CARNETS MAURITANIENS

OUADANE-CHINGHETTI

(AVRIL 2002)

Paul Maudonnet

  Jeudi 11/04/02

Marseille m’accueille sous la pluie. Grisaille vite oubliée par les retrouvailles avec Gérard et Isa, amis rencontrés sur le GR 20 en Corse parmi les hasards des pas que nous cheminions ensembles.

Simplicité directe et chaleur de l’accueil du Méridional, nous visitons la ville après avoir dégusté une salade de rougets dans un restaurant typique du vieux port. J’apprécie la diversité de la cité, contrairement aux idées reçues qui la figent dans une image stagnante. Surprises de la vision des Calanques.

Isa, sa compagne, nous a fait des cannellonis à la Brousse, fromage Corse. Nous nous remémorons nos instants de souffrance et de joies sur un des sentiers réputé le plus difficile d’Europe. 18 Kgs sur le dos, ça forge!

Réveil à 3h00 du matin, Marseille sommeille. Je quitte mon ami Gérard qui m’accompagne à l’aéroport en le laissant retourner vers les bras de Morphée et me dirige vers les formalités d’enregistrement. Je tape mes derniers textos et m’embarque.

Vol Marseille /Atar. Vendredi 12 avril

09h15, heure locale, les côtes Africaines se découpent à travers le hublot. Montagnes Marocaines et survol des villes de Fez, Marrakech, les Milles et une nuit, quoi!

ATAR

Il fait frais et même très bon, le ciel est d’un bleu pur et l’air déssèche la bouche. Premières formalités dans la nonchalance, changement de monnaie, (missieur, missieur, par ici!) 1000 Ougiyas valent 30 francs . Contact avec mon guide et premières personnes du groupe, j’achète des carte postales à un enfant, et nous voilà emporté par 3 heures de 4X4 sur une piste parait-t’il bonne mais qui ne ménage pas mes lombaires. La passe du massif de l’Adrar impressionante, cailloux et montagne saillantes.

Puis un immense plateau de plusieurs dizaines de Kms où la végétation se fait rare, courte et sèche.

Nous rencontrons un véhicule en panne. Ici, la solidarité et l’entraide sont totales.

Malheureusement , nous n’avons pas la clé souhaité. Le prochain derrière nous, sûrement.

Arrivée à Ouadane, ville ancienne des dattes (ouad/oued) et du savoir (dane), immense cité caravanière aujourd’hui en ruine. 2 ou 300 habitants y vivent. 4000 auparavant.

Nous visitons la vieille ville, ruines immenses et restauration désuète. C’est là que l’Imam dit la prière.

Le musée nous amuse par les interminables explications suivies de silences non moins étirés du pédagogue Sidi Mohamed Ould Abidine Sidi. Le conservateur s’ingénie à trouver une utilité à chaque objet hétéroclite.

Nous prenons congé gentiment afin de ne pas louper le coucher de soleil sur la ville.

Le soir, nous nous présentons au repas :

Le guide s’appelle YALUJA, il est conteur , il nous explique notre programme de marche.

Notre groupe est constitué par une institutrice de Morlaix, une enseignante, une psychologue pour enfants, deux psychologues pour enfants!, un banquier , un enseignant chercheur. L’Ouest est bien représenté: La Roche sur Yon (j’apprendrai plus tard qu’ils connaissent Paul Maudonnet Senior et qu’ils ont même un livre de lui), Angers et Morlaix.

Je ne trouve pas le moyen de poster mes cartes, l’aubergiste ne va pas à Atar cette semaine.

Samedi 13/04

05h15, réveil sous la tente avec la prière de l’Imam. Etrange sensation empreinte d’irréalité mais aussi de sérénité. Renouvelée 1/4 d’heure plus tard.

Les chamelliers sont prêts, nous partons sur le plateau, direction Est : roches, végétation régulière. Le paysage est immense et la marche ponctuée de sable mi-mou mi-dur , ou de passages durs et caillouteux.

