Tout en me promenant sur le chemin, j’ai ouvert en moi un grand livre :
le grand livre de la peur. Le premier chapitre débutait ainsi : 
Si ta peur est un « stop-peur» de ta liberté, 
cesse de lui tourner le dos et marche vers elle. 
Cette peur qui te fait fuir les situations « interdites »
est en réalité une peur-guide qui t’indique précisément
la direction à suivre pour étendre le champ de ta liberté. 
Elle t’indique la route vers toi-même, 
car la chemin de la connaissance et de la conscience de soi 
passe par la connaissance de ses peurs. 
Derrière la peur se cache la liberté; 
marcher vers l’une, 
c’est inévitablement
aller à la rencontre de l’autre. 
Tout en continuant ma route sur le chemin, 
j’ai croisé la peur de mon semblable
qui possède la pouvoir de me juger
et de m’abandonner à ma solitude. 
Je me souviens de cette peur aux tripes
ressentie pendant des jours face à la décision de dire l’indisable, 
de révéler l’inacceptable, de vivre mon mal-à-dire. 
Cette peur que je vivais comme suicidaire, 
convaincu de courir à ma propre perte. 
J’allais m’ouvrir pour ensuite mourir à une relation qui était source de vie. 
Et quelque chose est effectivement mort en moi :
mon paraître, ma façade, mon armure. 
Mon « moi-public » laissait place à mon « moi-privé ».
L’être l’emportait sur le paraître. 
J’apprenais à vivre avec autrui au lieu de vivre en fonction d’autrui. 
Ayant choisi de tout perdre au nom de ce que j’étais vraiment,
je retrouvais ma liberté d’être en me libérant 
de la peur de ne pas être aimé. 
Derrière la peur attendait toujours la liberté. 
Il y a bien d’autres merveilleux chapitres à ce livre intérieur,
chapitres à vivre et non simplement à lire, mais la conclusion le résume fort bien : 
Derrière la peur se cache la liberté…! 
Tiré de :Franchir les étapes de la Conscience, Benoît Rancourt, Éditions Québécor, 1996 
 
 
 
DERRIÈRE LA PEUR

Tiré de :Franchir les étapes de la Conscience, Benoît Rancourt, Éditions Québécor, 1996