Benjamin Franklin

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Benjamin Franklin et le cerf-volant

Ce dimanche 6 Janvier 1705 Josiah Franklin ajoute du bois dans la cheminée, court au puit chercher de l'eau qu'il doit faire bouillir, il faut beaucoup d'eau bouillante lui a t’on dit, c'est la même chose qu'on lui répète à chaque fois. En s'affairant Josiah se souvient ...

Les Franklin avaient été fermiers et forgerons à Eaton dans l'un des contés du centre de l'Angleterre, le Northamptonshire.

Josiah avait adopté le métier de teinturier, s’était établi à Branbury en Oxfordshire, et s'y était marié. Presbytérien convaincu il avait abandonné l'église d'Angleterre. Le roi d'Angleterre Charles II, voyait d'un fort mauvais œil ces sectaires indépendants, aussi Josiah était venu se fixer à Boston en Nouvelle Angleterre, avec sa femme et ses trois enfants.

Dès son arrivée, en 1685, il abandonne le métier de teinturier, sans grand avenir en cette civilisation encore peu raffinée, et devient fabriquant et vendeur de chandelles, bien plus prometteur dans cette cité aux longs hivers.

Madame Franklin y met au monde encore deux enfants, puis elle meurt.

Moins de neuf mois plus tard, Josiah se remarie avec Abiha Folger, la fille de Peter Folger , de Nantucket, dont il va avoir, coup sur coup dix enfants. Et aujourd'hui c'est dans la rue du Lait à l'enseigne de "La Boule Bleue", que naît Benjamin, huitième enfant d'Abiha, dixième fils de Josiah Franklin, et son préféré.

En 1712 tout ce petit monde s'installe dans le même quartier, rue de l'Union.

À cinq ans Benjamin lit la Bible, à sept il sait écrire.

Courageux et actif, il est plus que ferme en ses principes.

Un jour il conseille à son père, afin de gagner du temps, de remplacer le Bénédicité de chaque jour, par un Bénédicité total et définitif devant le garde manger!

Très tôt Josiah lui inculque la valeur de l'argent : quand Benjamin consacre dix sous à l'achat d'un sifflet misérable et rustique qui casse la tête de ses parents, son père se moque de lui " dix sous pour une aussi piètre acquisition! ", Benjamin accablé par cette révélation ne l'oubliera jamais.

Peut-être est-ce pour la leçon du sifflet, que pendant le 18em siècle, et encore maintenant, qu'il passe pour si bourgeois.

Il ne reste que deux ans à l’école, où au fond il n’apprend que peu de choses si ce n'est une écriture admirable, et un goût très sûr pour la lecture qu'il gardera toute sa vie.

D'abord marchand de chandelles, métier qu'il apprécie peu, autodidacte, influencé par Joseph Addisson et son journal le Spectateur, il trouve sa voie quand son frère James, retour d'Angleterre, lui apprend le métier d'imprimeur dans la "Gazette de Boston".

Nous sommes en 1717, et en 1721 James crée son propre journal le "New England Courant".

Benjamin lit beaucoup, écrit dans la Gazette. Au hasard de ses lectures forts diverses, il est curieux de tout, il trouve un petit ouvrage illustré sur la natation. Benjamin est un nageur expert et le Français Thévenot, l'auteur du traité, y enseigne trente façons différentes de nager. Franklin les essaye toutes.

Comme disait le traducteur dans sa préface : " Diverses petites machines amusantes qui peuvent servir à accélérer la nage, et à rendre les nageurs plus rapides qu'un navire. Par exemple de petites planches en bois avec des valves, ou des charnières, qui attachées aux jambes, peuvent fort bien aider à cela, et rendre le même service que les nageoires des poissons ".

Il se fabrique des nageoires pour les mains et les pieds, se rend compte qu'elles le fatiguent plus qu'elles ne le servent, et préfère le cerf-volant qui le tire, sans efforts ni fatigue, à travers un étang, une rivière. C'est le seul procédé nouveau qu'il ajoute au traité de Thevenot.

À dix sept ans, Benjamin, ambitieux, mur, intelligent, avide de bien faire, juge qu'il est temps de voler de ses propres ailes.

Il écrit pour différents journaux de Boston, vend quelques livres, réunit un peu d'argent, s'entend avec le capitaine d'une Corvette de New York, et, le 30 Septembre 1723, James insère dans son journal " Le Courant " : " James Franklin, imprimeur rue de la Reine, cherche garçon débrouillard comme apprenti ".

