GP d'Autriche : La honte rouge sur Ferrari

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à suivre...


Tout d'abord, que s'est il passé exactement ce dimanche sur le circuit du Grand-Prix d'Autriche ?

Dans l'ordre : Vendredi, alors que les Ferrari travaillent en conditions de course le vendredi, Barrichello signe d'ores et déjà le meilleur temps en 1.10.549 soit 3 centièmes de mieux que son coéquipier Schumacher. Le matin, lors de la première séance d'essais de réglages, Barrichello était pourtant sorti de la piste au freinage. Sa voiture reste dans les graviers, il renonce à poursuivre. Le vendredi lors de la conférence de presse, il se réjouit :

"Je peux vous affirmer que cette journée fut bonne. Ce matin, un peu avant la fin de la séance, je suis sorti de la piste en bloquant mes roues au freinage. Cet après-midi nous nous sommes surtout concentrés sur les pneus, en considérant qu'ici l'adhérence de la piste s'améliorera encore demain."
Samedi matin, dernière séance d'essais, il est 2ème derrière Schumi, mais il se garde pour les qualifs de l'après-midi, confiant qu'il est au vu de la journée de simulation de vendredi.

Samedi après-midi il survole les débats. Il décroche la pole-position avec près de 3 dixièmes d'avance sur Ralf et plus de 6 dixièmes sur Schumi. Ce dernier estime (pourquoi donc ?) que sa voiture ne va pas bien, il saute alors dans le mulet pour une dernière tentative. Sans succès, il reste 3ème. Ross Brawn, avocat officiel de Schumi affirme 

"Malheureusement, il n'a pas pu obtenir un tour clair. Je pense que c'est la première fois cette année que cela ne se passe pas trop bien pour Michael. Mais de toute façon, la troisième place ce n'est pas si mal pour la course de demain.""
Todt, pas avare en excuses sur Schumi se permet toutefois de souligner que : "Rubens a de nouveau prouvé qu'il est dans une formidable forme". Merci Jean.

Dimanche, jour de la course : Au Warm-up du matin,  Barrichello devance une fois encore Schumacher, mais de 2 centièmes seulement. Cela promet un beau combat. 14h, c'est l'heure de la course. Les voitures sont prêtes, Barrichello en pôle, il a l'air confiant et impatient. A 14h03, le départ de Barrichello est parfait, au premier virage il devance déjà son coéquipier au premier virage. Malgré quelques interventions de la Safety Car, Barrichello mène la course jusqu'à son 2ème ravitaillement au 62ème tour. La son coéquipier prend la tête le temps d'un tour, et dès le 63ème tour, c'est à nouveau le brésilien qui mène. Il mènera jusqu'à 200 mètres de l'arrivée, moment où il laisse passer son coéquipier pourtant derrière lui à plus d'une seconde et facilement maitrisé.

Plus tard, en conférence de presse, Schumacher mentira en affirmant qu'il a été informé qu'au dernier moment que Barrichello allait ralentir. C'est faux ! L'ordre de Ferrari, émanant de Di Montezemolo, Brawn et Todt est survenu au 63ème tour. Schumacher aurait eu le temps de refuser.

Pour la première fois depuis TRES longtemps, le public y compris les Ferraristes, sifflent, conspuent et huent le podium. L'image de Ferrari est ternie... Le monde entier est scandalisé. A quoi bon regarder un grand-prix en entier, si à 200 mètres de l'arrivée c'est une manoeuvre de triche qui l'emporte ?


Revue de presse et d'opinions :

(en cours de construction... c'est long, merci ;-))

Le lundi matin, la presse est unanime à travers le Monde :

Allemagne :

Das Bild :

"Scandale en F1 - Victoire de la honte !"

"Schumi, as-tu besoin de cela ?" "Une journée noire pour la Formule 1. Le sport a perdu, car la victoire et la défaite n'ont pas été décidées sur la piste mais aux commandes dans les stands. Schumi a perdu, car sa soi-disant victoire est une duperie pour ses millions de supporteurs".

Berliner Morgenpost :

"Escroquerie envers les supporteurs"

Tagesspiegel :

"Le cinquième titre mondial après sa cinquième victoire de la saison ne devrait pas échapper à Michael Schumacher. L'occasion toutefois de devenir un vrai grand champion, Schumacher l'a manquée dimanche dans le dernier tour du Grand Prix d'Autriche. Pour cela il aurait dû appuyer sur le frein"

Frankfurter Rundschau

"théâtre de rue à l'italienne"

"entre vaudeville et mélodrame mal interprété"

Duesseldorf Westdeutsche Zeitung

"numéro minable". "On appelle ça ordre d'écurie, lorsque celui qui affiche la meilleure forme du jour doit laisser passer son coéquipier. Les observateurs appellent cela une farce qui fait marcher sur la tête les idées fondamentales du sport".

