Né en 1900 à Paris, mort en Tchécoslovaquie en 1945.
Poète français. Mouvement intellectuel et esthétique. Mouvement dadaïsme
de dada) > surréalisme. Comme Paul Eluard, s'en est écarté à cause de
désaccords politiques avec André Breton.
S'engage dans le journalisme, continue à écrire poèmes. Recueil célèbre :
Corps et biens, 1930 > inspiration spontanée > écriture automatique.
Participation à émissions radio de 1930 à 1939. Actualité, menaces sur l'Europe. Engagement dans activité domestique, journalistique. Mobilisé,
démobilisé. Travail dans journal " Aujourd'hui " après Vel'd'Hiv'. > s'engage dans la résistance.
Recueils : Chantefable, Etats de veille. Arrêté par la Gestapo.
Déporté en Tchécoslovaquie en février 44. Meurt du typhus après l'arrivée
des alliés à Terezin. Pendant la période de 39 à 45 > poèmes regroupés dans Destinée arbitraire > publication posthume > inspiration engagée.
Introduction
Poème se présente comme un constat entre les opinions pacifistes de l'auteur et la réalité de l'engagement armé. Poème en prose. Passages
fréquents à la ligne.
Texte entier construit sur double opposition : passé > présent, attitude
de refus de guerre > engagement personnel , appel collectif. Texte
construit comme démonstration argumentée.
Lecture du texte
Annonce du plan
Etude méthodique
I. Structure et évolution du texte.
Structure repose sur plusieurs procédés :
A. Connecteurs logiques (articulation) :
Surtout dans la seconde moitié du poème et dans les débuts de phrases :
" Mais non " l. 12 > dénégation. " Pourtant " l. 19 > objection.
Mais " l. 20 > objection. " Et " l. 21 > adjonction, valeur
consécutive. " Car " l. 23 > explication.
> > Démonstration qui procède par étapes successives. Compréhension s'éclaire avec le système lexical du texte. Jeux des temps.
B. Le lexique.
Affirmation de son refus de faire la guerre > reprise du verbe " haïr "
(l. 1, 19, 23). Idée confirmée par exemple " battre ". Tournure restrictive
l. 3 > sens particulier de la relation avec la vie : bat avec
manifestations de la nature > vie
Rapprochement entre battre et combattre : attire l'attention sur évolution
de la situation. Mise en relief par jeux des temps et termes exprimant le
constat.
C. Les temps verbaux.
Temps verbaux visibles par le même verbe. Ex : verbe " battre ", à l'imparfait, au présent.
- Présent : ensemble des constats au présent : " voilà qu'il se gonfle ".
Tous ces verbes font référence à la guerre et au combat > engagement.
- Imparfait : sens différent : l. 3, 19, 23 ; au sens de ponctuer la vie.
S'intègre à ensemble des termes en rapport avec la nature, la paix, la vie.
> > Met en relief deux situations antagonistes : participation au combat /
Refus de la guerre ; difficilement conciliables. Le cour est la métonymie de
la situation du poète. Affirmation de l'idéologie pacifiste > réalité de
l'engagement. Texte pose une problématique : conciliation de deux éléments
antagonistes. > > > trouver une justification.
II. Le constat d'une situation présente
Présent : affirmation : expression de la découverte.
A. La découverte.
Plusieurs éléments dans le texte :
- Tonalité exclamative au premier vers
- Emploi récurrent de " voilà que " (l. 1, 5)
- Succession de constats : " et que " ; anaphore mise en relief.
- " écoutez " l. 11, " l' ", " son de cloche " : comparaison avec cour .
>> - invitation à partager la perception du poète
- marque étape
- souligne passage progressif du constat à l'appel.
B. L'engagement
Réalité : participation à la guerre. Affirmation dans champs lexicaux du
combat : " combat ", " bataille ", l. 1 ; " émeute ", l. 10, " révolte ",
mort ", l. 18. > notions de guerre, relayées par d'autres termes de manière
connotée : " salpêtre "l. 6, métaphore l. 15 " mer à l'assaut des
falaises ".
* engagement dans sa réalité
* poète veut entraîner tout un groupe : ce cour > ces cœurs.
C. De l'engagement personnel au groupe, à la collectivité.
Volonté exprimée : ce cour > ces cœurs > millions d'autres cœurs. > >
Amplification, multiplication présentée étape par étape comme le résultat de
l'engagement personnel répercuté de manière sonore.
Champ lexical du bruit très présent : battement de cour, siffle, son de
cloche, écho, appel, mot d'ordre... > évoque poétiquement le passage.
Progression par la disposition des phrases. Succession de " que " >
scande la montée de la révolte. Aboutissement : " Millions de français " l.
21.
Engagement en contradiction avec déclaration initiale > paradoxe reposant
sur deux attitudes autour du combat. Poète essaie de justifier ce paradoxe
> résolution contradictoire.
III. La résolution du dilemme.
l. 19 " pourtant " : objection. Phrase relance l'opposition exprimée dans
les premières lignes du poème. l. 20 : éléments de la résolution du
paradoxe.
A. L'importance de la liberté.
Elan vers action justifié par la recherche de liberté. Mot mis en relief par
" un seul mot ", par majuscules. > mot rassembleur détermine le
comportement.
Associé à " vieilles colères " > minimise l'engagement collectif pour
insister sur la complicité entre les gens. Côté familial, accent sur
fraternité.
" Besogne " > euphémisme. Ramène engagement à travail, tâche qu'il faut
accomplir pour la sauvegarde du groupe, au nom de la liberté.
B. Un combat pour la vie.
Evocation rythme des saisons, des marées... Battements de cœurs associés
au rythme de la vie naturelle. En se battant pour la liberté, se battent
pour vie en général. Liberté préservera rythmes naturels, fondamentaux.
Fin du poème apporte clé du dilemme, dépassé et expliqué. Pluriel : poète
rassembleur, porte-parole, justifie le combat.
Conclusion
Poème d'appel au combat. Témoigne engagement d'hommes dont la vocation n'est
pas la guerre. Témoigne déchirement intérieur de poète partagé entre deux
attitudes, de leurs résolutions. Exposé argumenté et poétique.
Argumentation repose sur défense des valeurs fondamentales : vie / liberté.
Pour Desnos, le combat pour la liberté mérite de faire taire l'idéologie
pacifiste.
Merci à celui qui m'a envoyé cette
fiche...