Benjamin Franklin, qui quitte Boston est imprimeur, et le reste toute sa vie, cela lui fut une protection, mais l’empêche d'entrer tout à fait dans l'aristocratie internationale, qui exigeait à l’époque comme condition première, un détachement apparent de tout métier commercial.

De New York il se rend à Philadelphie, rencontre et se lie d’amitié avec Willam Keith, Gouverneur de Pennsylvanie.

Il loge chez une Dame Read, dotée d'une fille gentille et aimable : Déborah, il l'eut volontiers épousé, si Madame Read les eut trouvés d’âge convenable, et surtout s'il n'avait pas eu la tête pleine de beaux projets.

Au printemps 1724, courant avril, Keith envoie Franklin à Boston pour y fonder un journal, mais Josiah, à qui Benjamin a demandé de financer l'affaire, ne se laisse pas convaincre. Une troisième imprimerie dans une ville de 7.000 habitants lui paraît une affaire peu sérieuse! Revenu à Philadelphie, Benjamin décide de tenter sa chance en Europe.

Se articles ayant attiré l’attention du gouverneur de Pennsylvanie, il fut envoyé à Londres, et, au début de l'hiver il embarque sur "l'Espoir de Londres", capitaine Annis. Déborah pleure, il promet d'écrire, de revenir...et il débarque à Londres la veille de Noël 1724.

À dix huit ans il entre chez l'un des plus grands imprimeurs anglais : Palmer, dont l'atelier situé à l'enclos Barthelemy, emploie cinquante hommes, puis chez Watts, imprimeur encore plus illustre.

Il écrit " De la liberté et de la nécessité du plaisir de la peine ".

Pendant la traversée vers l'Angleterre, il avait fait la connaissance d'un marchand Quakers : M. Denham, qui s’intéresse au jeune homme, et lui offre une place de clerc dans son commerce. C'est pour Franklin sortir du peuple et enfin entrer dans la bourgeoisie.

21 Juillet 1726 il quitte Londres à bord du Berkshire, capitaine Clark, équipage 22 hommes, débarque à Philadelphie le 11 Octobre à 10 heures du soir " se congratulant de grand cœur les uns et les autres d'avoir terminé un voyage si pénible et si périlleux, et rendant grâce à Dieu ".

Il a terminé son éducation et ses expériences de jeunesse, il va se mettre au travail.

À Philadelphie, Denham instruit Benjamin à la vertu et au commerce, en peu de temps il sera donc devenu un vrai Quaker vertueux et riche.

Alors qu'il se croit installé sur la route de la fortune, une épidémie éclate (février 1727) Denham meurt, et lui se voit presque mourir d'une pleurésie en mars 1727. Il se retrouve seul, épuisé, sans emploi, sans argent, il reprend son ancien métier.

L'imprimerie d’André Bradford n'ayant besoin de personne, il se loue comme ouvrier imprimeur chez Samuel Keimer, qui possède la " Gazette de Pennsylvanie " , se fait des amis de ses compagnons de travail, se les attache, et prépare ainsi du personnel en prévision du jour ou il pourrait ouvrir sa propre imprimerie. Quand les ouvriers commencent à connaître leur métier, Keimer choisit la première occasion pour mettre Benjamin à la porte en cet hiver 1727-1728.

Franklin sans ressources songe à retourner en Nouvelle Angleterre, quand Keimer, qui a reçu une grosse commande de papier monnaie du New-Jersey, le reprend.

Dès qu'il le peut il quitte l'imprimeur, et au printemps 1728 il s'associe avec un ami, Merédith, songe à créer son propre journal, lutte contre les autres imprimeurs, surtout Keimer qui en Septembre 1729 finit par lui céder son affaire. Le 14 juillet 1730 il rachète les parts de Merédith, et devient son propre maître.

Parallèlement ses lectures, ses études, aussi bien que ses fréquentations depuis sa jeunesse, l’amènent peu à peu à une recherche d'une forme de spiritualité.

Il fonde d'abord une société inspirée des Loges Maçonniques d'Angleterre. Vertu, Bienfaisance, Lumière, Franklin et ses amis appellent leur société la Junte.

