Éditorial du 2 février 2002 (Fête de la Présentation du Seigneur au Temple)

Par Béatrice Kirch-Tougard

En ce jour où nous rappelons la consécration de Jésus comme fils premier-né, conformément à la tradition juive d'abord mais également Premier-Né de toute créature (...) (et) Premier-Né d'entre les morts (Col 1, 15. 18), la vie consacrée (monastique) est tout spécialement à l'honneur. Ce jour est souvent choisi pour les prises d'habit et les professions temporaires et perpétuelles.

Qui a pu assister à de telles cérémonies n'aura pas manqué d'être sensible au caractère définitif de l'engagement qui marque déjà la prise d'habit. Quand bien même le moine ou le moniale n'a encore prononcé aucun voeu, et même si peut-être il quittera ensuite la vie monastique, la robe et la coule qu'il revêt le sépare du monde – semble-t-il à jamais – et font de lui un autre homme et une autre femme. Nous assistons ni plus ni moins à une mort et à une résurrection, tel un second baptême. Le lien entre consécration et baptême est d'ailleurs si pregnant que le nouveau moine reçoit généralement, lors de sa prise d'habit, un nouveau nom.

Or la consécration ne concerne pas que les moines. Un prêtre me disait récemment qu'en tant qu'épouse j'étais moi aussi consacrée. Et si l'on en revient au baptême, tout baptisé est consacré au Seigneur. Et on pourrait le dire de tout enfant juif et musulman qui a été publiquement accueilli dans sa communauté. Plus loin encore, la bénediction que Dieu a répandu sur chacune de ses créatures, comme le rapporte la Genèse, est en elle-même une consécration.

Enfin, si l'Évangile selon saint Luc nous rapporte l'épisode de la Présentation du Seigneur au Temple, il est loisible d'y lire une métaphore. De même que le Christ est le temple véritable (cf. Jn 2, 21), ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? (1 Co 3, 16).

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