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COURRIER ELECTRONIQUE.

 

 


La confidentialité du courrier électronique reconnue par le Tribunal Correctionnel de Paris.


Trois cadres d'une école ont été condamnés pour la lecture des e-mails d'un étudiant.
Le Tribunal Correctionnel de Paris reconnaît ainsi la confidentialité des courriers électroniques.
Un e-mail, " message électronique de personne à personne ", est un courrier comme un autre, une " correspondance privée " protégée par le secret des correspondances, a estimé, jeudi 2 novembre, le Tribunal Correctionnel de Paris.
Ce jugement était très attendu, aucune décision judiciaire ne déterminant jusqu'ici à quel régime obéit le courrier électronique, certes privé, mais transitant " à découvert " par l'internet.
Le code des télécommunications, a expliqué le Tribunal, protège " toutes les communications à distance actuellement connues, qu'il s'agisse des communications téléphoniques ou de celles effectuées par Minitel, par télécopie, par fax et par satellite réseau Internet ".
Les magistrats en ont déduit que " le réseau mondial du Net et l'intégralité des services qu'il offre, comme celui de la messagerie électronique, entrent donc dans le champ d'application de la législation relative aux télécommunications"
" Toute relation par écrit existant entre deux personnes identifiables, qu'il s'agisse de lettres, de messages ou de plis fermés ou ouverts ", est une correspondance, a estimé le Tribunal."
" Cette relation est protégée par la loi, dès lors que le contenu qu'elle véhicule est exclusivement destiné par une personne dénommée à une autre personne également individualisée, à la différence des messages mis à disposition du public."
Sur les bases de cette appréciation, Hans Herrmann, directeur du laboratoire de physique et mécanique des milieux hétérogènes (PNMH) de l'Ecole supérieure de physique et de chimie industrielle (ESPCI), Françoise Virieux, ingénieur au CNRS et administrateur des systèmes et réseaux informatiques du laboratoire, et Marc Fermigier, maître de conférences, ont été condamnés à des amendes de 10 000 francs pour les deux premiers et 5 000 francs pour le troisième.
Maître Paul Iweins, avocat des prévenus, avait plaidé que, " si une lettre est cachetée par son auteur puis confiée au réseau postal, il n'en est pas de même pour un e-mail non crypté, tapé sur un écran d'ordinateur et confié à des serveurs de messagerie ".
Par ailleurs, les prévenus avaient invoqué la nécessité de s'assurer que la sécurité du réseau n'était pas menacée. Mais le tribunal, là encore, a rappelé que la loi ne permettait l'interception des correspondances que dans des cas précis comme " les nécessités d'une bonne administration de la justice, ou celles dites de sécurité, ou encore celles tombant sous le coup de dispositions légales particulières (postales, douanières, ou en rapport avec le fonctionnement des établissements pénitentiaires…) ".
Le jugement du Tribunal Correctionnel de Paris a d'autant plus d'importance que, récemment, la justice anglaise avait rendu une décision en sens contraire. Le Regulation of Investigatory Act promulgué le 24 octobre dernier autorise en effet les patrons britanniques à ouvrir le courrier électronique de leurs employés sans leur en demander l'autorisation.
On sait également, depuis la publication d'une étude de l'American Management Association, que 45 % des entreprises américaines se livrent à une telle forme d'espionnage du courrier électronique reçu ou émis depuis le lieu de travail. La décision du Tribunal de Paris devrait empêcher que de telles pratiques soient rendues possibles en France.
La CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) reconnaissant encore récemment recevoir un nombre croissant de demandes d'information quant à la réglementation en matière de surveillance électronique, que ce soit de la part d'employés ou d'employeurs.

 

La confidentialité du courrier électronique reconnue par le Tribunal Correctionnel de Paris.

Récupéré sur le site CGT Société d'étude