(propos élogieux)

Salut l'artiste...
Victor Horta
naquit à Gand, le 6 janvier 1861, et mourut à Bruxelles, le 9 septembre 1947. Après avoir renoncé à la carrière musicale à laquelle il s'était tout d'abord destiné, le jeune homme entreprit des études d'architecture à Gand, qu'il termina à Bruxelles. Il fit ensuite un stage chez le grand architecte classique Balat (auteur, entre autres, du Musée des Beaux-Arts de Bruxelles et des serres royales de Laeken), qui fit sur lui une durable impression et lui communiqua le goût du travail bien fait. Horta reconnaissait du reste à son maître, outre son indéniable talent d'architecte, celui d'avoir su éveiller en lui des qualités qui n'existaient probablement qu'à l'état latent.

Longtemps, Horta fut considéré, en Belgique, comme le créateur du style "nouille" tumultueux et surchargé. Ce préjugé aberrant résultait probablement de l'incapacité de ceux qui le colportaient à percevoir le fossé énorme qui séparait ses compositions géniales des égarements absurdes des suiveurs qui singeaient son style sans comprendre le raisonnement ni l'esprit qui le sous-tendait. Il fallut attendre la destruction de l'hôtel Aubecq, en 1950, puis le démantèlement de la Maison du Peuple, en 1965, pour que, émus par l'indignation internationale qu'inspirait ce vandalisme, certains maîtres à penser revinssent sur leur jugement.

L'ouverture du Musée Horta, en 1969, permit au grand public de venir admirer l'intérieur de la maison privée du maître. Chacun pouvait enfin contempler l'équilibre des volumes, la matérialisation du plan libre, les diverses interpénétrations et les variations de niveaux en perspectives montantes et descendantes, et apprécier les nombreux détails artistiques et artisanaux, parfaitement intégrés, qui venaient compléter l'architecture et en sublimer l'esprit.

Horta voulait libérer l'architecture de l'héritage néoclassique et néogothique, en cherchant à repenser un acte de création qui fût davantage empreint de liberté et de logique, mieux adapté à son objet et plus prompt à tirer parti de l'extraordinaire diversité des matériaux et techniques désormais à la disposition des bâtisseurs. Il parvint du reste, mieux que quiconque, à tirer l'architeture de la stagnation dans laquelle elle se trouvait, en lui insufflant un esprit nouveau et le goût d'utiliser des matériaux de son temps.

Dans chacune de ses compositions, Horta sut jouer avec les lignes droites et courbes, les mariant sans jamais perdre de vue les impératifs de la construction. Il avait parfaitement compris ce que la courbe pouvait apporter : attrait, féminité, personnalité, dynamique. Elle offrait une infinie diversité d'expressions, de nuances et de subtilités. Mais il avait compris surtout, et avant tout le monde, qu'il fallait en user avec une retenue et une modération extrêmes, ce qui échappa manifestement à ses plagiaires.

Il fallait tout le génie créatif exceptionnel de cet homme, sa spontanéité et son imagination pour porter l'architecture à un tel accomplissement et l'y maintenir durablement ; Horta parvint en effet à renouveler son style créatif, l'adaptant constamment aux particularités et nécessités des diverses commandes. Pour Horta, une œuvre architecturale n'était aboutie que lorsqu'il n'y avait plus de différence entre l'esprit du contenant et celui du contenu. Chaque élément devait être conçu comme un complément de tous les autres auquels il devait être intimement uni. L'ensemble devait être guidé par un fil conducteur et refléter, en dernière analyse, la sensibilité du client : sculptures, fresques, sgraffites, peintures, meubles, ferronneries, tapis, lampes, systèmes de chauffage et de ventilation, et autres ornements, tout devait concourrir à la cohérence de l'ouvrage. De plus, il ne supportait pas de se répéter. Cette haute idée de sa mission fit du reste de cet homme extraordinairement exigeant un travailleur acharné qui consacra à son art pas moins de vingt-et-une heures pas jour jusqu'à l'âge de soixante ans.

Son souci du détail l'amenait à dessiner, outre les sections et élévations toutes en équilibre et en rythme, jusqu'à la moindre pierre. Du reste, bon nombre de ses créations ne trouvèrent une concrétisation que grâce à la présence d'un atelier de sculpture situé sous son bureau de dessin. Afin de faciliter le travail des artisans, d'innombrables détails, avant de prendre vie dans le marbre, la pierre, le bronze, le cuivre ou le bois, furent modelés dans le plâtre par les mains du maître. Il parvenait ainsi à atteindre un niveau d'expression qui eût difficilement été atteint par le seul dessin. Il pouvait aussi résoudre certains problèmes rencontrés. Parfois même, il prenait un malin plaisir à compliquer les choses pour avoir la joie de trouver des solutions harmonieuses.

S'il est vrai que l'on peut parler de l'architecture d'une musique en évoquant sa structure et son équilibre, Horta nous montre qu'il existe également une musique de l'architecture, qui naît de l'harmonie des formes, des matières et des couleurs.

 

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Cette page a été mise à jour pour la dernière fois le 8 juillet 2000.