plantin
PLANTIN (C.)

PLANTIN CHRISTOPHE (1520 env.-1589)


Retour aux notices


Né à Saint-Avertin, une bourgade près de Tours, Plantin, s'est fixé vers 1540 à Caen, où il apprend le métier d'imprimeur et de relieur chez Robert Macé ; il y épouse Jeanne (de la) Rivière en 1545 ou 1546. Après un séjour à Paris, Plantin s'installe à Anvers en 1549 comme artisan du cuir : confection de reliures, coffrets, cassettes, écrins, étuis. Ayant eu l'épaule cassée en 1555, il doit changer de métier et ouvre un atelier d'imprimerie qui devient vite florissant : seize à vingt-deux presses y fonctionnent au temps de son apogée. Plantin qui, depuis quelques années, était en relation avec la secte hétérodoxe de Henri Niclaes, la «Famille de la charité», est accusé, en 1562, d'avoir imprimé un livret hérétique, et doit quitter Anvers pendant plusieurs mois.

Après la «furie espagnole» (1576), Anvers se range du côté des insurgés, ce qui provoque un ralentissement des affaires de Plantin. Appelé à Leyde par Juste Lipse (1583), l'imprimeur s'y acclimate mal et revient deux ans après à Anvers, où il meurt ; il est inhumé dans la cathédrale Notre-Dame. Sa production dépasse 1 500 éditions. La plus célèbre est une Bible polyglotte en huit volumes (1568-1572), commandée par le roi d'Espagne, Philippe II, et réalisée sous la direction de l'humaniste espagnol, Arias Montanus ; à cette occasion, Plantin reçoit le titre d'architypographe du roi et le monopole lucratif de la vente de certains ouvrages liturgiques en Espagne et dans les colonies espagnoles ; il faut encore citer les atlas d'Ortelius, les ouvrages de botanique de Dodoens, des partitions musicales, la description des Pays-Bas par Guicciardini, les traités de Juste Lipse, etc. Sa maison était à l'enseigne du Compas d'or qu'il utilisait aussi comme marque sur ses livres, accompagnée de la devise Labore et constantia .

De ses cinq filles, l'aînée, Marguerite, était mariée à François Raphelengius qui reprit l'entreprise de Leyde de 1585 à 1618 ; la quatrième, Madeleine, avait épousé successivement les imprimeurs parisiens Gilles Beys (1542-1595) et Adrien Périer (mort en 1629). Le mari de sa seconde fille, Marie, reprend l'imprimerie de son beau-père : Jean Mœrentorf (1543-1610), plus connu sous le nom de Moretus, fonde une dynastie dont les représentants les plus notables sont Balthasar Ier (1574-1641), ami de Rubens qui dessine de beaux frontispices pour les ouvrages de l'officine plantinienne, et son neveu Balthasar II (1615-1674) ; après lui, l'imprimerie piétine et se cantonne dans la publication d'ouvrages liturgiques. En 1876, elle cesse son activité ; la vaste maison où elle était installée depuis 1576, avec son mobilier, son matériel, ses archives, est rachetée par la ville d'Anvers qui en fait un musée de l'imprimerie et du livre, et un centre de documentation, tous deux d'une richesse exceptionnelle.

Retour aux notices