Labeotropheus trewavasae

 

 

Le genre Labeotropheus fut décrit par Ahl en 1928 ,il regroupe deux espèces : Labeotropheus fuelleborni et Labeotropheus trewavasae. Labeotropheus trewavasae est un mbuna connu depuis longtemps parmi les cichlidophiles . (La photo présente un spécimen de Chilumba d’un de mes bacs)

 

 

Tout comme son cousin il n’est pas rare chez les amateurs. La particularité de ce genre est son adaptation à son mode de nutrition: la consommation des algues en position horizontale. En effet la gueule de ces poissons étant infère leur évite la position verticale habituelle des mbunas. Labeotropheus trewavasae est moins massif de corps que son cousin et atteint une taille plus petite : 11 cm (LT).

La distribution de Labeotropheus trewavasae s'étend le long des côtes de tout le lac. Les individus des différentes populations présentent sur la dorsale et le corps des couleurs différentes.La coloration la plus fréquente chez Labeotropheus trewavasae est le bleu sur le corps. Il fréquente de préférence l’habitat rocheux à profondeur plus importante que le fuelleborni.

Cette espèce se caractérise aussi par un polychromatisme: certaines femelles Labeotropheus trewavasae se présentent sous la forme O.B. (Orange Blotched) ou O. (Orange), les mâles OB ou O eux sont beaucoup plus rares ( les mâles OB sont nommés "marmalade cats"), à part cela il y a dichromatisme sexuel puisque mâles et femelles sont de couleur différente. Si dans le lac ils se nourrissent des aufwuchs sur les rochers, en aquarium les nourritures usuelles pour cichlidés africains sont à leur goût. N’oubliez pas que c’est un mbuna et qu’il faut donc en matière de nutrition imiter ...les femelles de l’espèce humaine à l’approche de l’été : une alimentation légère et avec des fibres.

Au niveau comportemental, il faut noter que la territorialité et l’agressivité de cette espèce sont relativement marquées.

Je fis l'acquisition de mes premiers spécimens il y a quelques années: quelques jeunes d'environ quatre centimètres de la forme de Thumbi (une belle variété à mon sens) furent placés dans un bac de 240 litres en compagnie de Cynotilapia afra "Red top",de L.caeruleus. Ils cohabitèrent sans problème .Correctement nourris du mélange bien connu ( crevettes, épinards, moules...) et aussi de paillettes et granulés, ils ont bien poussé dans une eau à 25°C, au pH de 7,9 et filtrée à raison de trois-quatre fois le volume du bac à l’heure sur mousse bleue de densité moyenne... Un jour je constatai l’imminence de la ponte à l’augmentation d’intensité et d’activité du mâle. Je n’ai pu assister au frai par contre la bouche gonflée de la femelle et son oviducte légèrement saillant indiquaient que la "repro" avait eu lieu. La femelle s'isola pendant trois semaines parmi les roches. Lors de la première ponte, il y eut quelques alevins. Les jeunes sont très débrouillards et plusieurs d'entre eux arrivèrent à poursuivre leur croissance dans le bac d'ensemble. Ils ressemblent très vite à des adultes miniatures et ont une croissance rapide. A noter comme pour son cousin Labeotropheus fuelleborni , faire " cracher " la femelle est une manœuvre assez délicate à cause de la bouche particulière des poissons de ce genre aussi il vaut mieux la laisser finir d’incuber tranquillement. Plus tard dans un autre bac c’est la variété de Chilumba que j’ai maintenue.

Compte tenu de sa taille plus réduite et de son tempérament plus calme que L. fuelleborni, c’est un bac de 1 m de façade à 1 m 20 qui sera adapté pour sa maintenance avec d’ autres espèces de Mbunas. Evitez de faire cohabiter des formes géographiques différentes pour ne pas risquer de réduire la biodiversité. Ce bac comportera de nombreuses roches, un peu de sable (pas indispensable) un bon éclairage pour favoriser la croissance des algues et sera éventuellement orné de quelques pieds d'Anubias ou Microsorium ou encore C. usteriana .Parmi les différentes espèces que vous pouvez associer au Labeotropheus trewavasae : L caeruleus, L sp " Hongi "  et d’autres parmi les mbunas... mais vous pouvez aussi faire cohabiter des espèces du bassin du lac Victoria comme " Haplochromis " sp " 44 "

Spectacle et animation assurés sur grand écran, sans redevance ni interruptions intempestives... De quoi inciter les aquariophiles débutants à monter un bac d’ensemble Cichlidés Africains!

Robert MARCEL