique) tout comme il condamne le fanatisme religieux (dans Candide ; Inquisition, Jésuites?)

3/parodie de certains genres littéraires :

Rabelais :- titre : clin d'?il à Gargantua que l'on pense que VOLTAIRE a lu peu avant de commencer à écrire Candide.
- RABELAIS utilisait des précisions chiffrées (" le moine de Seuilly tua 13622 soldats, sans compter les femmes et les enfants, bien entendu ! "), VOLTAIRE l'imite : "71 quartiers", "350 livres"
Conte : "il y avait?on le nommait Candide" = début de conte , mise en place d'un cadre spacio-temporel
Leibniz : imitation grossière "tout est pour la meilleure fin"
Anti-roman précieux :
- pastiche d'une scène de première rencontre
  * codes du trouble, de l'émotion réciproque
- mais caricature au rythme accéléré
  * passés simples
- évanouissement(suspect) de Cunégonde = ultime marque de pudeur


Conclusion

  On sent une certaine jubilation, un amusement de VOLTAIRE (éternelles impertinences). Un esprit plus mûr (que dans le Mondain) du à l'expérience de l'injustice.
Suite de l'incipit : Candide devra tirer des leçons de ses aventures car il est encore bien loin de l'idéal voltairien.



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