CHAUDRONNIER, IÈRE, n. (1277)
dérivé de chaudron, du latin calidarium "étuve,
chaudron".
Personne qui, dans un cadre artisanal
ou industriel, travaille certains métaux (cuivre mais aussi
fer, acier, aluminium) pour la fabrication de divers objets et
appareils (ustensiles de cuisine, chaudières à vapeur,
appareils de distillation, autrefois instruments de musique en
cuivre, parfois objets d'art en cuivre), vend, répare certains
de ces objets. Un jeune compatriote, Husson Le Maistre, chaudronnier
dans le village de Varville (A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc,
1908, p. 523).
Chaudronnier ambulant. Chaudronnier qui achète de
vieux cuivres et les revend (cf. VIDAL DE LA BLACHE, Tabl.
de la géogr. de la France, 1908, p. 326).
En appos. Maître chaudronnier. Garçon, apprenti
chaudronnier (LITTRÉ). Après la rencontre
d'un Auvergnat chaudronnier (CHÊNEDOLLÉ, Journal,
1812, p. 70).
P. métaph., iron. :
1. Et ce n'est point miracle que cette civilisation mécanique
ait produit encore, parmi tant de machines, une machine à
penser. Seulement comme vos oiseaux mécaniques s'envolent,
sans que les chaudronniers sachent bien comment, ainsi
cette idée mécanique se soulève par bonds
au-dessus de la terre; et les chaudronniers applaudissent
de leurs larges mains.
ALAIN, Propos, 1922, p. 393.
Avec une nuance péj. Personne rustre, peu
attachante, en particulier écrivain, journaliste modeste,
de peu d'envergure :
2. Un impertinent conseiller désirait qu'il [l'auteur]
mît au bas des feuillets la traduction de toutes les phrases
latines (...) pour l'intelligence (...) de ceux de messieurs les
maçons, chaudronniers ou perruquiers
qui rédigent certains journaux.
HUGO, Han d'Islande, 1823, p. 12.
Rem. Bien que tous les dict. gén. sauf DUB. donnent
les 2 genres à ce mot, la docum. n'atteste qu'une seule
fois le subst. fém., avec une nuance péj. (cf.
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 706).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1740
s.v. Chauderonnier (cf. aussi FÉR. 1768).
Ds Ac. 1762-1932 sous la forme moderne. FÉR. Crit.
t. 1 1787 propose la graph. chaudronier. Étymol.
et Hist. 1277 (Cart. de Jouarre, B.N. 11571, fo
55 vo ds GDF. Compl.). Dér. de chaudron*;
suff. -ier*. Fréq. abs. littér. :
43. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 249. SAIN. Lang. par.
1920, p. 142.
Source :
Le TLF informatisé