J'ai fait cette expérience à l`âge de 17 ans. Mon premier voyage seule avec un homme....dans sa famille, qui en passant, étaient très à cheval sur les principes! À tous les soirs, étendue "seule" sur mon lit, je racontais à mon "Journal", mes expériences, mes joies et mes déceptions. Ça n'a duré que le temps du voyage. Eh oui, j'ai une "grande gueule" et je ne ressens pas vraiment le besoin d`exprimer mes sentiments sur une feuille de papier. Quand j'ai quelque chose à dire, je m'exprime tout simplement. Si c'est trop personnel, je garde ça pour mes moments de silence matinaux. J'aime bien me retrouver seule très tôt le matin. Pour moi, c'est le meilleur temps pour réfléchir ou me remémorer les instants de joies, de peines, les gaffes que j'ai fait et même mes bonnes actions...ouf!
De plus en plus, je retrouve des Monsieur ou Madame Tout le monde, qui utilisent l'internet comme petit livre intime. Serais-je trop prude? Trop renfermée? Que de disputes ça peux occasionner....les frères et soeurs, la belle-famille, nos parents, nos amis et même notre bien-aimé. Peut-être n'ont-ils pas la chance d'avoir l'internet mais il y a toujours des âmes charitables, sans aucune pudeur, pour tout leurs raconter surtout si ce n'est pas très beau à entendre.
A mon avis, toute vérité n'est pas bonne à dire. Un journal intime est supposé contenir tous tes étâts d'âmes, tes sentiments, qu'ils soient bons ou mauvais. Si ton frère t'as sacré une claque sur la gueule, c'est ce que tu as besoin d'écrire afin de libérer cette rage que tu gardes en toi. Mais si tu écris, "Aujourd'hui on a eu une dispute mon frère et moi". Ou est le besoin d'écrire? Tu ne t'es pas défoulé non? Mais, si tu l'écris tel que tu le ressent afin de te défouler et que.....sa blonde, qui a l'internet est une de tes lectrices, là tu vas en manger tout une quand tu vas revoir ton cher frère! Ton chum, fume son petit joint de temps en temps, ta soeur a 2 chum, ton père a un goût prononcé pour l'alcool, ton beau-père t'as fait des avances, ta voisine est collante, tu as eu des pensées impures pour ton beau-frère, ta copine de travail couche avec le boss...etc. Serait-ce de l'exhibitionisme? Ou tout simplement un manque de considération pour les gens qui nous entourent. Je sais très bien que je peux être fâchée avec une amie pour un malentendu, et la semaine suivante après une bonne explication entre nous, nous redevenons les meilleures amies du monde. Par contre, si une de ses connaissances, lui raconte que j'ai dit qu`elle était une hypocrite sur l'internet, dans un journal intime, quelle chance y aurait-il d'avoir une réconciliation?
Parfois , nous pensons bien agir. Mais ce qui est bon pour nous n'est pas nécessairement bon pour tout le monde. Que voulez-vous, on ne peux pas être aimé de tous hein? Nous avons tous des caractères ou des goûts différents. Si j'écris dans mon journal que mon chum me repousse toujours quand il regarde le hockey......il y en a qui vont penser "ben attends après la game niaiseuse" et d'autres vont penser "il ne l'aime pas...c'est bien un homme, le hockey avant sa femme". Ma belle-mère, veux tout diriger dans mon couple...."elle exagère sûrement" ou "pauvre fille pogné avec la belle-famille". J'aimerais bien essayer ça le nudisme...."Petite salope" ou encore "Ouin moi aussi, on pourrait essayer ça ensemble..héhé". J'ai piqué une boîte de chocolats à la pharmacie aujourd'hui....."Voleuse! C'est à cause du monde comme elle que les prix augmentent toujours" ou bien "Pauvre petite elle avait faim.....". Après tout, personne n'est parfait, on peux se défouler dans un journal sur ceux qui nous ont fait rager dans la journée mais va-t-on avoir l'honnêteté de dévoiler aussi nos défaults?
Personnellement, j'aime bien visiter une page personnelle qui dévoile un peu son auteur , ses goûts et ses loisirs. J'apprécie aussi, les formes de bavardages, où l'on y découvre des sujets nouveaux, des opinions et même des liens multiples. Mais je pense que notre intimité, c'est personnel et le partager avec des étrangers, peux apporter des jugements cruels qui blesseraient non seulement l'auteur mais aussi les personnes concernées.
©hatonne 1999