Le 15 Avril 2002



Enfin une journée où le soleil ose se montrer. Prélude ironique et cynique à mon départ? Comme pour me remercier de l'abandonner enfin, ma ville, ma région resplendit de chaudes couleurs d'été. Et j'ai tout le loisir d'observer, les feuilles nouvellement reverdies qui se balancent au rythme dansant du vent qui murmure à leurs oreilles des contes provençaux mâtinés de thym et de lavande, les piaillements des oisillons revenus de leur périple et qui emménagent dans les arbres, les visages tantôt austères tantôt douceâtres qui se hasardent à la flânerie printanière. Et l'imaginaire s'installe, les scénaris s'écrivent et les genres se développent. La bonhomie d'un tel est le signe de la satisfaction de l'aventurier qui a vécu son saoul de péripéties et autres tribulations houleuses. Les eaux calmes sont souvent profondes. Que ne doit pas dissimuler la sérénité hautaine et dédaigneuse de celui-là! Peut-être est-il hanté par mille questions, torturé par des tourments sans pareils qui ont sans doute amoindri sa soif bondissante de découverte et son enthousiasme grandissant; de grands troubles l'assaillent sans cesse et son esprit confus tente de dissimuler la douteuse et douloureuse vérité qu'il entrevoit sous un habit de passivité, de détachement, de suffisante qui miment pour lui une ascension culminante parmi les hommes... Tout est sujet à une fébrile invention de mes sens, tout se fait l'objet d'une dissertation soutenue et appliquée, le moindre évènement revêt un caractère d'intrigue passionnante, la vie est transfigurée, la beauté estivale renaissante enflamme mes pensées en chantant à nouveau les accents méditerranéens de mon enfance... Mais déjà il est l'heure de rentrer. 

 

Baff. - en vacances; écrivez si vous le voulez -

 


Voir les Archives