Le genre corydoras n'est pas composé des espèces Rowenta ,Tornado ou Philips ! Et pourtant quand on entend certaines conversations au moment du choix des poissons on pourrait le croire... Non ces poissons ne se nourrissent pas des excréments des autres poissons !

Plus sérieusement ce genre fait partie de la famille des Callichthyidae, le corps des corydoras est trapu avec une double rangée de plaques osseuses qui se chevauchent. En fait ce genre ne compte près de 200 espèces pas toujours évidentes à distinguer car les différences sont parfois minimes. Parmi les espèces citons : C.aenus ,C. paleatus, C. panda, C. sterbai... Les corydoras sont originaires d'Amérique du sud :Venezuela ,Guyane, île de trinidad, des petits affluents de l'Amazone au Brésil et jusqu'à la Plata en argentine. Ils affectionnent les ruisseaux à cours lent. Ces poissons possèdent une petite bouche munie de barbillons tactiles très sensibles. Pour survivre dans des eaux pauvres en oxygène, ces poissons utilisent l'air atmosphérique au niveau du tube digestif, c'est pour cela qu'en aquarium on peut les observer remonter soudainement vers la surface, où ils avalent des bulles d'air, qui sont ensuite repoussées jusqu'au rectum( la muqueuse contient de nombreux capillaires sanguins capable d'en extraire l'oxygène ).

Parce qu'il aime vivre en groupe, il faudra s 'en procurer plusieurs de la même espèce. C'est un poisson de fond, très sociable et pacifique. Il se désintéresse des autres occupants quelle que soit leur taille et n'abîme pas les plantes. Il se sent bien dans les aquariums communautaires. Toujours en mouvement et en quête de nourriture, il prend des positions comiques avec son museau piqué dans le sol et ses petits yeux ronds très mobiles. L'aeneus porte une modeste livrée de couleur généralement verdâtre et présente sur les flancs un éclat métallique variant selon la lumière. C'est le corydoras le plus connu ,le plus répandu mais pas le plus beau. Il en existe une forme d'élevage albinos. Mais pourquoi développer ce type de mutation ? Etant donné qu'il estun poisson fouisseur, il est recommandé de choisir un substrat type sable fin (exemple sablede Loire)non agressif pour les corydoras qui passent le plus clair de leur temps au sol. Le corydoras se nourrit sur le fond de petits vers de vase vivants qu'il capture en fouillant le sol, puis accepte les artémias, les daphnies congelées, etc. Après acclimatation, la nourriture en comprimés pour poissons de fond est aussi bien accueillie ainsi que toutes les nourritures de bonne qualité.

La reproduction de tous les corydos n'est pas toujours aussi aisée que celle de C. aenus. En observant la nature on s'aperçoit qu'il se reproduit lors des périodes de pluies. Une baisse de la pression atmosphérique suivie d'une chute de pluie peut provoquer l'accouplement. En aquarium on peut renouveler brusquement la moitié de l'eau et baisser la température de 3 à 4° dans un bac de reproduction. . Un bac d'une cinquantaine de litres est recommandé et les paramètres de l'eau seront: pH: neutre, dureté: 6 à 10° dGH. Le taux de nitrates le plus faible possible. Ce bac sera équipé d'un petit filtre intérieur (garni de mousse bleue ou de perlon ) suffisant pour maintenir la qualité de l'eau et d'un thermoplongeur réglé entre 23 et 26 °C, d'une plante , de quelques pierres mais pas de substrat pour faciliter le siphonnage des déchets afin de garantir une bonne hygiène. Pour obtenir le frai les changements d'eau importants font penser aux Corydoras à la saison des pluies qui dans leur pays d'origine correspond à celle des amours. Lorsqu'une ponte est proche l'attitude change :c'est une agitation intense pendant plusieurs jours.Une femelle est placée avec plusieurs mâles dans un bac de ponte de 60 cm. Le frai a souvent lieu à l'aube. Lorsqu'un mâle est prêt, il adopte une posture en T, se plaçant perpendiculairement à la femelle. Après avoir été poursuivie par le mâle sur toute la longueur du bac, la femelle saisit la papille génitale de son partenaire avec sa bouche. Elle absorbe la semence produite par ce dernier et la rejette par les opercules en direction des œufs qu'elle a pondu et qu'elle maintient prisonniers entre ses pelviennes. Après la fécondation de quelques œufs, elle les dépose soit sur une pierre plate soit sur les plantes préalablement nettoyées. En fait elle frôle l'endroit choisi avec sa bouche et y dépose la semence recueillie précédemment. Aussitôt elle écarte ses pelviennes et fixe les œufs très adhésifs. Ce processus se poursuit jusqu'à ce que la femelle ait pondu tous ses ovules à ce stade-là les adultes ne s'en occupent plus. L'éclosion a lieu quelques jours après. Les jeunes sont d'abord nourris avec du fin plancton de mare puis de nauplies d'artémia et de jeunes daphnies. La nourriture doit être abondante avec de fréquents changements d'eau d'un quart du volume du bac. Il vaut mieux retirer les géniteurs après la ponte. Personnellement j'ai eu des C.aenus il y a longtemps, plus récemment j'ai acquis des C melini très jolis et intéressants à observer. Ils apprécient le sable blanc très fin de leur bac de 288 litres. Les Corydoras sont donc des poissons tout à fait dignes d'intérêt qui complètent judicieusement et animent les bacs d'ensemble .

R MARCEL (2001)