On lit à sol ouvert les empreintes de Fenecs, Lièvres, lézards et scarabés.

Je parle avec un chamellier, il se sent fatigué et courbaturé, je lui donne de l’homéopathie. Un autre se plaint d’une rage de dent.

Nous faisons étape après 3 h de marche. Nous déjeunons de légumes en boites et ananas. Le thé est délicieux:

Le premier, amer comme la vie

Le deuxième doux comme l’amour

Le troisième suave comme la mort.

La sieste s’impose

Direction Sud

Départ sous le soleil et étape très chaude, deux heures de marche. Coups de soleil sur les bras. Le rythme de marche est rapide, par petits pas. Je trouve ma cadence et le paysage change. Nous rentrons dans les dunes.

Les chamelliers font un sacré travail, parlent peu et avancent d’un pas affirmé.

Le bivouac se fait sur les dunes, le soleil commence à filer sur l’horizon et les guides s’affairent aux tâches du repas: nouilles à la Mauritanienne (tout cuit ensemble, carotte, petits pois et sauce épicée).

Dimanche 14 avril

Nuit infernale: le vent n’a pas arrêté de souffler, et de plus en plus fort. Je m’étais décidé à bivouaquer à la belle étoile mais le sable a eu raison de ma nuit. J’ai cédé à 3h du matin, rejoignant les guides et chamelliers sous la tente, non sans avoir chassé les gros scarabés cachés sous mes chaussures, duvet et sac à dos.

Petit déjeuner au frais à 6h00, semoule délicieuse, café au feu de bois et pain Mauritanien légèrement sucré. Le bois est aussi un élément précieux et nous verrons souvent les guides ramasser en prévision de nombreuses bûches.

Nous avons enfin trouvé le désert et ses dunes, lisses, rondes et immenses. Les dessins que le vent a tracé sont d’une symétrie parfaite. Sur le sommet de l’une d’elles , le paysage est impressionnant: plaines à perte de vue, espace saôulant de grandeur. J’aimerai pouvoir le prendre et le garder en moi et mes yeux sont loin de pouvoir embrasser , d’un seul regard, toute cette étendue. Notre étape s’arrête dans l’oasis de TENEWCHARTT, palmiers, verdure, eau et dattes.

Ici, on cultive la tomate, le blé, la patate douce et autres légumes.

Nous sommes logés dans des cases, la douche consiste en un bidon avec une boite de conserve , le luxe!

Je fais mes emplettes à la coopérative du village et trouve deux colliers.

Ballade dans l’oasis, de nombreux puits sont disséminés dans le village, l’eau est à peu près à 5 mètres du sol, sieste et méditation sous les palmiers.

Lundi 15 avril, direction Sud-Ouest

Superbe lever de soleil sur l’oasis et autre vue dégagée quelques instants plus hauts. Puis dunes et sable assez mou, donc fatigue et chaleur. Hier soir , nous avons eu le chanteur du village venu avec les femmes aux percussions nous conter de longues mélopées, reproduisant dans leurs paroles la religion, l’amour et l’érotisme. Ceci me fait penser à une musique plus Africaine qu’Orientale. Je pense notamment à la Capoeira Brésilienne (venue à l’origine d’Angola).

Nous bivouaquons sous un Acacia, le repas est bienvenu, la sieste aussi. Je commence à prendre le rythme Mauritanien!

J’ai mieux dormi la veille, à part les ronflements de mon voisin. La température est très fraiche vers 3 h00 et je me calfeutre dans mon duvet. Cette nuit, un chameau est venu lui aussi nous conter ses mélodies ...

Hier, nous avons aussi mangé le méchoui, un régal, viande gouteuse et semoule fluide (elle a cuit dans la carcasse)

Direction Ouest 21 Kms

après-midi chaude, très chaude et rythme de marche effrenée. Trop rapide à mon goût , mais elle permet d’arriver plus rapidement à terme au bivouac du soir. Paysage moins spectaculaire : plaine après le Oued, semée de cailloux et alternance de sable mou/dur.

