L'Arménie c'est où? c'est quoi ?

Région historique de l'Asie occidentale, qui fut autrefois un pays indépendant englobant le sud du Caucase et le nord-est de l'Asie Mineure. La partie sud-ouest de la région appartient aujourd'hui à la Turquie, la partie sud-est à l'Iran et la partie nord-ouest à l'Arménie. La région est un ensemble de plateaux traversés de chaînes montagneuses; le point culminant est le Mont Ararat (5 165 m). La région est baignée par l'Euphrate, le Tigre et l'Araxe; les principaux lacs sont le Van, l'Ourmia et le Sevan.

Le climat de l'Arménie est généralement sain et varie entre le subtropical et le tempéré. Quelques sols de cette région, en particulier dans les vallées des fleuves, sont très arables et permettent l'aménagement de vignes et de vergers. Les hauts plateaux sont principalement destinés à l'élevage. Le sous-sol renferme divers gisements minéraux. Dans la région de la République arménienne, les ressources minérales et agricoles sont exploitées de manière extensive, mais l'Arménie turque et l'Arménie iranienne sont peu développées.

Les origines géographiques des Arméniens restent obscures, mais ils sont classés du point de vue ethnologique parmi les Caucasiens et du point de vue linguistique parmi les Indo-Européens. Selon certains spécialistes, ils comptent parmi leurs ancêtres des peuples aborigènes de la région; les Chaldéens, qui l'occupèrent à la fin du IIe millénaire av. J.C. et des envahisseurs ultérieurs. La majorité des Arméniens vivent aujourd'hui dans cette région, les autres étant dispersés ( à cause du génocide de 1915 ) à travers l'Asie, l'Europe et l'Amérique, en particulier en Californie. La vallée de l'Araxe et le plateau autour du lac Van fut, entre 1270 et 850 av. J.C., le dominion d'un royaume, parfois appelé Van, mais connu en Assyrie sous le nom d'Ourartu (de l'hébreu Ararat).

Le nom d'Arménie apparut pour la première fois dans l'inscription que le roi de Perse Darios Ier fit graver dans le village de Béhistun vers 521 av. J.C. En 612 av. J.C., l'Arménie fut conquise par les Mèdes, qui la dirigèrent jusqu'en 549 av. J.C. Le roi de Perse Cyrus II le Grand, fondateur de l'Empire perse, s'empara du pays en 549 av. J.C. et en fit une satrapie. Quelques années après la mort d'Alexandre le Grand (323 av. J.C.) qui conquit la Perse, l'Arménie devint indépendante. Le roi de Syrie Antioche III la conquit en 212 av. J.C. et la divisa en deux satrapies sous la domination de princes arméniens. Ces satrapies furent des royaumes indépendants de 190 av. J.C. à 94 av. J.C., avant que le roi d'Arménie Tigrane le Grand les réunisse sous sa domination. Tigrane conquit quelques régions de l'Asie Mineure et de la Mésopotamie, mais il fut vaincu par les Romains en 69 av. J.C. L'Arménie devint ainsi un satellite de Rome.

Pendant la bataille entre les Romains et les Parthes, qui s'étaient établis comme les maîtres de la Perse, l'Arménie tenta de rester neutre et autonome. Lorsque les Perses sassanides renversèrent les Parthes au IIIe siècle apr. J.C., ils s'emparèrent de l'Arménie, mais le roi arsacide Tiridate III, avec l'aide de l'empereur romain Dioclétien, libéra le pays. Tiridate se convertit au christianisme en 301 et proclama le christianisme comme religion d'État environ vingt ans avant que l'empereur romain Constantin fasse du christianisme la religion officielle de l'Empire romain.

L'Arménie berceau de la chrétienté :
Centre du christianisme, l'Arménie s'opposa aux Perses zoroastres après le IVe siècle. À la conquête de la Perse par les Arabes en 642 succéda leur domination sur l'Arménie. En 653, toutefois, le calife arabe choisit un prince arménien pour administrer le pays, le nommant patricien d'Arménie. Avec le temps, les patriciens devinrent virtuellement des rois et, en 886, la dynastie des Bagratouni restaura le royaume d'Arménie et dirigea le pays pendant le IXe et le Xe siècle. De nombreuses églises et de vastes systèmes d'irrigation nous restent de cette époque. Les principaux ennemis de l'Arménie médiévale furent l'Empire byzantin et les Turcs seldjouhides qui envahirent le pays au XIe siècle. Un état de guerre permanent poussa de nombreux Arméniens à émigrer ; une partie d'entre eux fonda le royaume de la Petite Arménie, qui englobait l'ancienne région de Cilicie, en 1082 ; ce royaume dura jusqu'en 1375.
L'arménie est le premier pays à avoir adopté le Christianisme comme religion d'Etat en 301.

La division :
Vers 1240, l'Arménie fut envahie par les Mongols, qui la dominèrent jusqu'au début du XVe siècle. Une ère confuse pendant laquelle l'Iran contrôla durant une courte période l'Arménie et qui prit fin lorsque les Ottomans conquirent la plus grande partie de la région au XVIe siècle, la partie orientale revenant aux Perses. L'Arménie souffrit par la suite des combats incessants entre la Turquie et l'Iran. Les Arméniens de la région sous contrôle iranien furent déplacés vers une autre région du pays au XVIIe siècle, tandis que ceux de la partie turque, après la chute de Constantinople en 1453, furent réorganisés sous la domination d'un évêque arménien. Ils obtinrent une grande autonomie religieuse, culturelle et politique. Pourtant, la conquête du Caucase par la Russie au XIXe siècle fut acclamée par les Arméniens. Après l'assujettissement de certaines régions en 1828-1829, un grand nombre d'entre eux émigra vers les régions sous domination russe. Dans un premier temps les Russes les accueillirent, espérant que l'attitude amicale des Arméniens turcs en ferait des alliés en cas de nouvelles hostilités.

