Tanganyika: deux espèces du genre Neolamprologus


Le genre Neolamprologus regroupe près d'une cinquantaine d'espèces, c'est donc le genre de Cichlidés du lac Tanganyika le plus important par le nombre d'espèces. Mais en contrepartie c’est un genre très hétérogène regroupant entre autres N. multifasciatus et N tretocephalus par exemple mais également N. brichardi la fameuse « princesse du burundi » et Neolamprologus nigriventris . Ce petit article a pour but de vous présenter deux espèces du genre.


Neolamprologus cylindricus ,cousin du célèbre Neolamprologus leleupi se rencontre moins fréquemment dans le commerce aquariophile pourtant il est intéressant notamment pour les possesseurs d’un petit bac Tanga spécifique d’environ 100-120 litres destiné à héberger une espèce pétricole.

Origine : Il provient du sud et sud-est du lac Tanganyika. Dans l'habitat rocheux fréquenté l'espèce est assurée de trouver la nourriture (principalement des crustacés et des larves d'insectes présents sur les rochers) mais également la protection nécessaire à sa descendance.

Taille : La taille avoisine 11 cm pour le mâle et un peu moins pour la femelle. Le corps est allongé et comme son nom d’espèce le laisse supposer de forme cylindrique, la tête pointue. Le dimorphisme sexuel est peu évident, si ce n'est la forme des papilles génitales différentes et visibles en période de frai et la gibbosité frontale que présentent les mâles en période de reproduction.

Maintenance : Offrir à un couple déjà formé un aquarium d'une centaine de litres et pourvu de nombreuses roches qui pourront être calcaires pour se rapprocher de son biotope d’origine. En aquarium communautaire de Cichlidés du lac Tanganyika il faudra prévoir minimum 240 litres pour des espèces de petite taille. A noter Il pourra y avoir des plantes même s'il n'y en a pas dans son biotope naturel, on pourra utiliser notamment du Ceratophyllum et des Anubias. Le pH sera voisin de 8 et la température de 25 C° environ. N’oubliez pas les changements d’eau réguliers pour assurer la stabilité du pH et limiter la teneur en dérivés azotés.
Cohabitation : relativement pacifique avec les autres espèces, il peut être agressif avec ses congénères, particulièrement dans de petits aquariums. Il cohabite parfaitement avec tous les autres poissons originaires du lac. On évite toutefois de lui adjoindre des espèces du même groupe comme N. leleupi avec lequel il pourrait éventuellement s'hybrider.
Alimentation : en milieu naturel il consomme des petits crustacés qu'il chasse dans les anfractuosités rocheuses. En aquarium il n'est pas difficile à satisfaire : artémias, moules, crevettes hachées, mixture type crevette/épinards. Comme tous les lamprologues il mange également des paillettes mais pas toujours spontanément…Chez moi ils apprécient beaucoup larves de moustique, daphnies et, cyclops vivants que je leur distribue quand ils sont disponibles.
Reproduction : Neolamprologus cylindricus utilise le système de reproduction du type pondeur sur substrat caché, la femelle pondant ses ovules sur la voûte d'une grotte. Le mâle Neolamprologus cylindricus choisit un territoire constitué de quelques grosses pierres formant une grotte, territoire qu'il va défendre envers les intrus. Il n'y a pas de formation durable du couple mais il est important que les partenaires se choisissent à partir d'un groupe de quelques jeunes. Ce sont des cichlidés assez agressifs, en intra-spécifique ainsi deux mâles ne se supporteront pas. Par contre un mâle peut régner sur un territoire occupé par plusieurs femelles, si celles-ci ont des territoires espacés pour ne pas entrer en concurrence les unes avec les autres. La ponte a lieu dans la cavité choisie par la femelle au sein même de son territoire. C'est celle-ci qui attire le mâle vers le site par une danse nuptiale constituée de violents coups de queue et de tremblements du corps. Le frai effectué la femelle assure seule la surveillance de sa progéniture pendant une quinzaine de jours puis les jeunes sont livrés à eux mêmes. Ils sont encore très petits mais dans un bac communautaire quelques uns réussissent à échapper à la voracité des colocataires car ils savent parfaitement se cacher dans les failles rocheuses. Pour une croissance correcte l'alimentation des alevins doit être de bonne qualité (nauplii d’artemia, poudres... )

Il pourra y avoir des plantes même s'il n'y en a pas dans son biotope naturel.


