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Histoire du cerf-volant

On suppose que le Cerf-Volant a vu le jour en Orient, et est probablement issu de la civilisation Chinoise.

Pourquoi la Chine et pas ailleurs ? Il y a 2.500 ans et plus, d’autres civilisations auraient pu l’inventer, il n’en existe aucune trace, ni écrite ni dessinée.

Peut-être est-ce dû au fait du système de la pensée religieuse chinoise et que l’écriture y était conservée sur papier, une matière légère et facile à employer.

Le papier était fait de chiffons réduits en pâte, étalée puis séchée, l’art du tissage fort élaboré, a peut-être aussi, été mis à contribution.

Toujours est-il que les premiers textes écrits datent du troisième siècle avant Jésus-Christ.

Comme tout ce qui remonte loin dans le temps, l’invention de cette machine à voler revêt un caractère semi-légendaire.

Un jour Gongshu Ban vit voler un busard dans le ciel. Inspiré, il découpa des morceaux de bambou en forme de rapace et fit voler la chose, trois jours durant.

Certains documents, comme le Han Fei Zi parlent des inventeurs du cerf-volant : Gongshu Ban, et Mo Di (ou Mo Tzu), et, qui étaient semble t’il, contemporains de Confucius (-551 - 479).

Gao Cheng, qui vivait sous la dynastie des Song, ( -960 -1279) écrit dans ses Origines des Événements qu’en 196 avant Jésus-Christ, les généraux Han Xi et Chen Xi complotent une révolte contre la dynastie des Han. Chen Xi se rebelle et se proclame Roi. Liu Bang, Empereur des Han, prend en personne le commandement de l’armée, et ordonne à Han Xi de le suivre, ce dernier se prétend malade, et demande à rester à Chang’An, la capitale. L’Empereur parti, Han Xi lance un cerf-volant pour mesurer la distance entre son domicile et le Palais Impérial. En accord avec Cheng Xi, il va creuser un tunnel vers le Palais impérial, le prendre par surprise, l’occuper, et avec ses partisans prendre le pouvoir. Liu Bang est averti du complot ... Han Xi et Chen Xi sont exécutés !

Dans le même ouvrage, il relate que sous la dynatie des Liang, en 549, le général rebelle Hou Jing et se troupes assiègent la cité impériale de Nanjing et la coupe de tous ses contacts avec l’extérieur. C’est alors que Yan Kan , un petit fonctionnaire de l’Empereur Wudi, apprend à ses enfants la façon de confectionner un milan* de papier pour y cacher des demandes de renforts. Le prince Xiao Gang sortant de la salle du trône, lance le milan dans le sens du vent afin qu'elle atteigne les armées de renforts, ( il vient d’inventer la Poste aérienne...), mais les assiégeants le prennent pour un objet ensorselé, lui décochent une volée de flèches ...et le milan tranpersé se fracasse au sol. Tentative manquée!!

Dans la Nouvelle Histoire des Tang, au chapitre " Biographie de Tian Yue " Ouy ang Xiu des Song, relate une autre tentative.

En 792, sous la dynastie Tang, l’armée de Tian Yue, encercle la ville de Limning. Le général défenseur Zang Pi, transmet par cerf-volant une lettre demandant des renforts, l’appareil montant à 300 mètres de hauteur, les flèches ennemies ne peuvent l’atteindre. La lettre étant arrivée à destination, les renforts mirent en déroure l’armé de Tian Yue

Cette fois c’est gagné!

Plus tard sous la dynatie Qing, Bi Yuan rapporte : en 1232, le général Su Butai, commandant de de l’armée de Yuan, attaque une ville de la dynatie des Jin ( 1126-1234 ). En très mauvaise position, les soldats Jin lancent un cerf-volant porteur d’une lettre à l’intention de leurs compagnons prisonniers de l’armée des Yuan. Ils les appellent à se mutiner, et de ce fait, obligent l’ennemi à se retirer.

Mais le général Su Butai découvre le projet et le fait échouer!

Sous la dynastie des Han, une autre légende raconte que les Chinois auraient utilisé des cerfs-volants pour effrayer l'ennemi. La nuit venue, ils auraient fait voler au-dessus du camp adverse, des cerfs-volants munis de sifflets de bambou. Percevant ces bruits étranges, l'ennemi terrifié se serait enfui, croyant entendre la voix des dieux prédisant leur défaite.

Une autre légende raconte qu'un général partit sur un cerf-volant au-dessus des troupes ennemies encerclées, et joua de la flûte un air évoquant leur pays. Les soldats en furent si nostalgiques qu'ils devinrent incapables de résister.

Au 6em siècle encore, des cerfs-volants à voilure de cuir eurent un usage militaire, en particulier pour envoyer des signaux à partir des villes assiégées. Les cerfs-volants portaient principalement des messages cachés, ou des codes peints à gros signes sur les ailes.