Grâce à son intelligence, et à l'appui de ses amis, il trouve peu à peu sa place dans la vie politique de Pennsylvanie. Par exemple : en mars 1729, il écrit son premier pamphlet politique "  Une modeste enquête sur la nature et la nécessité d'une monnaie papier ". Il s'attire la faveur populaire, et son écrit étant modéré et persuasif, il ne se nuit pas auprès des riches.

En Juillet 1730 il est propriétaire d'une imprimerie, d'un journal. Imprimeur pour l'Assemblée de Pennsylvanie, centre d'un Club, et l'un des jeunes gens les plus en vue.

Pour être l'ami de tous il faut de la gentillesse et de la souplesse.

Mais il y a des amitiés qu'il faut prendre d'assaut, c'est le cas pour la Franc-Maconnerie qui a sa Loge à Philadelphie en 1727. Il veut, il doit en être.

La Loge de Saint Jean de Jérusalem fait d'abord grise mine au petit imprimeur qui n'est pas du même milieu qu'eux. Franklin leur fait sentir, dans sa gazette, qu'il peut, ou les servir, ou leur nuire. Plutôt que de discuter, ils invitent le malin imprimeur à se joindre à eux.

Il insère de temps à autre des notes, discrètes mais flatteuses, sur les activités et les cérémonies de la Loge. Il en est récompensé : en 1732 Assistant Grand Surveillant de la Loge, en 1734 Grand Maître des Maçons de Pennsylvanie, et de 1735 à 1748 Secrétaire de la Loge.

En septembre 1730 Benjamin se marie à Déborah qui est devenue une maîtresse femme solide au travail. Elle est pauvre, son père étant décèdé, et ce ne sont pas les emplâtres de Madame sa mère qui peuvent subvenir à leurs besoins.

Ce mariage est avantageux pour les deux parties : il la sauve d'une destiné misérable, mais il a une trahison à se faire pardonner, et un inconnu à faire accepter pour fils : Willam Franklin. La famille est de suite au complet, il accepte la vielle Dame, elle accueille le jeune Willam qui a trois ans.

Le secret de cette naissance fut bien gardé, ni l'un ni l'autre, ne nia ou n'affirma quoi que ce soit à ce sujet.

Benjamin travaille durement, et il étudie, lit, apprend le français, langue de la diplomatie des lettres et de l'amour, l'espagnol, langue de l'honneur, l'italien, langue des arts et de la musique. Il reprend le latin, qu'il n'aime guère. Il profite aussi de ses voisins pour apprendre un peu d'allemand, et également un peu de gallois. Sa curiosité en tout est inépuisable.

Il comprend parfaitement qu'un éditeur américain ne peut vivre comme un éditeur de Paris ou de Londres, il sent qu'en ce pays neuf il faut être commerçant, il étend son négoce dans toutes les directions.

Il a fondé une librairie-papeterie, la première au sud de Boston, dans la rue du Marché à Philadelphie, il y vend des livres qu'il imprime, et ceux qu'il fait venir d'Angleterre, toutes sortes d'imprimés, il édite une gazette en anglais, une autre en allemand, il édite les comptes rendus de l'Assemblée de Pennsylvanie, celle du Delaware, et du New Jersey.

Dans sa boutique on trouve toute sorte d'encres, du papier et des plumes, des balances, des ardoises. Il achète de vieux chiffons pour en faire du papier. Il y vend du "très bon chocolat", des compas de marine, de "l'huile d'olive de qualité supérieure", des filets de pèche, des choses aussi indispensables que de la "racine de serpent à sonnette", des serviteurs blancs et des esclaves noirs, de "l’excellent fromage de Rhode Island", du goudron...

Déborah aide son mari dans son commerce, tient la maison, s'occupe de ses enfants, Willam et le petit Françis, né en 1732, et que la petite vérole emporta en 1736. Franklin est fort déprimé par la mort cet enfant, les années ne purent l'en guérir.

Il publie en 1733, sous le pseudonyme de Richard Saunders, " l’Almanach du pauvre Richard ", pour répandre l’instruction dans le peuple. Dans sa gazette il annonce : "Le Pauvre Richard, un Almanach qui contient les phases de la lune, le temps, les marées etc. avec beaucoup de dictons et de plaisanteries spirituelles, la raison qui fait écrire l'auteur sur les rois et les ours, les courtes visites qui sont les meilleures, le jeu du baiser, etc. par Richard Sauniers"

Il se trouve que l'univers entier se passionne pour l’électricité.

