Cercle Généalogique de Gretz-Armainvilliers

TOURNAN EN BRIE

 

TOPONYMIE

Le nom de TOURNAN a plusieurs origines : Tornam, Tournehem, Tournant. A l'origine du nom reviennent les racines Tur ou Tor, qui signifient, le premier en celtique : tour, clocher, le second désignant l'eau ou une hauteur.

Par arrêté préfectoral du 17.07.1923, la commune prend le nom de Tournan-en-Brie

POPULATION

Ancien Régime : Tournan (+ La Madeleine) : 1709 : 120 (+ 62) feux ; 1713 100 (+45) feux ; 1720 : 78 (+60) feux ; 1725 : 129 (+65) feux, dont 361 (+201) gabellants ; 1756 : 148 (+87) feux ; 1761 : 160 (+90) feux ; 1774 : 138 (+73) feux ; 1777 : 151 (+82) feux ; 1783 : 165 (+86) feux

Nouveau Régime : 1790 : 1 035 (+533) habitants ; an II : 1559 hab. ; an VIII : 1506 hab. ; 1806 : 1 529 hab. ; 1820 : 1 640 hab. ; 1826 : 1 711 hab. ; 1831 : 1 811 hab. ; 1836 : 1 806 hab. ; 1846 : 1 721 hab. ; 1856 : 1 706 hab. ; 1866 : 1 781 hab. ; 1876 : 1 764 hab. ; 1886 : 1 893 hab. ; 1896 : 2 052 hab. ; 1906 : 2 164 hab. ; 1921 : 2 248 hab. ; 1931 : 2 248 hab. ; 1946 ; 2 301 hab. ; 1962 : 2 813 hab. ; 1968 : 3 430 hab. ; 1975 : 5 038 hab. ; 1982 : 4 726 hab.

LES TEMPS ANCIENS

Si des restes néolithiques ont été retrouvés sur les communes de Presles, Tournan et Favières, c’est à partir du 4ème siècle que l’activité religieuse de Tournan s’est développée : les monastères furent nombreux, les saints aussi ; Sainte Fare aurait fait bâtir le monastère d’Eboriac (Faremoutiers).

­ Au 11ème siècle le nom du premier seigneur de Tournan connu à ce jour est Guillaume de Vitry : en 1088, il donna l’église Saint-Denis de Tournan aux moines de Saint-Maur.

­ De 1147 à 1293 la famille de Garlande régna sur les terres de Tournan, accordant des privilèges, faisant des dons à l’église Saint-Denis, aux abbés de Saint-Maur dont dépendait l’église.

­ En mai 1293, Jean II de Garlande vend les terres de Tournan, de Marles, de Fontenay, de Favières et de Conches à Pierre de Chambly, chevalier. A partir de cette date les seigneurs se succèdent à un rythme parfois précipité.

­ Juin 1295 : le Fils du roi Louis Philippe fait l’acquisition du moulin de Tournan

­ Janvier 1320, le 3ème fils de Philippe V, Louis, reçoit Tournan et le Vivier-en-Brie..

­ Janvier 1343 : Philippe de Valois donne à son fils aîné, Jean, duc de Normandie, (futur Jean le Bon) la terre de Tournan.

Puis les terres de Tournan sont gardées par différents chevaliers qui, vers 1370 abandonnent le château féodal pour habiter Armainvilliers, avec une exception pendant la guerre de cent ans où le château féodal de Tournan était plus sûr.

LES TEMPS MODERNES

­ En 1572, le duc et la duchesse de Montpensier deviennent seigneurs de Tournan.

­ En 1584, un édit du roi Henri III supprime l’office de lieutenant de la prévôté de Tournan et instaure garnison à Armainvilliers. Les remparts de la ville tombant en ruines, " bourgeois et manants " se mettent à les entretenir contre la permission de percevoir un octroi.

­ En 1644, la Seigneurie de Tournan passe à la famille de Béringhen. Jusqu’à la Révolution l’histoire d’Armainvilliers et de Tournan ne feront qu’une.

La famille de Béringhen occupa toujours des postes importants auprès du roi Louis XIII, d’Anne d’Autriche puis de Louis XIV.

­ En 1761 Henri Camille de Béringhen, accablé de dettes, doit se défaire de son domaine.

De ce fait, Louis XV devient propriétaire des terres d’Armainvilliers et de Tournan qu’il ne garde que le temps de les échanger contre la principauté des Dombes. A la suite de cet échange, les terres d’Armainvilliers et de Tournan passent entre les mains de Louis Charles de Bourbon, comte d’Eu. Ce dernier meurt en 1775 et tous ses biens deviennent propriété de son cousin germain, Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre.

