Au départ, René figurant dans le " Génie du Christianisme " comme simple illustration du vague des passions fut publié comme roman à part entière avec Atala et connut un immense succès. Toute une génération d'héritier de Rousseau se reconnaît dans ce pâle héros, exilé en Amérique et qui analyse les symptômes contradictoires de son malaise existentiel.
Lecture
De : l.1 : " Cette vie, qui m'avait d'abord enchanté, ne tarda pas à me devenir insupportable. " A l.28 : " et les astres dans le cieux, et le principe même de vie dans l'univers. "
Plan du texte
1ère paragraphe : un premier symptôme : l'ennui. (analyse, exagération)
2ème paragraphe: la brutale décision d'y remédier. (récit au passé simple, verbes d'action)
3ème paragraphe: justification de ses états d'âme. (plaidoyer)
4ème paragraphe: paroxysme du malaise. (récit, analyse)
Annonce des axes
I - Le goût des extrêmes
a) succession d'adjectifs antithétiques
b) expression de sentiments opposés
c) le goût des lieux extrêmes
II - Un malaise physique
a) des états successifs répétés
b) l'omniprésence du " je "
c) l'incapacité à se fixer
III - L'opposition passé/présent
a) une mise à distance
b) le souci du regard des autres
c) la sagesse retrouvée
Etude
I - Un malaise physique
a) succession d'adjectifs antithétiques
Le but est de caractériser le romantisme par deux moyens : hyperboles et exagérations.
Le romantisme analyse les sentiments dès leur naissance. Le texte est sous le signe du changement avec plusieurs procédés de style, l'utilisation de temps qui expriment des actions rapides (passé simple, présent) et de verbes d'actions (je résolu, je part...). La durée est vue comme une ennemie.
b) expression de sentiments opposés
Il connaît des sentiments contradictoires (calme et trouble). Il y a un vocabulaire affectif contradictoire.
c) le goût des lieux extrêmes
La nature est un lieu apprécié des romantiques. Ils aiment la nature. Exil champêtre : termes affectifs nombreux.
" s'ensevelir " : connotation avec la mort. " la ville, Paris " : symbole de toutes les aventures de la civilisation.
II - Une œuvre galante de séduction
a) des états successifs répétés
Surabondance de vie : envie de tout. Désirs multiples et changeant. Champs lexical de l'exaltation : " lave ardente, rougissait ". Oppositions et antithèses : " je m'élevais, je descendais ".
b) l'omniprésence du " je "
Intérêt du texte : je, moi. Intérêt unique d'observation. termes psychologiques abondants : états, désirs. Solitude de l'incompris.
c) l'incapacité à se fixer
Etat psychologique proche de la folie par l'utilisation d'hyperboles. Confusion de la nature et des sentiments : " gémissements du fleuve ", " l'abîme de l'existence ". La nature sert à exprimer les sentiments. Vision égocentrique de la nature.
III - L'opposition passé/présent
a) une mise à distance
La première partie du texte est au passé. A partir de " on m'accuse ", le texte est au présent. Il y a un retour au passé : " dans la solitude absolue ". On est dans le récit autobiographique avec parfois le surgissement du temps de l'énonciation. Regard rétrospectif sur son passé.
b) le souci du regard des autres
Valeur de plaidoyer avec la répétition de " on m'accuse ". Utilisation du pronom " on " indéfini. L'auteur cherche à convaincre un public d'accusateur en essayant de l'apitoyer. L'auteur se justifie par un appel aux sentiments. Il se montre très déçu : " si j'avais encore la folie de croire au bonheur ".
c) la sagesse retrouvée
On sent une légère réprobation avec son passé d'abord parce qu'il reprend à son compte les accusations : " on m'accuse d'avoir des goûts inconstants ". Changement total d'attitude.
Conclusion
Ce texte comporte plusieurs analyses. L'auteur décrit les états d'âme de sa jeunesse et rapporte ce qu'il en pensait. Mais il laisse percer une discrète désapprobation, celle de l'homme face à ses égarements de jeunesse. Néanmoins, toute une génération s'est reconnu dans ce texte.
Merci à Julien (spinner2019@multimania.com) qui m'a envoyé cette
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