Le savant Hollandais Musschenbroek de Leyde (*), vient de réussir à concentrer de l’électricité, et à produire, avec sa bouteille, de grosses étincelles.

Cette étincelle parut à tous magique et extrêmement alléchante.

On en parle, on en raffole, on fait des démonstrations dans les cafés, les universités, les foires.

Tout le monde veut recevoir le choc électrique, aussi bien la duchesse que sa soubrette.

Des charlatans ambulants vont de foire en foire parcourant les villages, en échangeant des chocs électrique contre des poulets ou un dindon.

Curieux de toutes choses, il se passionne également pour la science. En 1744, il invente la " Cheminée à la Franklin " un calorifère, que l'on mettait au^point pour lui à Paris. Et aussi une modification originale de l'harmonica Q'on lui établissait à Versaille . Il espérimentait à Passy une nouvelle forme de lampe.

On lui expédiait des projets et inventions: le moyen de faire de l'or et de l'argent que lui confiait un alchimiste allemand, le "Naupotame" un navire de rivière, que son ami, Le Roy élaborait. le parapluie-paratonnerre que son vieux compagnon Barbeu Dubourg avait mis au point avant de mourir et qui était si tellement commode pour les gens craintifs par les temps de pluie orageuse. il suffisait de faire attention de ne pas se prendre les pieds dans le fil de fer qui pendait du manche, car, sinon, on risquait d'être foudroyé, ou de se casser la figure.

Son actuvité et sa curiosité sont sans limites : il s'intérressait par exemple : aux pirogues d'Otahiti,il proposait l'heure d'été, il avait inventé une nouvelle forme de roues et les faisait confectionner à Londres par Viny,une nouvelle sorte de lunettes à double verres pour voir de loin et de près,

IIl s'impose aux beaux esprits. Il a un sens de l'à-propos qui confine au génie. Il fait à la minute voulue la découverte attendue par tous. L'Europe entière s’excite sur l’électricité.

En 1749, l’Académie de Bordeaux met au concours la question suivante: " Y a t'il quelque analogie entre l’électricité et le tonnerre? ". Le prix est gagné par Monsieur Bergeret médecin à Dijon, qui a fait une belle dissertation entre : " La Matière Tonnante et la Matière Electrique ".

Pendant ce temps Monsieur Franklin, en Pennsylvanie, qui ne connaît ni l’Académie de Bordeaux, ni Monsieur Bergeret, démontre l'identité de la foudre et de l’électricité.

Aidé de trois voisins, il se met à étudier le pouvoir des pointes, découvre qu'elles attirent et émettent de l'électricité.

C'est un esprit simple, peu compliqué, inhabitué au langage des sciences, il doit créer une langue commode, et nomme ces deux sortes de fluide : Positif et Négatif, qu'il représente par les signes plus ou moins, au lieu de les nommer, comme les savants: électricité "Vitrée", et électricité "Résineuse".

Après avoir prouvé le pouvoir des pointes, et démontré l’identité du tonnerre avec l'électricité, il propose et suggère une vérification qui rendrait cette théorie irréfutable : disposer un corps conducteur en fer, de telle façon qu'en cas d'orage il soit en communication avec la matière électrique contenue dans les nuages, et voir s'ils contiennent de l'électricité.

Franklin conseillait, sans l'avoir réalisé, cette expérience : il écrit à peu près ceci : " Au sommet d'une tour placez une guérite qui peut contenir un homme et un tabouret électrique, au milieu du tabouret placez une vergue de fer, qui se courbe hors de la porte, et s’élève de 20 ou 30 pieds et se termine par une pointe aiguë ".

Le tabouret étant sec, l'homme qui y sera placé, pourra être électrisé quand les nuages électrique y passeront et donneront des étincelles, la vergue de fer y attirant le feu des nuages ".

Sur de ses observations, il a inventé le paratonnerre, qu'il a nommé : "Conducteur Electrique", et c'est en 1753 qu'il met ce procédé à la portée de tous, en le décrivant dans son Almanach.

En 1753, il fut nommé Maître général des postes de l'Amérique britannique. L'année suivante, délégué au Congrès d'Albany, il proposa une union des colonies, projet qui fut alors rejeté.

