VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT

Céline

Extrait : édition Folio : page 152



Introduction

     Le texte à commenter ici est un extrait du roman voyage au bout de la nuit de l'écrivain Céline. Cette œuvre relate le voyage d'un groupe d'hommes à travers le monde. Céline va dans ce passage exposer la scène de découverte de New-York par les voyageurs.
    Ils seront d'abord surpris, puis amusés et enfin angoissés par une ville si singulière.


Lecture du texte

Annonce du plan

Etude méthodique

I - Une surprise étonnante et ineffable

    Lors de leur arrivée, New-York les stupéfia. Ils découvrirent un ensemble de constructions les surprenant vivement: "pour une surprise, c'en fut une". La ville les frappe par son originalité "tellement étonnant". D'autant plus que la révélation de New-York à leurs yeux se fait subitement, ils sont réellement saisis par cette vision consternante, ce qui est vérifiable par l'emploi des termes" découvrait soudain".
    Le choc provoqué est si fort qu'ils n'acceptent pas la réalité trop singulière qui leur est présentée.("refusent d'y croire")
    L'originalité de cette ville va en fait la rendre ineffable, les visiteurs sont vraiment incapables de la définir("ça", "c'était", "choses").
    En définitive la 1ère impression que ressentent les visiteurs est une forte stupéfaction. Mais les caractéristiques de New-York ne sont pas connues du lecteur puisque Céline a élipsé tout élément descriptif ("ce qu'on"), les renseignements donnés sont très vagues dans ce premier paragraphe. Un effet d'attente ets ainsi crée chez le lecteur et les points de suspension nous font comprendre une description à venir sur cette ville.
    La stupéfaction des visiteurs va alors s'effacer pour faire place au rire.

II - Une ville toute drôle

    Cette ville est "debout" et cela les distrait énormément, on note à la ligne 4"on s'est mis à rigoler" ou encore vers la fin du texte "rigolé comme des cornichons". L'emploi d'un lexique quelque peu familier("rigoler", cornichons") et les termes simples qualifiant la ville ("droite"; "debout") confèrent au texte un ton assez burlesque qui est clairement perçu par le lecteur. La ville est en fait très particulière, elle diffère radicalement de ce qu'ils ont l'habitude de voir: la ville européenne est couchée, celle-ci est debout ce qui est à leurs yeux très étrange. Et ces constructions architecturales si particulières les font rire aux éclats, la ville les amuse et cet effet va persister assez longtemps: à l'avant dernière ligne on trouve encore "ça fait forcement drôle"
    Mais au rire va succéder un sentiment de peur.

III - Une ville effrayante

    La ville n'est plus aussi drôle, elle est raide et austère, mais aussi dominatrice et puissante.
    New-York est rigide, le terme "raide" simple et fort à la fois est employé à plusieurs reprises à la ligne 13. C'est une ville froide qui elle, n'attend pas le voyageur. Cette forte austérité effraie naturellement les visiteurs, ils sont assez éloigné("devant la ville" et non à l'intérieur)mais prennent déjà conscience de cet aspect. La focalisation interne permet au lecteur de ressentir les mêmes impressions que les visiteurs, c'est à dire la peur.
    L'expression "en raideur" de la dernière phrase du texte conclut sur ce sentiment, on peut supposer que dans les lignes qui suivent la peur s'accentue pour se transformer en terreur. Nous sentons donc une angoisse ardente due à la raideur de la ville.
    Mais New-York est aussi dominatrice et puissante. Elle est personnifiée en femme autoritaire elle se tient "debout", "droite", elle s'élève pour mieux dominer.
    Elle est aussi solide, puissante : elle ne "se pâmait pas", donc ne défaille pas et ne s'autorise aucun relâchement ("pas baisante du tout"), et sous cette vison elle effraie naturellement les visiteurs.
    "L'Américaine" telle qu'on en parle est donc austère et dominatrice, l'angoisse envahit alors progressivement les visiteurs et le lecteur pour atteindre son paroxysme vers la fin du texte.
    Après cette étude on peu conclure que New-York a d'abord stupéfait les visiteurs avant de les faire rire par son originalité et de les angoisser par sa raideur. Et c'est ce sentiment final qui va finalement s'ancrer dans l'esprit du lecteur.


Conclusion

     Céline a donc une vision très négative de la ville. D'une certaine manière il se moque tout d'abord de son aspect général puis s'applique à refléter cette raideur suscitant pour tout visiteur la peur. En définitive il préfère les cités européennes.


Entretien:

- Traite du fait que Céline ne supporte pas la culture américaine
- Comparaison avec villes européennes
- Rapprochement avec un texte assez proche ("Carnet" de Camus dans le groupement sur la ville)




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Merci à Rémi qui m'a envoyé cette fiche...