Dès le XVIIe siècle, les hommes ont imaginé rendre navigable le Rhône, fleuve puissant et impétueux. A la fin du XIXe siècle, c'est à la « fée électricité » que l'on rêve. Naît alors la Compagnie Nationale du Rhône (C.N.R.) qui envisage dès 1878 l'aménagement du Rhône, pour favoriser la navigation, l'agriculture et l'exploitation des ressources énergétiques du fleuve. Le secteur des pertes du Rhône est retenu à cause de la pente importante et du cours encaissé du fleuve. Le site de Génissiat, situé à 7 km en aval de Bellegarde, 50 km en aval de Genève et 160 en amont de Lyon, est finalement choisi parce que particulièrement favorable à l'aménagement d'une chute: possibilité, sans expropriation, de constituer une vaste retenue entre les falaises calcaires très étanches, bonne qualité du rocher calcaire de fondation du barrage-usine, existence sur la rive droite d'un large plateau pour les installations du chantier.
          Programmé en 1933, la construction du barrage de Génissiat commence en 1937 et en 1939, le fleuve est coupé pour jeter les fondements de l'ouvrage. La guerre met un frein au chantier qui est même noyé en 1940. Les travaux se poursuivent néanmoins, mais il faudra attendre 1948 pour que débute la mise en eau et soit inauguré le barrage qui est alors le plus puissant d'Europe. Il s'agit d'un barrage du type poids en béton de 105 m de hauteur et 140 m de longueur, qui forme une retenue de 23 km et de 50 000 000 de mètres cube, remontant jusqu'à la frontière suisse. L'usine hydro-électrique située au pied du barrage produit 1,66 milliard de kilowattheures par an, ce qui représente 10% de la productibilité totale du Rhône, ce dernier représentant environ le quart de la production hydraulique française.
          Du fait de sa situation d'usine tête de chaîne disposant d'un réservoir, la centrale de Génissiat est dotée d'un Poste de Conduite et de Contrôle Centralisés (P.C.C.) dont le rôle est de piloter par calculateurs interposés l'ensemble des centrales du Haut-Rhône et en période de crue de surveiller le comportement hydraulique de l'ensemble des sept aménagements de la vallée (Génissiat, Seyssel, Chautagne, Belley, Brégnier Cordon, Sault-Brénaz et Cusset). Le P.C.C. de Génissiat est le seul point où subsiste un service de quart chargé de la surveillance permanente des aménagements du Haut-Rhône.
          De nos jours, Génissiat reste un des plus grands aménagements hydro-électrique de France avec sa puissance de 400 Méga-Watts et son usine comportant 6 groupes turbine-alternateur qui tournent sous une hauteur de chute moyenne de 70 m. Le couronnement du barrage comporte une chaussée de 8,50 m de largeur, permettant le franchissement de la vallée par la Départementale 72. Les installations ne se visitent pas en temps ordinaire, mais la C.N.R. organisent des journées « Portes ouvertes ».

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