La théorie de Franklin est accueillie avec mépris par les physiciens anglais, mais Dalibard, savant physicien français qui avait traduit de l'anglais en français les lettres de Franklin à Pierre Collinson, inspiré en cela par Buffon, exécute le 10 mai 1752 une expérience dans sa propriété de Marly près de Paris, il érige un grand mât métallique en haut d'une colline, le temps étant orageux, il trouve que la barre métallique est, comme Franklin l'avait perdit, électrisée.

Le physicien De Lor et Buffon lui même le 19 mai, referont l'expérience. Ce succès encourage l'Europe entière à jouer avec la foudre. À Saint Petersbourg, Richnann est foudroyé par une décharge électrique.

Quelques jours plus tard l'expérience est refaite par De Lor, puis répétée devant Louis XV avec succès.

Celui-ci frappé par cette réussite fait écrire aussitôt à Franklin ses compliments. C'est la première lettre qu'un roi écrit au fils d'un marchand de chandelles.

La société Royale des Sciences de Londres, ne voulant pas faire moins que Louis XV, offre en 1753 à Franklin sa plus haute distinction, la Médaille de Copley.

Il achète des terres, durant la guerre il avait prouvé sa valeur, et cela le met, non dans la noblesse, mais dans l'élite sociale.

Pendant ce temps Franklin fait l'expérience du cerf-volant électrique. C'est l'un de ses fils, Guillaume qui fut gouverneur du New-Jersey qui la raconte dans ses mémoires, en voici quelques lignes.

Ce fut dans l’été 1752 que Franklin pu démontrer efficacement sa grande découverte, il lui vint dans l’idée qu'il pourrait avoir un accès bien plus prompt dans la région des nuages par le moyen d'un cerf-volant ordinaire que par une pyramide. Il en fit un en étendant sur deux bâtons croisés un morceau de soie qui pouvait mieux résister à la pluie que du papier .

Il garnit d'une pointe de fer le bâton qui y était verticalement posé, la corde était de chanvre comme à l'ordinaire, et il y avait une petite clé attachée à l'endroit où une corde de soie se terminait.

Aux premières approches d'un orage, Franklin se rendit dans les prairies qui sont aux environs de Philadelphie.

" Il était avec son fils(**), à qui seul il avait fait part de son projet parce qu'il craignait le ridicule qui accompagne les expériences qui ne réussissent pas. Son cerf-volant étant en l'air, un nuage orageux passa au dessus, quand tout à coup il observa que quelques brins s'écartaient l'un de l'autre.

" Il présente aussitôt son doigt fermé à la clé et il en retira une forte étincelle. Plusieurs étincelles suivirent la première. La bouteille de Leyde fut chargée, le choc reçu, et toutes les expériences qu'on a coutume de faire avec l’électricité furent renouvelées ".

Franklin, dans une lettre de septembre 1753, adressée à Collinson écrit : " En septembre 1752, j'élevais une vergue de fer pour attirer l’électricité dans ma maison, afin de faire quelques expériences dessus, ayant disposé deux timbres pour m'avertir quand la vergue serait électrisée "

Le paratonnerre entrait dans les mœurs. Quand à Franklin il entamait sa prodigieuse carrière.

Élu à l'Assemblée de Pennsylvanie en 1747, Franklin y fit adopter de nombreuses mesures pour le bien public, telles que la fondation de collèges et d'hôpitaux, la création d'une milice et d'un corps de sapeurs-pompiers.

Il fut réélu à l'assemblée de Pennsylvanie en 1750,

En 1753, il fut nommé Maître général des posta de l'Amérique britannique. L'année suivante, délégué au Congrès d'Albany, il proposa une union des colonies, projet qui fut alors rejeté.

Choisi pour défendre les intérêts de la Pennsylvanie à Londres en 1757, il réussit à faire révoquer l'Acte du Timbre (Stamp Act), qui interdisait aux colonies de décider elles-mêmes de leurs impôts (1763). Lors de son séjour, il se lia d'amitié avec de nombreux savants et philosophes, parmi lesquels le chimiste Joseph Priestley, le philosophe David Hume et l'économiste Adam Smith..

Bien qu'initialement favorable au roi d'Angleterre George III, il s'en sépara lorsque des taxes sur le thé et le sucre furent imposées à l'économie américaine et dès lors, il soutint le projet d'indépendance des colonies. Ses pamphlets de 1773, Règles pour faire d'un Grand État un petit, et, Edit du roi de Prusse, eurent un énorme retentissement.

