La Leçon Individuelle

La leçon individuelle qui ne devrait être donnée qu’à une élève confirmé est au contraire la leçon la plus pratiquée dans les salles d’armes. Ceci découle des raisons suivantes : 

  1. Les jeunes élèves quittent leur cours à des heures différentes, les escrimeurs adultes ont des situations qui ne leur permettent pas d’arriver à la même heure en salle. 
  2. Un club se compose de catégories différentes d’escrimeurs allant du débutant au tireur confirmé, qui rendent impossible, en cas d’arrivée simultanée à la salle, un travail collectif bénéfique et intéressant pour chacun d’entre eux. 
  3. La pratique de la leçon collective étant récente, son adoption en salle est souvent difficile. Nombre d’anciens escrimeurs n’ont jamais pris la leçon collective et ne conçoivent l’entraînement qu’au plastron du Maître. Ceci demande moins d’attention de leur part et ils arguent à tort que donner la leçon nuit aux réfexes de tireur et crée des défauts. Ce point de vue trouve une oreille attentive chez les jeunes escrimeurs et rend extrêmement difficile toute tentative de travail collectif.

La leçon individuelle doit être empreinte des mêmes qualités de progression, d’alternance du travail musculaire, etc… que la leçon collective. Le Maître ne pouvant consacrer qu’un temps limité à chaque élève de 20 à 30 minutes environ, exige qu’il soit échauffé avant de venir au plastron. Dix minutes sont nécessaires à cet échauffement généralié (bras, jambes, tronc ) qui doit encore comporter quelques éducatifs spéciaux à l’escrime (déplacements). L’élève ainsi préparé est immédiatement réceptif à la leçon du Maître qui exige dès le début un rythme soutenu, sans risque de claquage. 

La leçon individuelle comprend trois variétés qui conviennent à l’escrimeur suivant les nécessités du moment. Ce sont : la leçon d’étude, la leçon d’entraînement, la leçon d’assaut.

 

I. LA LECON D’ETUDE : 

La leçon d’étude s’adresse à tous les escrimeurs et à tout niveau d’instruction. 

  1. A un débutant pour apprendre une action.
  2. A un escrimeur confirmé pour corriger un défaut ou apprendre toutes les variétés d’une action.
  3. A un fort compétiteur, pour lui faire connaître les différents procédés tactiques, les diverses préparations permettant de porter une même action à plusieurs adversaires aux caractères et réactions dissemblables.

Cette leçon consiste en l’étude complète et détaillée d’une même action d’escrime et de ses défensives appropriées. Elle peut comporter une révision légère d’une ou deux autres actions précédemment apprises afin de ne pas lasser l’élève. Cette partie " révision " étant placée au moment où le Maître sent l’attention de son élève lui échapper. Les variétés d’exécution d’une même action d’escrime rendront la leçon attrayante et éviteront cet expédient.

 

II. LA LECON D’ENTRAINEMENT : 

La leçon d’entraînement s’adresse à deux catégories d’escrimeurs. 

  1. Elle est donnée pour faire réviser, à rythme soutenu, les actions précédemment étudiées à des escrimeurs ayant un certain niveau technique.
  2. Elle donnée à des escrimeurs possédant un bagage techinque complet pour les maintenir en condition physique et technique. 

Cette leçon d’une durée de 20 à 30 minutes suivant le rythme auquel elle est donnée, comprend 4 ou 5 actions et leurs défensives. Les actions doivent à chaque fois atteindre une ligne ou une cible différente et nécessitent ainsi l’emploi de toutes les défensives. Le Maître pare l’attaque et riposte de temps à autre, ou pare la riposte et contre-riposte afin de développer le mécanisme et l’à-propos de son élève. Pour ne pas l’habituer aux mêmes réflexes le Maître varie ses parades, ses ripostes, ses contre-ripostes. Chaque action doit être précédée de préparations variées ou exécutées sur des préparations différentes, ce qui correspond à l’escrime partiquée à l’assaut.

 

III. LA LECON D’ASSAUT :

La leçon d’assaut, comme sa dénomination l’indique, s ‘adresse à un tireur préparant une compétition. L’intensité qui la caractérise demande qu’elle dure moins que les autres leçons, 10 à 15 minutes environ. Cette leçon comporte 3 à 4 offensives, défensives et contre-offensives. Afin de respecter l’alternance de l’effort demandé à l’élève, le Maître énonce l’action de base, puis il varie, sans prévenir l’élève, ses réactions, la distance, etc… 

Exemple : Sur une action conventionnelle de départ, il : laisse toucher – pare et riposte – augmente la distance – contre-attaque – pare et ne riposte pas – attaque entre deux actions – trompe la préparation – change la sienne – etc… 

L’élève doit immédiatement exploiter la réaction du Maître de la façon la plus simple. Ce travail se fait invariablement sur une action conventionnelle défensive, ou contre-offensive. 

Le Maître corrige de la voix les erreurs techinques ou tactiques de l’élève sans interrompre, comme dans la leçon d'’tude, l'’ction en cours. Il s‘attache aussi à varier sa vitesse, son rythme, sa distance, tachant par là d’assimiler son jeu à celui d’adversaires différents.

Il est bien entendu que les actions conventionnelles de départ seront simples comme cela se pratique à l’assaut. La progression de cette leçon réside dans la difficulté sans cesse croissante pour l’élève d’exploiter les réactions du Maître. 

Cette leçon est très difficile à donner. Elle se rapproche de l’assaut auquel elle ne peut emprunter le travail en deuxième intention, l’initiative venant toujours du Maître. 

A titre d’exemple, une leçon type d’entrainement à chaque arme est présentée en fin de ce dernier chapitre. Cette leçon peut également servir de canevas aux deux autres variétés de leçon.

 

Type d'entrainement :    Epée    Fleuret    Sabre

Retour à l'entraînement