L'affaiblissement progressif de l'Empire ottoman entraîna un réveil des nationalismes et le développement du rôle joué par les puissances occidentales, lié notamment au contrôle des mers chaudes. Afin d'affaiblir le rôle de protecteur de la chrétienté arménienne joué par la Russie, le Royaume-Uni s'imposa comme le protecteur des Arméniens en Turquie, à cette époque sous influence britannique. À la suite des interventions étrangères, des factions se formèrent parmi les Arméniens, stimulant le développement du nationalisme. La Bulgarie devint indépendante en 1878, et l'Arménie souhaita s'engager dans cette voie, mais cette volonté fut réprimée dans le sang. Les représailles turques furent atroces, environ deux cent mille Arméniens furent massacrés en 1886. À la même époque, les Russes, face à l'effet produit par la propagande anti-russe des Britanniques, interdirent aux Arméniens de parler leur propre langue et d'ouvrir leurs propres écoles et églises. Ils déportèrent également de nombreux dirigeants nationalistes en Sibérie. La "protection" britannique s'avéra sans effet. Pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), l'Arménie fut le champ de bataille des combats entre Russes et Turcs. Entre janvier et août 1916, la Russie conquit la plus grande partie de l'Arménie turque, mais la révolution de 1917 les força à la retraite et les Turcs réoccupèrent le pays.

De 1915 à 1917, les atrocités turques à l'encontre des Arméniens s'accrurent. Les victimes de l'épuration ethnique, des marches forcées et des famines se chiffrèrent à environ un million et demi. Ce véritable génocide a entraîné la mort de la moitié de la population arménienne ottomane. De nombreux arméniens fuirent la région et émigrèrent dans d'autres pays, ce qui est devenu la DIASPORA arménienne.

 

L'indépendance :

En 1988, après un demi-siècle de domination soviétique, les Arméniens manifestèrent leur volonté d'indépendance. Le 20 février 1988, l'enclave arménienne du Haut-Karabagh, située en Azerbaïdjan, profitant du climat de réformes instauré par Mikhaïl Gorbatchev, réclama son rattachement à l'Arménie. Ce fut l'un des détonateurs de la flambée nationale en URSS. De gigantesques manifestations populaires et des grèves, à Erevan et à Stepanakert (capitale du Haut-Karabagh), marquèrent le réveil national du peuple arménien.

La question du Haut-Karabagh déboucha sur un conflit sanglant avec l'Azerbaïdjan. En Arménie, le Comité Karabakh, formé par un groupe d'intellectuels, se fit rapidement le porte-parole des aspirations à la démocratisation, à la liberté et à la souveraineté nationale. En 1989, le Soviet suprême arménien proclama la souveraineté de la République arménienne. Le Mouvement national arménien, issu du Comité, remporta les premières élections législatives libres au cours de l'été 1990. Le Parlement arménien adopta des lois sur les libertés de parole, de presse et d'association, sur le multipartisme et sur la privatisation des terres. Il proclama l'indépendance de l'Arménie le 21 septembre 1991. En octobre, Levon Ter Petrossian fut élu, au suffrage universel, à la Présidence de la République, avec 84%des votes. En 1992, l'Arménie devint membre de l'Organisation des Nations unies (ONU).

À la fin de 1991, les autorités azerbaïdjanaises répondirent aux revendications nationalistes du Haut-Karabagh par l'abolition du statut d'autonomie. Les Arméniens répliquèrent en proclamant l'indépendance du Haut-Karabagh. Les combats s'intensifièrent (bombardements, blocus, vagues de réfugiés). Le conflit fut marqué en 1993 par une vaste offensive arménienne qui aboutit à l'occupation de la partie occidentale de l'Azerbaïdjan séparant l'Arménie du Haut-Karabagh. Un cessez-le-feu est entré en vigueur au printemps 1994. Les négociations sur la république autoproclamée du Haut-Karabagh ont commencé en novembre 1995 et non toujours pas abouties.

Malgré les nombreux facteurs de fragilisation qui entravent les efforts de redémarrage économique (enclavement, rareté des ressources naturelles, dépendance énergétique et alimentaire, blocus de la Turquie depuis 10 ans, réinsertion des réfugiés, séisme ...), l'Arménie commence aujourd'hui à récolter les premiers fruits de sa politique de réformes. Le 5 juillet 1995, les élections législatives donnèrent une large majorité au parti présidentiel, le Mouvement national arménien, avec 170 sièges sur 190 au Parlement. Le même jour, la nouvelle Constitution renforçant les pouvoirs du président a été adoptée avec plus de 68%de suffrages favorables.
Aujourd'hui, le Président de la République est Robert Kotcharian.

Informations complémentaires :

L'Arménie actuelle : Le Gouvernement :
L'Arménie compte environ 3,6 milions d'habitants avec une population à 68% urbaine. Le taux de densité est de 110 personnes au km². Depuis mars 1998, Robert Kotcharian est Président de la République Indépendante d'Arménie.
La composition ethnique du pays est la suivante : 93,3 % d'arméniens, 1,5 % de russes, 1,7 % de kurdes, 3,5 % d'assyriens, grecs et autres. Les dernières éléctions parlementaires datent de mai 1999.
L'Arménie actuelle a pour frontière au nord la Géorgie (164 km), à l'ouest la Turquie (489 km), au Sud l'Iran (35 km) et à l'est l'Azerbaïdjan (566 km). La Constitution a été adopté par référendum national le 5 juin 1995.
Le Premier Ministre est : Antranig Markarian
Le Ministre des Affaires Etrangères est : Vartan Oskanian
Le Président du Parlement est : Armen Khachatrian