Supplément au voyage de Bougainville
deuxième partie : "Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez..."
Dans l'introduction, présenter l'auteur: Diderot et l'œuvre.
Synthèse :
- Ce qui concerne la cruauté, la violence, l'immoralité et l'injustice :
- La cruauté et la violence :
les Tahitiens jettent des "regards de dédain sur eux", la tonalité est donc critique.
Le champ lexical appartenant à la cruauté est riche : "enchaîner", "égorger", "assujettir", "servirez", "se haïr", "asservir"...
Il manifeste en même temps l'attitude des Européens et l'attitude des Tahitiens entre eux. On a une contamination de la violence. Il y beaucoup de termes de violence qui est celle de la colonisation pour la souligner : "funeste avenir", "fureurs inconnues", "folles", "féroces", "esclaves", "teintes de votre sang".
Voltaire emploi aussi des termes qui connotent le mépris : "vis", "corrompus", "vils", "ambitieux" qui renvoient à la question rhétorique : "Sommes-nous dignes de méprit ?". On a une mise en cause du bien fondé de la colonisation.
- L'injustice et l'immoralité :
L'injustice est marquée par l'intrusion de la notion de possession. (l.29) On a aussi l'émergence de besoins nouveaux : des besoins factices qui créent une hiérarchie, une jalousie. Cette injustice s'exprime par la loi du plus fort qui est marquée par l'attitude des occidentaux qui arrivent sur la côte : ligne 25 : "Ce pays est à nous". Cette loi du plus fort s'oppose à la loi naturelle qui est élogée dans la seconde partie de ce texte.
- Les méfaits de la civilisation, l'éloge de la vie naturelle.
- C'est un monde d'innocence et de bonheur :
Ligne 16 : "nous sommes innocents, nous sommes heureux". Ceci est rattaché à la nature : "nous suivons le pur instinct de la nature". Une des causes est le fait que l'on est en régime de copropriété : ligne 18 : "tout est à tous" et ligne 36 : "nos mœurs sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes". Ce que les Européens appellent l'ignorance est en fait une innocence qui équivaut à une sagesse.
- C'est un monde de liberté et de tolérance :
Ligne 22 : "nous sommes libres." La liberté se manifeste également par opposition dans le terme "esclavage". Elle s'exprime aussi par le souci de tolérance : la compréhension d'autrui est marquée par l'expression "nous avons respecté l'image qui est en toi." et aussi par les questions rhétoriques de la ligne 31 à 35.
- C'est un monde où la vie est simple :
on a une forte insistance sur l'absence de superflu à la fin de cet extrait : ligne 38 : "Tout ce qui est ... possédons.", "Lorsque nous avons faim ... vêtir.". Ils revendiquent un minimum qui rend la vie facile : le bien être et le repos sont élogés : "laisse-nous reposer".
- L'art de persuader dans le texte :
- Le discours est divisé en deux paragraphes :
dans le premier, il s'adresse aux Tahitiens et dans le second, il s'adresse à Bougainville.
Dans le premier paragraphe de ce discours, on remarque qu'il y a un jeu d'opposition entre vous et eux : "un jour vous les connaîtrez mieux", "aussi malheureux qu'eux", "vous sevirez sous eux" et en face on a "ils" qui désigne les "hommes ambitieux et méchants".
Dans le second paragraphe de ce discours, "nous" désigne le vieillard et les Tahitiens et "tu" désigne le chef des brigands". Ces deux pronoms s'opposent : "Et toi, chef des brigands qui t'obéissent" / " nous sommes innocents" ; "nous sommes heureux" / "tu ne peux que nuire à notre bonheur"... Cette opposition marque leur style de vie. Il y a une interpellation de la personne par ce jeu d'interpellations.
- On a également un certain nombre de symétries en chiasme :
"elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs". La structure en chiasme permet de souligner l'opposition. La symétrie exprime l'hypothèse inversée : le vieillard met les Européens à la place des Tahitiens. Il utilise également des questions oratoires à la fin de cet extrait, dont la réponse est contenue dans la question : à partir de la ligne 25 : "Ce pays est à toi ! Et pourquoi ? parce que tu y a mis le pied ?" "... qu'en penserais-tu ?", "Tu es le plus fort ! Et qu'est-ce que cela fait ?", "avons-nous pillé ton vaisseau ?". Ces questions animent le discours et elles montrent l'assurance du vieillard.
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Merci à celui qui a fait cette
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