­ L’hiver 1788 a été on ne peut plus rigoureux, la misère se fait grande à Tournan. La ville devient totalement dépourvue de blé et de farine, les boulangers ne peuvent plus fournir les habitants, le tumulte est grand.

Le duc de Penthièvre, informé des difficultés de la ville, fait un don de 3000 livres pour aider à l’alimentation des habitants. La population manifeste de plus en plus, des habitants d’Ozoir s’approchent de la ville, la Gendarmerie Nationale intervient le 26 avril 1792, les municipalités de Tournan et de la Madeleine décident par arrêté de défendre la liberté du commerce contre les abus et les spéculateurs.

DEPUIS LA REVOLUTION

­ Le 22 février 1792, des habitants de Tournan guidés par le citoyen CHEMIN créent la " Société des amis de la Liberté et de l’Egalité ".

­ En 1793, le curé PLUQUET incarcéré, est jugé, acquitté il revient à Tournan.

­ Napoléon et Joséphine virent, l’espace d’un court passage, marquer la vie de Tournan : il en reste trois petits canons que l’on peut voir dans la tour de la mairie.

­ 14 septembre 1870, dans la matinée arrivent dans Tournan les troupes allemandes. Un régiment prussien y séjournera jusqu’au 1er novembre, et sera remplacé par une garnison d’infanterie bavaroise qui y demeurera jusqu’au 24 juin 1871.

 

QUELQUES MONUMENTS

­ Le porche : seul vestige du château féodal, qui sert d'hôtel de ville.

Classé monument historique en 1947, date de 1100 environ. Le campanile contient une horloge et une cloche. Cette dernière provient de l'ancienne église Saint-Denis de Tournan, détruite lors du bombardement de 1944.

­ L'église de la Madeleine : Elle aurait été érigée au 11ème siècle. Le couvent de religieuses, annexe de celui de Faremoutiers était sans doute à proximité. Cette église avait la primauté sur celle de Tournan, considérée alors comme la chapelle du château. Dans certains actes, on mentionne la cure de la Madeleine et Saint-Denis de Tournan, son annexe.

Malgré les réparations effectuées à l'aide de 800 livres léguées en 1711 par le lieutenant-colonel Jacques de GUEBILLON, châtelain de la Motte, l'édifice menaçait ruines en 1791, d'autant plus que les révolutionnaires y avaient placé un atelier de salpêtre servant à la fabrication des poudres.

Aussi le 8 juillet 1791, l'église est désaffectée et la paroisse rattachée à celle de Tournan l'église Saint-denis devint alors église paroissiale pour l'ensemble de Tournan. Enfin, le 22 nivôse an XII (1803) la municipalité décida la démolition de l'église de la Madeleine. Le cimetière qui l'entourait resta jusqu'en 1852.

­ L'ancienne église Saint-Denis : Au début du XIIIème, Anseau II de Garlande, depuis peu seigneur de Tournan en même temps qu'il construit un château "moderne" et dote la ville d'une charte de franchise, aide les moines du Prieuré, à qui il fait de nombreux dons, à construire une nouvelle église : celle-là même qui disparaîtra sous les bombes le 22 juin 1944.

Son édification ne sera terminée qu'en 1345. Enclose dans l'enceinte du Prieuré, c'est un édifice rectangulaire, doté d'un chevet à pans coupés, de la largeur de la nef principale. Le clocher très élancé est surmonté d'un pavillon, et sa hauteur totale est d'environ 36 mètres pour une base de 5 m x 5 m. L'église sera à nouveau restaurée en 1483, puis à de nombreuses reprises, jusqu'en 1932.

 

­ La nouvelle église Saint-Denis : c'est le 27 février 1955 que fut posée la première pierre de cette église, par Mgr Debray, évêque de Meaux. Cet édifice en moellons de la région pour les murs avec plancher de pin pour le plafond et cuivre pour la toiture est composé d'une seule nef de 13,50 m de largeur sur 30 m de longueur, précédée d'un vestibule contenant le bénitier.

On pénètre à l'intérieur par un porche partagé en son milieu par une sculpture représentant Saint Denis, la tête a demi tranchée par un glaive.

Sur le côté est et sur le même front que l'édifice principal s'élève le clocher construit lui aussi dans le même matériau. La base du clocher est occupée par le baptistère et le sommet contient les cloches au nombre de 4. Les deux plus anciennes proviennent de l'ancienne église détruite, les deux autres de l'église de Jemmapes en Algérie.

­ La fontaine : Cette fontaine-vasque offerte par le comité d'initiative a été inaugurée le 21 mai 1911 . Il y avait quelques mois qu'au sein du comité d'initiative était née, l'idée de l'ornementation de la place du Marché-au-Blé. En effet, à la séance du conseil municipal du 27 novembre 1909, ce comité s'était proposé de faire ériger à ses frais une statue sur socle de pierre de taille, intitulée la Verseuse. Les Beaux-Arts ne disposant pas d'œuvre de ce genre, avait pris bonne note de la demande.

