Minuit dans le jardin du bien et du mal

Le talent d’un grand réalisateur et un casting aussi divers qu’hétéroclite au service d’un scénario ambitieux et controversé.

 

Un journaliste new-yorkais débarque à Savannah, petite ville apparemment sans histoires du sud-est des Etats-Unis, pour couvrir la soirée donnée par le richissime James Williams à l’occasion de Noël. Il découvre bientôt que les mœurs de la ville peuvent tout à fait rivaliser avec celles de New-york et trouve dans l’assassinat du gigolo notoire de son hôte, un excellent scoop. Le scénario de Clint Eastwood est d’une grande finesse, il parvient à traiter de sujets tabous comme la transexualité, l’homosexualité dans les provinces ou encore des travers d’une justice incompétente en restant " politiquement correct ". Tout est suggéré et le spectateur doit mettre son imagination à l’œuvre pour juger de ce qui est bien ou mal.

Toute critique serait malvenue concernant la distribution qui n’est autre qu’excellente ; John Cusack est parfait en journaliste plongé dans un univers qu’il ne soupçonnait pas, Kevin Spacey prouve une fois de plus qu’il peut tout jouer mais la mention spéciale reviendra à The Lady Chablis dans son propre rôle, personne ne peut résister à ce mélange épicé de perversion et d’innocence. Le mélange de cynisme et de réalisme de la mise en scène est pour beaucoup dans la gêne du spectateur qui ne sait trop quoi penser des personnages, il est tiraillé entre le coté avéré des séances de vaudou et la quête d’une vérité qui ne viendra jamais réellement. En conclusion, le dernier film de Clint Eastwood reste un spectacle efficace qui pousse à se poser des questions sur la nature humaine et pour cela à se plonger dans les fonds les plus noirs de l’âme.

 

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