Quittant Londres en 1775, il fut accueilli triomphalement à Philadelphie et fut élu député de Pennsylvanie au Congrès continental. Après avoir aidé le général George Washington, au cours de la guerre d'indépendance, il fut l'un des cinq rédacteurs de la Déclaration d'indépendance (1776).

Chargé de solliciter l'aide de la France, Franklin se rendit à Paris où il rencontra Louis XVI et Turgot mais aussi Robespierre et Danton. Sa simplicité et sa bonhomie conquirent les salons parisiens. Avec Mirabeau, il écrivit les Considérations sur l'ordre des Cincinnati. Soutenu par La Fayette, il conclut en 1778 un traité d'amitié entre la France et les États-Unis, puis obtint l'envoi d'une armée, d'une flotte et d'une aide financière considérable. Franklin fut alors nommé par le Congrès ministre plénipotentiaire des États-Unis en France.

En 1781, sans consulter la France, il signa les préliminaires de paix avec l'Angleterre. Le traité de Paris de 1783, signé à Versailles, mit fin officiellement à la guerre.

Rentré en Amérique en 1785, Franklin fut nommé président du conseil exécutif de Pennsylvanie puis élu délégué à la Convention chargé de rédiger la Constitution des États-Unis (1787). L’année suivante, il se retira de la vie publique.

Réélu à l'assemblée de Pennsylvanie en 1750, il est chargé en 1757 de porter à Londres les doléances des colons.

Il écrit ses mémoires en 1777, siège au Congrès Continental.

Député au premier congrès américain il rédige avec Jefferson et Jhon Adams, la déclaration d'indépendance de 1776. La jeune république qu’il a contribué à créer l'envoie à Paris pour obtenir l'appui du roi de France

Il écrit ses mémoires en 1777, siège au Congrès Continental.

Il séduit l'opinion éclairée du royaume, est reçu par Louis XVI en 1778 qui reconnaît la République des Etats-Unis d'Amérique, puis il négocie le traité de paix avec l'Angleterre en 1783

Rentré en Amérique en 1785 couvert de gloire, il a la joie d'assister à la Convention de Philadelphie, et à la Convention Fédérale.

Il s'éteint en 1790 à Philadelphie.

Musschenbroek, physicien hollandais né à Leyde en 1692, mort en cette même ville en 1761, et deux autres savants de la ville inventent la fameuse bouteille.

C'est un flacon de verre dont la surface extérieure est recouverte d'une feuille d'étain, parfois d'aluminium.

L’intérieur est rempli de feuilles de clinquant. Une tige métallique traverse le bouchon et pénètre dans la bouteille. C'est l'ancêtre du condensateur.

1 EXPERIENCE DE MUSSCHENDROEK EN HOLLANDE

Le 14 juillet 1751, le physicien Hollandais Petrus Musschenbroek se trouve en bord de mer, il en profite pour lancer un cerf-volant relié à un mince fil de fer, au ras du sol il ne se passe rien, à 30 mètres de hauteur, il constate de petites étincelles.

Il se porte alors sur une dune de sable, près de Noordwek et obtient alors de superbes étincelles.

Revenu sur la plage le 20 juillet vers 19 heures, il y a un violent orage, il en profite pour lancer son cerf-volant.

Le fil de fer de retenue donne des explosions très fortes.

Avisant plusieurs animaux il s'en approche, et touchant avec le fil de fer la tête d'un chien, puis d’un d'un jeune taureau, et enfin d'un bouc, ils sont si violemment frappés qu'ils prennent la fuite et ne veulent plus revenir.

(ndlr. On les comprend).

* Leyde ou Leiden, est une ville universitaire de Hollande méridionale, située sur le Rhin.

** Le fils dont il est question est Willam.

× × BIBLIOGRAPHIE Ø Ø

1. Benjamin FRANKLIN, Bourgeois d'Amérique de Bernard FAY. Editons CALMAN-LEVI ( Epuisé )

2. Merveilles de la science,

3. Le Paratonnerre de M. FIGIER. Editions FURNE-JOUVET ( Epuisé )

4. Encyclopédie Universelle LAROUSSE.

5. Enclopaedia Universalis.