Sueddeutsche Zeitung

"Schumacher a dépassé Barrichello avec un égoïsme froid,Il s'est fait garantir le droit à la priorité dans son contrat. Que vaut un champion qui veut triompher même s'il ne le mérite pas?"

[Même le geste de Schumacher, de pousser Barrichello sur la plus haute marche, était] "une farce"

Abendzeitung 

"La victoire la plus laide de Schumi"

Express de Cologne

"honte rouge"

"Schumi ruine sa réputation"

Frankfurter Allgemeine Zeitung 

"Ferrari a perdu à Spielberg plus que l'écurie ne peut gagner en douze Grand Prix restants: la souveraineté et la classe du sportif qui accepte, sûr de lui, tout duel et qui, par crainte de la défaite finale, ne manipule pas un succès partiel".

Italie :

Gazetta dello Sport : 

"Ferrari a tout gâché"

"Michael était le seul à pouvoir s'opposer à cette décision à la fois incroyablement antisportive et impopulaire."

"C'est une catastrophe pour Ferrari car on se rappelle ce genre de choses, et on en parle partout"

Corriere dello Sport :

"Rubens: payé pour perdre"

Alberto Beccari, président du club Ferrari :

"Nous sommes très déçus Car avant d'être des supporters de Ferrari, nous sommes des sportifs. Le choix de Todt n'est pas bon pour le sport. Ces quatre points n'étaient pas nécessaires pour gagner le championnat du monde. Nous nous sentons aussi amers que si nous avions perdu

Espagne :

El Mundo

"Arnaque au Spielberg"

"Ron Dennis (manageur de McLaren) aurait gâché quelques unes des meilleures saisons de l'histoire de la Formule 1 s'il avait toujours obligé Ayrton Senna à se faire doubler par Alain Prost. Schumacher et Barrichello ne sont pas Prost et Senna, mais la lutte entre les deux est tout ce qui reste à un championnat déjà mort".

El Pais

"Bouffonnerie de Ferrari en Autriche"

[La F1] "en tant que sport a subi un coup considérable"

La Vanguardia

"fraude de Ferrari"

As

"joué la comédie"

"moquée de la Formule 1"

Marca

La Scuderia "a monté un cirque en Autriche"

El Mundo Deportivo

arnaque

Sport

"victoire pathétique dont on parlera beaucoup car ce ne fut rien d'autre qu'une trahison du sport et la course automobile"

France :

L'Equipe

"Carton Rouge"

"C'est un triste spectacle que nous a offert la Scuderia Ferrari dans les derniers hectomètres du Grand Prix d'Autriche en obligeant Rubens Barrichello à laisser passer Michael Schumacher... Un spectacle aux antipodes du mythe que  cette équipe incarne dans l'esprit de tant d'amateurs de sport. Mais hier, il ne s'agissait plus vraiment de sport mais plutôt d'un mauvais arrangement"

"Ferrari a tristement transformé son nouveau doublé triomphal en parodie de victoire, déclenchant la colère légitime de milliers de spectateurs et sans doute aussi de millions de téléspectateurs, ulcérés devant leur écran"

Le Parisien

"Ferrari se couvre de honte"

"quatre fois champion du monde, égal de Fangio aux statistiques, n'avait pas besoin d'une victoire en cadeau. Son image aujourd'hui est irrémédiablement ternie."

Libération

"Doublé n'est pas jouer". "Ce Grand Prix d'Autriche méritait pourtant un final plus enlevé... Les pilotes de course méritent le respect pour la simple raison qu'ils risquent leur vie. Hier après-midi (dimanche), Michael Schumacher a constaté que ce noble métier n'autorise pas tous les comportements"

Le Figaro :

"Le malaise Ferrari"

"Dans un climat délétère, lié autant aux incertitudes quant à l'avenir structurel et commercial de la discipline qu'au manque d'intérêt d'un championnat 2002 très (trop?) largement dominé par Ferrari, la décision prise par Jean Todt (le directeur général de la Scuderia) a mis le feu aux poudres... Un grand champion (Michael Schumacher) n'aurait-il pas dû faire acte de désobéissance?"

France Soir

"Rouge de confusion"

"Du jamais vu. Un public germanophone, a priori totalement acquis à la cause du quadruple champion du monde allemand, a sifflé une victoire de l'idole en rouge (...) A 50 mètres de la ligne d'arrivée, Barrichello coupe les gaz et laisse passer Schumi. Honteux, scandaleux, déprimant, désobligeant pour tous ceux qui aiment le sport..."

Angleterre : bientôt

Brésil : bientôt

 

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