Chacun
possède son petit bateau...
Pour
l'un c'est un simple rafiot,
pour
un autre c'est un yacht reluisant...
Peu
importe... car la mer de la vie
est
la même pour tous.
Elle
se fait douce ou violente,
charmeuse
ou méchante...
Elle
nous invite à saisir chaque aube orangée
et
à l'entourer de la chaleur du soleil à son zénith...
Elle
fait en sorte que nous soyons
en
vigile constante pour capter
tous
les messages apportés par la rose des vents...
De
simple matelot au départ,
la
mer nous invite à faire un long apprentissage
et
à devenir quand il est temps...
le
capitaine, le seul maître à bord...
Oui,
à devenir maître de notre propre destinée!
J'ai
à ramer quand les vents sont légers
ou
à tenir la barre fortement
quand
ceux-ci sont hostiles!
J'ai
à apprendre à connaître les étoiles,
à
scruter le ciel et l'horizon de ma vie.
J'ai
à deviner ce que veulent me dire
la
forme des nuages et surtout
à
écouter ma voix intérieure appelée "intuition"...
Celle-ci
me dira quand m'ancrer
pour
me délester de trop de bagages,
réparer
mes voiles, repeindre
et
ajuster ce qui doit l'être pour continuer
à
voguer en toute prudence!
La
brise de l'amour doit souvent gonfler
mes
voiles mais quand elle devient bise...
je
dois savoir baisser les bras
non
pas pour abandonner
mais
pour laisser la chance à mon matelot
d'apprendre
à son tour à se tenir face aux vents
de
l'apprentissage souvent porteurs
d'embruns-larmes
salés et de vagues à l'âme...
Oui,
ma mission première en tant que capitaine
est
de l'aider et non pas de ramer à sa place...
C'est
de lui dire de saisir les rames et de l'encourager...,
de
le rendre responsable en imposant
mes
propres limites et en lui permettant
de
connaître les siennes...
C'est
de l'aimer assez pour lui apprendre
à
voguer et à se faire confiance...
Facile
quand la sagesse est en nous...
de
tout faire pour l'autre...
mais,
il faut savoir laisser sa place
et
cesser d'entretenir des illusions...
Si
le matelot croit que tout va s'arranger
pour
lui parce que nous faisons
tout
pour que les filets ne l'embourbent pas...
bien
il ne fera pas l'effort de se débattre
et
il attendra que la tempête passe!
Gare
à la prochaine bourrasque
quand
nous ne serons plus à ses côtés pour l'épauler...
Beaucoup
de plages désertes ont accueilli
de
pauvres naufragés noyés parce qu'ils
n'ont
pas appris à nager!
Il
ne faut pas juste réagir et rugir!
Il
faut tout mettre en action si nous voulons
passer
à travers la mer en furie!
Aimer,
c'est emmener l'autre à se battre
et
à se débattre quand il est tombé
dans
la mer houleuse de ses comportements
pas
toujours appropriés...
Il
faut souvent comme capitaine,
aller
contre sa propre nature de bonté
pour
refuser de se faire emporter
par
le matelot qui est tombé à l'eau faute de prudence!
Un
bon capitaine a connu la traversée
de
ses propres frayeurs.
Il
a bravé la nuit, il a tremblé
et
il a crié sa rage face à la mer déchaînée.
Il
s'est ainsi bâti et est devenu sage
d'expériences
contrôlées par lui-même.
Il
a appris quand aller se mettre à l'abri,
quand
fermer les écoutilles et quand au port s'accoster!
Un
bon capitaine a bravé bien des tempêtes
et
les expériences ont buriné son visage de marin...
S'il
avait fallu que son père fasse tout à sa place...
aurait-il
pu apprendre à accoster
et
à contourner les récifs de la vie?
Oui,
aimons assez ceux qui nous suivent
et
font partie de notre voyage sur la mer...
pour
les laisser tendre leurs propres filets
et
cueillir leurs propres coquillages par la mer donnés...
L'adage
ne dit-il pas?
Vaut
mieux leur apprendre à pêcher
plutôt
que de leur offrir toujours du poisson déjà pêché?
Bon
voyage sur ton petit bateau!
Jovette
Mimeault
Grand
merci à Jovette de me permettre de publier ce texte
La
visite de son site vaut le détour
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