Finalement ce fut une vasque en fonte qui orna et orne toujours l'ancienne place du Marché-au-Blé, aujourd'hui place du Jet-d'Eau.

­ L'hôpital local ou cantonal de la rue de Paris : Bien que l'inauguration n'eut lieu que le 10 avril 1904, l'hôpital fonctionnait avec 14 lits depuis 1902. Le personnel en était de six religieuses de la Congrégation des filles de la sagesse et un infirmier-jardinier, sous la direction de la supérieure mère Pacifique-Marie Charbonnier. La construction et le fonctionnement de cet hôpital n'ont été possibles que grâce aux dons de Monsieur HENNECART, Monsieur FORGEMOL de BOSTQUENARD, Monsieur JOUBIN et surtout de la baronne de ROTHCCHILD, qui tout au long de sa vie soutint l'établissement moralement et pécuniairement, notamment lorsqu'il s'agit d'agrandir la salle d'opération et d'installer une salle de radiologie en 1921 et, en 1929 de surélever le pavillon des vieillards d'un étage et l'installation d'un ascenseur en 1931.

En 1976, on commença à construire derrière l'établissement primitif un hôpital de soins pour personnes âgées conçu pour accueillir 120 malades et pourvu du confort le plus moderne. Il fut mis en service le ler novembre 1978.

Quelques rues

­ Rue de la Montagne appelée ainsi pour honorer le groupe des députés de la Convention connus dans l'histoire de la Révolution sous le nom de Montagnards parce qu'ils siégeaient sur les gradins les plus élevés de la salle des séances de cette Assemblée. C'est la seule des rues de Tournan qui ait conservé, jusqu'à nos jours, son appellation révolutionnaire.

A l'angle de cette rue et de la rue Marcel Micheau subsiste un lavoir alimenté par une source. Le frontispice du petit édifice abritant la source porte gravée dans la pierre la date de 1783 car c'est cette année-là que le Duc de Penthièvre en fit don à la ville de Tournan.

­ Rue des Carreaux : quartiers de maraîchers - les carreaux étaient les châssis vitrés

­ Rue de l'abreuvoir : ce dernier n'existe plus, mais il était situé à l'entrée de la rue, près du 1er pont de la Marsange

­ Bd Isaac Péreire : ainsi appelé pour honorer Madame Péreire qui a fondé en 1884 a quelques dizaines de mètres de là, un hôpital de 45 lits et en 1904 une maison de repos pour les employés des grands magasins du Louvre dont elle était un des principaux actionnaires.

Cet établissement démoli au début de 1983 a fait place à la nouvelle clinique chirurgicale, inaugurée le 17 mars 1990.

­ Rue du Gaz : ainsi nommée par ce que c'est à l'intersection de cette rue et de la rue de l'Abreuvoir que fut construite en 1878 une usine qui permit pendant près d'un siècle de fournir du gaz d'éclairage aux Tournanais.

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­ voici la liste des commerces qui existaient en 1890 :

1 pharmacien - 1 vétérinaire - 1 armurier - 10 aubergistes - 2 architectes - 1 blanchisserie - 2 bonnetiers - 3 bouchers - 1 carrossier - 4 charcutiers - 1 charpentier - 2 chaudronniers - 3 coiffeurs - 5 cordonniers - 10 épiciers-merciers - 6 fruitiers - 1 fab. de cidres - 1 fab. de chaises - 3 grainetiers - 2 horlogers-bijoutiers - 4 hôtels-restaurants - l libraire-papetier - 5 limonadiers - 1 loueur de chevaux et de voitures - 3 maréchaux-ferrants - l messager - 3 menuisiers - 2 "modes et lingerie" - 3 nouveautés et draperies - 1 marchand de parapluies - 1 pâtissier - 2 maîtres paveurs - 6 peintres-vitriers - 1 photographe - 3 serruriers - 2 débitants de tabacs - 1 tapissier - 1 usine à gaz - 1 fab. de vannerie - 2 marchands de vins en gros -

 

 

Historique établi par Mme Denise Zante, adhérente n°4, que nous remercions, à partir des livres suivants :

*Jourdain Antoine, Tournan, village de la Brie française à travers les siècles, Villiers-sur-Marne, Société Historique, 1975, 166 pages

*Moreau Roger, Promenade dans les rues de Tournan, Amattéis, Le Mér-sur-Seine, 1993, 208 pages

*Le Mée-Orsetti et Le Mée René, Paroisses et communes de France : La Seine-et-Marne, Paris, 1988, 942 pages