Nous campons sur une dune. On verra si le vent ne se lève pas. Je dors maintenant à l’extérieur de la tente, contre le vent à l’abri de la toile. Le ciel nocturne est superbe. J’en devine les constellations du scorpion et du poisson.Il me revient en mémoire l’interrogation de Victor Hugo : "Qui oserait prétendre que le parfum de l’aubépine est indifférent aux constellations ? "

Mardi 16 avril direction Ouest, 12 Kms.

Un peu mieux dormi mais fraicheur le matin. Et puis mon voisin ronfle, c’est bien la peine !

Déjeuner de la galette cuite dans la braise, sous le sable : bon pain et miche riche et ferme. Ca crisse un peu sous la dent.

Nous partons sur un plateau caillouteux monotone puis entamons les dunes devant un autre grand paysage ouvert devant nous: vastes plateaux se succédant, ponctués de grandes dunes. Plus fatigués aujourd’hui, nous arrivons dans un Oued pour le déjeuner.

Ici, la vie est simple, rythmée par les choses essentielles organisées dans la journée : réveil, préparation du déjeuner, rangement du matériel, recherche des chameaux laissés en pâture (mais entravés), et marche. 33 à l’ombre et quelques 40 et plus au soleil.

Mercredi 17 avril , 16 Kms, direction Ouest

Nous avons bivouqué la veille en pleine dune où l’impression de solitude était totale. J’ai d’ailleurs bien dormi. J’ai donné ma cassette Brésil et XX siècle à Oussein le cuisinier, il avait l’air content et marqué son étonnement quand il a vu ma trombine sur la pochette!

Nous décidons de faire la dernière étape en une seule fois, les chaleurs de l’après midi sont trop forte, j’ai d’ailleurs pris un coup de chaud hier, mal de tête et coup de soleil malgré mon chèche.

Lever à 5 h00, parti à 6h00.

Premier levé, le chamellier m’offre le thé près du feu qui me réchauffe.

Jusqu’à l’Oasis de Chinguetti, paysage agréable et toujours aussi intéressant. Le berger nous désaltère de Coca-Cola. Cela tombe bien, car nous étions tous un peu dérangés par l’eau stagnante des bidons, et ce, malgré les pastilles de Micro-Pur.

Après l’oasis, nous retrouvons les traces de la civilisation et les marques d’abandon de ce pays : ordures disséminées partout et cases plus ou moins rafistolées de plastiques ou tôles bardant les côtés.

Les enfants nous abordent : "cadeau, cadeau".

Nous sommes sous le choc, après les visions des payasages paradisiaques parcourus.

Nous arrivons dans l’auberge de TENDEWEJA qui nous accueille chaleureusement et retrouvons quelques habitudes Européennes , douche et toilettes. Les femmes se coiffent , les hommes se rasent et laissent tomber le short!

Le programme de l’après-midi s’organise et nous perdons petit à petit nos repères Sahariens.

Visite de Chinguetti, 7° ville de l’Islam, célèbre pour ses manuscrits. Nous tentons l’ouverture de la poste, mais le facteur est parti à Atar. Toujours pas moyen de trouver mes timbres!

Deux bibliothèques sont au programme.

Au dessus de l’entrée de la première s’affiche sur un panneau de bois la devise :

"La connaissance est une fortune qui n’appauvrit pas celui qui en a "

J’en fait mienne.

Beaucoup de livres sont en décrépitude. Les feuilles sont rongés par les termites et autres Xylophages. Certains sont en consultation libre. Les enluminures sont superbe et les caractères Arabes nous séduisent.

La ville est sale, tas d’ordure et désorganisation culturelle complète. L’ancien marché Français est une ruine.