Neolamprologus leleupi


Ce cichlidé endémique du Lac Tanganyika très répandu dans le commerce peuple souvent les bacs des débutants. Il a été un des premiers cichlidés importé du Tanganyika et est aujourd'hui largement reproduit en élevage.
N. leleupi est une espèce assez ancienne et semble avoir développé de nombreuses races géographiques autour du lac ainsi qu'un polychromatisme. Les individus sont soit noirs ou marron, soit jaune ou beige. Evidemment ce sont les jaune citron qui ont été principalement exportés car les plus vendus. La plupart des Neolamprologus leleupi que l'on trouve dans les magasins proviennent d'élevages issus d'Europe de l'Est où on ne s'est pas inquiété des races géographiques… Toutes les races ont donc été croisées et actuellement, on ne peut déterminer la race d'origine avec la plupart des individus du commerce. Quelques spécimens sauvages ont été parfois exportés.
Dans l'habitat rocheux qu'il fréquente l'espèce est assurée de trouver nourriture (principalement des crustacés et des larves d'insectes présents sur les rochers) et protection nécessaire à sa descendance mais ces poissons sont rares au sein de leur biotope contrairement à d'autres cichlidés du genre comme Neolamprologus brichardi par exemple.
En aquarium Neolamprologus leleupi est un poisson gracieux au comportement intéressant. Sa coloration uniforme varie du jaune citron à l'orange selon les souches mais aussi suivant le régime alimentaire. La taille avoisine 10 cm pour le mâle et un peu moins pour la femelle. Le corps est allongé et de forme cylindrique, la tête pointue. Le dimorphisme sexuel est peu évident, si ce n'est la forme des papilles génitales différentes et visibles en période de frai et la gibbosité frontale que présentent les mâles âgés. Les femelles restent aussi plus petites et moins hautes de corps que les mâles.
Pour le maintenir il suffit d'un bac à partir de 100-120 litres pour un couple déjà formé. Pour héberger d'autres espèces prévoir un volume plus conséquent. Il pourra y avoir des plantes même s'il n'y en a pas dans son biotope naturel.
Personnellement j'ai fait l'acquisition il y a une douzaine d'années de trois jeunes individus de 4 cm. Ils furent placés dans un bac de 375 litres en compagnie de cousins du Malawi (différents m'bunas). Le bac était fortement empierré pour fournir aux espèces pétricoles diverses possibilités de territoire... Le pH était de 8 et la température avoisinait 25° C. Mes leleupi étant nourris comme la plupart de mes autres pensionnaires avec la mixture type AFC (petits pois, crevettes, épinards…) grandirent assez lentement mais régulièrement. Malheureusement à partir de ces premières acquisitions il n'y eut jamais de reproduction car les trois spécimens s'avérèrent être des femelles… J'aurais dû me procurer cinq ou six juvéniles et attendre la formation d'un couple… Actuellement j'ai un couple plus un individu très dominé et chétif…
Neolamprologus leleupi utilise tout commeNeolamprologus cylindricus le système de reproduction du type pondeur sur substrat caché, la femelle pondant ses ovules sur la voûte d'une grotte. Le mâle Neolamprologus leleupi choisit un territoire constitué de quelques grosses pierres formant une grotte, territoire qu'il va défendre envers les intrus.
L'agressivité des mâles devient alors plus prononcée.

La reproduction est sans problème chez certains cichlidophiles comme chez Dominique du club alors que chez d'autres elle n'aboutit pas en dépit de conditions de maintenance correctes...Les oeufs sont déposés à la voûte de la cavité choisie par la femelle. Le mâle les féconde puis va assurer la défense du territoire. Trois jours plus tard, les larves éclosent. Il faut attendre encore 12 à 14 jours avant qu'ils n'atteignent la nage libre. Les jeunes alevins sont alors minuscules et restent au sol ou disparaissent à l'intérieur de la grotte. Une distribution de nauplii d'artemia salina est une bonne nourriture de démarrage. Attention il faudra attendre une taille de plus de trois cm pour qu'ils se colorent. Ils restent sous la surveillance de la femelle jusqu'à cette taille.
En conclusion un cichlidé commun mais vivement coloré et intéressant à observer.

Alors pourquoi pas ne pas héberger chez vous des Neolamprologus cylindricus ou Neolamprologus leleupi ces sympathiques cichlidés qui vous permettront de vous initier aux richesses du Tanganyika ?

RM

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