Je te donne l'impression que je suis fort,
   Je te donne l'impression que je suis sécure,
Que tout est ensoleillé en moi.
À l'intérieur comme à l'extérieur.
  Que "Confiance" est mon nom,
     Et que calme est mon surnom.
          Que la mer est calme et que c'est moi le maître!
  Et que je n'ai besoin de personne,
      Et que je m'arrange tout seul...
     Mais ne me crois pas
       Je t'en supplie, écoute ce que je ne dis pas...
       Regarde-moi, tout semble bien aller,
         Je fais un visage sévère ou bien je ris tout le temps.
        Mais sous mon vrai masque,
    Toujours changeant qui me cache,
      Là est mon vrai moi, mon moi confus,
      Apeuré, seul, mais je le cache.
         Depuis si longtemps.
      Personne ne doit le savoir,
     Mes faiblesses me font peur.
      Alors je joue au fort.
 Et j'ai peur que l'on découvre,
        Ce petit enfant enfermé en moi,
       Qui a tellement soif d'amour et de tendresse!
    Et qui aurait le goût de pleurer.
    Alors je me protège contre toi,
   J'ai peur d'être découvert.
     Je me protège de ton regard de bonté,
       De ton oreille trop attentive.
      J'ai peur que ton regard et ton écoute,
    Ne soient pas suivis d'accueil et d'amour.
     J'ai peur que comme les autres,
   Tu me laisses tomber.
  J'ai peur de baisser dans ton estime.
     Alors je fais semblant d'être un autre,
              En te disant par mon attitude "Ne m'approche pas".
         Et pourtant je voudrais que tu approches.
          J'aurais besoin de t'ouvrir mon cœur,
          Mais j'ai peur que tu ries de moi.
           Et si tu riais de moi,
           Ton rire me ferait mourir.
             Et l'enfant blessé en moi. Ne s'en remettrait pas.
        J'ai peur, j'ai peur de ma fragilité,
          Et j'ai peur de ton regard.
           J'ai peur que tu découvres,
         Qu'au fond de moi, je ne suis rien,
          Que je ne suis qu'un bon à rien!
              Et que je suis si tendre, si fragile, si faible.
   Là où toi tu parais forte,
 J'ai peur que tu voies que je suis blessé,
   Qu'un petit enfant blessé sous ma carapace!
    Un petit enfant qui a refoulé ses larmes,
       Depuis si longtemps.
      J'ai peur que tu le voies et me rejettes.
        Et alors je joue mon jeu, je fais semblant.
      Je me durcis, je fais des farces,
        Je joue mon jeu de théâtre,
         Avec mon décor d'homme fort,
          Mon décor extérieur de sécurité.
             Et pourtant, à l'intérieur, je tremble,
             Je tremble comme un enfant fragile,
              Qui voudrait être aimé !
           C'est pour cela que je m'amuse,
             À te parler de n'importe quoi.
        Je te dis des riens et je parle de tout,
             Sauf de ce qui crie en moi.
            Je te parle de tout sauf de mon cœur,
               Sauf de ma blessure qui saigne.
         Mais je t'en supplie, ne te laisse pas tromper,
        Par mon attitude froide ou fermée ou superficielle.
         Mais que j'aimerais tant pouvoir m'ouvrir pour me libérer,
        Car toi seule pourrait me faire croire,
        Que je vaux vraiment quelque chose,
         Qu'il y a du bien en moi,
         Et que quelqu'un pourrait m'aimer pour moi-même.
          Je voudrais m'ouvrir à toi,
        Je voudrais être spontané et tendre et vrai,
         Car au fond, je déteste me cacher,
            Et jouer ce jeu de masques,
           Que je joue depuis si longtemps!
             Je voudrais être moi-même,
                 Mais je n'ose pas, j'ai peur.
            J'ai peur de ne pas être accepté.
              J'ai peur d'être jugé, rejeté.
  Et je suis enfermé derrière les barreaux de ma prison intérieure et je ne sais plus comment ouvrir la porte.
    Alors, je t'en supplie, approche-toi doucement...
      Il faut que tu m'aides.
       Écoute ce que je ne dis pas,
        Et aime-moi sous mon masque.
 
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