Les pauvres propriétaires de ces livres en sont rendu à aller eux-même à Nouakchott photocopier et scanner ce qui peut être sauvé.

YAYA m’invite à prendre le thé chez des amis.Le meilleur de Chinghetti

Un Français est là, il bourlinghe en 4X4 dans toute la Mauritanie.

Je retrouve un parfum d’aventure, même si ce moyen de locomotion me laisse à penser qu’on passe à côté de bien des choses .

Jeudi 18 avril

Marché et achat de bijoux le lendemain matin, théières et boubous. Nous sommes sollicités de toute part ,"pour le plaisir des yeux", mais dès que nous avons le malheur de toucher un objet, nous nous trouvons aggripé et je suis même obligé de demander fermement à l’un des marchands de me lâcher le bras!

Nous nous retrouvons à l’auberge.

L’après-midi, direction Atar en 4X4, formalités de police sur la route: le chauffeur ne s’est pas arrêté à l’aller : 600 Ougiyas d’amende.

Des Belges en vélo font le voyage pour 6 mois dans toute l’Afrique. Courageux!

A Atar, mon espoir enfin de pouvoir timbrer mes cartes s’envole avec "la descente, c’est la descente" qu’il me dit le guichetier en me fermant la porte au nez! Ebahi et furieux, je m’apprête à sortir quand le bougre se décide à rouvrir. Il ne veut nous vendre que 29 timbres, pas plus. Palabres interminables, nous nous énervons.

Il faut 3 énormes timbres pour une petite carte postale, et en plus, j’ai déjà écris le texte. Tant pis, j’en mettrai au recto.Je commence à coller mes précieux sésames quand voilà notre bougre qui maintenant nous met dehors. Fermeture! Pas moyen de mettre mes cartes dans l’unique boîte aux lettres d’Atar!!!

Nous allons vers notre auberge : du carrelage partout, et blanc. Des douches, baignoires et des chambres avec lit et clim. On se sent perdu dans ce luxe innatendu. Pour l’accueil, on repassera

, on aimait mieux nos petite auberges dans la cambrousse.

Visite de la ville, nouvelles sollicitudes, encore plus tenaces, j’apprends même que mon frère a acheté dans cette boutique tout un tas de babioles!...

Nous nous réfugions dans le musée d’Atar, très intéressant, avec un guide sympas, qui nous explique l’organisation des castes et la hiérarchisation de la culture Maure, des coutumes et nombreuses cérémonies symboliques qui ponctuent leur existence. Chacun a sa place bien définie dans la famille. Ce qui à mon sens , résoud bien des problèmes même si les stades de désignation par caste perdurent , et limitent les avancées sociales des plus basses classes.

La sécheresse présente depuis 20 ans et la sédentarisation des nomades en ville pose problème.

Nombreux objets de tous les jours : calebasse, poulie de puit, brosse à dent en os, graines et gomme arabique, guerbas ...

Dernier repas à l’auberge, délicieux couscous.

Réveil à 4h30, un âne nous a réveillé à une heure du matin, et la nuit fut courte.

Nous sommes les premiers à l’aéroport.

Formalités de départ, dernier thé.

Epilogue

J’ai la tête remplie de ces immenses paysages traversés, de ces rencontres du désert tellement surprenantes et d’une approche simple de modes de vies encore bien existants. Un proverbe Touareg dit : " Dieu a fait le désert pour que l’homme y trouve son âme ".

Nous avons fait environ une centaine de kilomètres.

Mes cartes sont parties avec YAYA qui va les poster, mission accomplie.

Le groupe se délitère peu à peu, et dans le hall de l’aéroport, je médite mon séjour dans le brouhaha des voyageurs.

Je quitte la Mauritanie en faisant le voeux de revenir un jour et comme disait YAYA à chaque reprise de marche après une pause:

"Allez, on se prépare psychologiquement"!