Au 10em siècle, les cerfs-volants se mirent à chanter dans le vent depuis qu'un Chinois eu l'idée d'accrocher au cerf-volant un sifflet en bambou pour en rendre le spectacle plus agréable.

Ce fut d'abord comme un lieu magique avec le ciel, pour aider le destin, prévoir l'avenir, célébrer les naissances, les événements heureux et les victoires. On lui donnait une dimension mythique et religieuse. Par la suite, il fut à l'origine de plusieurs instruments de recherches scientifiques.

Parmi les significations attribuées au cerf-volant, il y a le pouvoir de guérison de la fièvre. Dans le roman classique "Le rêve du pavillon rouge ", il y est fait allusion: "Les jeunes servantes tiraient sur des ficelles, leurs mains recouvertes d'un mouchoir. Lin Taiyu lâcha prise, et son cerf-volant fut immédiatement emporté par le vent. Elle dit aux autres de faire comme elle. Tout le monde s'exclama: Sœur Lin a laissé partir l'origine de sa maladie, lâchons prise nous aussi. Et disant cela, les jeunes servantes coupèrent les ficelles avec des ciseaux".

On retrouve dans les cerfs-volants chinois bien des symboles populaires: le poisson porte-bonheur, le couple d'hirondelles symbole de fidélité conjugale, la grue symbole de longévité, la chauve-souris symbole de bonheur, etc. Le dragon, pouvant s'élever jusqu'au ciel, évoque la prospérité. D'autres motifs apportent la bonne fortune, procurent sagesse et science, attirent la fertilité ou garantissent de bonnes pêches.

Bien plus tard, Napoléon Bonaparte en Égypte emploiera le cerf-volant pour mesurer la hauteur des Pyramides, l’idée n’était pas perdue.

Il est incontestable que dans la Chine ancienne des hommes s’élevaient à l’aide de cerfs-volants, en voici deux exemples : Chen Meigong de la dynastie des Ming, (1368- 1644), écrit dans "  Les Manuscrits Authentiques de Bai Shiqiao " chapitre " Sur les cerfs-volants ", que sous le règne de Gao Yang, Empereur de la Dynastie des Qi du Nord, (vers 559), on exécuta en masse tous les habitants du nom de Yuan. Wang Shao, petit fils de Wang Xi, de Pencheng, fut lui aussi jeté au cachot. Son cousin Yuan Tou’er, prisonnier avec lui, proposa de s’évader avec d’autres captifs, en partant du pavillon du Phénix d’or, chacun sur un milan de papier*. Mais seul, Yuan Tou’er réussit à se transporter jusque la grand route, ( sur d’un engin planeur plutôt qu’un cerf-volant? )

L’Allemand Otto Lillienthal, en 1891, fit la démonstration éclatante des possibilités de ce genre d’engin.

Dans son livre " les Cerfs-Volants", plublié en 1902, Joseph Lecornu décrit, pages 124 et la suite, l'expérience d'un marin Breton Jean-Marie Le Bris.

Celui-çi avait contruit un aéroplane sans moteur, en forme d'albatros, qui avait fonctionné comme un véritable cerf-volant.

M. Lecornu souligne que Le Bris fut donc un cervolantiste sans le savoir.

Les marins sous les Yuan (1271 - 1368), utilisaient des cerfs-volants montés, pour prédire la réussite ou l’échec d’un voyage en mer.

Ce fut vers 747 pendant la dynastie des Tang, que l’on confectionna des carcasses cylindriques en bambou, enveloppées de gaze et de papiers multicolores, ces lanternes, munies de chandelles accrochées sur les ficelles des cerfs-volants éclairaient la nuit.

Puis on peignit ces objets de branches, de fleurs ...

Sous les Tang, ce genre de lanternes, décorées par des artistes coûtaient fort cher. Seuls les nobles et les dignitaires avaient les moyens de se les payer.

Il y avait quand même des inconvénients à ce genre de vol de nuit : parfois tout le système tombait dans la nature et l’illumination aérienne mettait le feu aux champs et aux maisons. De ce fait, ces féeries, devenues catastrophes, furent plusieurs fois interdites.

Pendant la dynastie Ming, le lancer de cerfs-volants fut parfois supprimé, probablement pour les mêmes raisons.

Les premiers cerfs-volants Chinois on été, selon Needham, ramenés en Angleterre et aux pays-bas , vers l’an 700, par les marchands navigateurs.

× × BIBLIOGRAPHIE Ø Ø

1 . Les Cerfs-volants. Arts et culture traditionnels chinois de Wang Hongxun. Beijing, Chine 1989.

*Les cerfs-volants portaient des noms d oiseaux, milan ou autres suivant les régions.