Denezé, le 25 avril 2002

Notes

Animaux observés:

Un Fennec, Un Lièvre, Un gros lézard style Varand avec des taches jaunes, un lézard blanc enfouis sous ma chaussure, une Tourterelle (en plein dans les dunes!), des petits coléoptères sur les dunes et sous un soleil de plomb, l’oiseau du bonheur (chante dès qu’on arrive dans un Oued), des ânes, des Chameaux, des gros Scarabés, un criket, deux sauterelles,

Flore:

Un gros Euphorbe, fleur contenant un liquide toxique pour les yeux, les feuilles servent à faire des emplâtres. Mangé un fruit sur un arbre bon pour le diabète. Une petite fleur mauve à 5 pétales.Des Acacias et de redoutables épines (une dans le pied que j’ai pu retirer avec mon Laïole), des herbes rases et sèches dont se nourrissent les chameaux. Des Mimosas et bien sur des palmiers dattiers.

Ramassé des pierres qui contiennent des minéraux de fer.

Observé l’éclatement des roches en feuilles, du aux différences brutales de température.

Goûtée une eau salée dans un puit presque à sec.

Trouvé des coquillages (les plaines étaient à l’origine de grand lacs d’eau douce, qui se sont retirée et ont laissé réapparaitre les matières organiques).

 

Modes de vie :

Les femmes se peignent en rouge quand elles ont un garçon, et en jaune quand elles ont une fille (ou inversement, je ne sais plus)

Elle restent 40 jours seules avec leur bébé, avec un couteau pour chasser le diable.

A 16 ans , les garçons peuvent porter le Boubou, on leur coupe les cheveux aussi.

Un homme peut saluer une femme s’il est frère de sang ou de lait.

Un homme ne demandera jamais directement au père qu’il veut épouser sa fille. Il dira : "j’aimerais bien habiter près de chez toi"

Auparavant , le thé était servi 5 fois.

Histoire contée par Yaya:

Un nomade achète au marché 7 ânes, il monte sur l’un d’eux et les compte : 1 , 2, 3, 4, 5 , 6...

tiens, il m’en manque un!

Il va voir sa femme

"regarde, j’ai payé 7 ânes, et le marchand ne m’en a donné que 6"

La femme regarde les bêtes et dit à son mari

"moi, j’en vois bien 7, et si tu regardes celui sur lequel tu es monté, tu en comptera 8, toi compris !

J’aborde, à l’issue de ce journal, une nouvelle composition pour guitare, tableaux musicaux inspirés de ce voyage, et traces de mon passage au pays de l’océan blanc.

 

Paul Maudonnet

 

    

 

Poésie de Benoit VIDAL



A propos de la dune :

Comment pourrais-je oublier la beauté de la dune

Henné sous le couchant, Argent au clair de lune ?

Ne serait ce que par hasard, sans vouloir la chercher,

Celui qui l’a croisée jamais ne peut l’oublier.



Courbe immobile, féminine, provoquante pour l’homme

N’ayant plus de tabou, l’homme fou s’y abandonne.

Urgence des désirs, se soumettre, se soustraire,

Gardien d’humilité l’homme sage sait se taire.



Espoir jamais déçu, prémisse de Paradis,

Pourquoi faut-il aussi que tu sois Enfer sans vie ?

Objet mystérieux, digne fille des vents,

Il t’a choisie, Al Akbar, pour sublimer le temps.

A propos des nuits dans le sable :

Drôles de traces dans le sable autour de mon duvet,

Scarabées noctambules ont joué sous la lune,

J’ai pourtant bien dormi dans le creux de la dune.

Belle étoile limpide, j’aime trop ta clarté !

A propos des vieilles villes des sables de Mauritanie et d'ailleurs : 

Des fantômes errent encore dans ces villes de pierre !

Un muezzin électrique rappelle à tous ses frères

Que l’homme sans Dieu n’est qu’une voile triste

Que le vent gonfle et gonfle au gré de son caprice !

A bientot, Benoit ...