Sur le plan des actions militaires, après les sabotages de la fin de l'année 1943, les maquis de l'Ain durent subir une terrible attaque (plus de 5000 hommes) en février 1944, au cours de laquelle les Allemands crurent pouvoir les anéantir. Mais au prix de combats sanglants et malgré les exactions allemandes sur la population civile, les camps parvinrent à se dégager, éclater et se déplacer. En cette période le mot d'ordre n'était pas de ce sacrifier inutilement mais bien de survivre pour être opérationnel au moment du débarquement prévu. Les maquisards vécurent alors des moments difficiles. Traqués dans la neige par des troupes dix fois plus nombreuses, les jeunes gens connurent le froid, la faim et l'épuisement. Leur courage et leur héroïsme sera récompensé par l'élan de solidarité qu'ils généreront autour d'eux, que ce soit au sein de l'A.S. ou de la part d'éléments non résistants de la population. Une fois l'orage passé, les camps se regroupèrent et se réorganisèrent très vite, et grâce à de nombreux coups de main, les stocks et l'armement reconstitués.
          Ayant échoué une première fois, les Allemands récidivèrent en avril 1944 avec 12 000 hommes, mais une fois encore les maquis de l'Ain sortirent de l'épreuve, certes marqués et endeuillés, mais toujours opérationnels. En réponse aux exactions allemandes, dont la tristement célèbre rafle d'Izieu le 6 avril 1944, les résistants surent appliquer de façon stricte la stratégie de guérilla voulue par Romans-Petit: sabotage des voies de communication, attaques de convois et de points stratégiques, combats face aux troupes allemandes …, si bien qu'en juin 1944, au moment du débarquement en Normandie, la résistance est prête à passer à l'action, cette fois à visage découvert. Mais les combats sont rudes et les Allemands reprennent leur offensive en direction des maquis de l'Ain. Les combats de juillet furent particulièrement meurtriers mais une nouvelle fois, alors que les Allemands croient les avoir anéantis, les résistants sauvent l'essentiel et quelques semaines plus tard, sont à nouveau regroupés et prêts pour le combat final.
          Le débarquement allié en Provence du 15 août 1944 sera pour les Allemands de notre région le signal de la fin. La retraite commence pour eux et la libération est chose faite dans le département. Cependant, pour les maquis de l'Ain, le combat ne s'arrête pas là. Il leur faudra se porter en renfort sur d'autres secteurs où le reflux de l'armée allemande ne s'effectue pas sans difficulté, notamment sur le front des Alpes, dans le Haut-Jura et en Alsace. Incorporés à l'armée régulière, bon nombre de résistants de l'Ain lutteront encore pendant une année pour que la défaite allemande soit définitivement consommée et que ne cessent enfin les combats, le 8 mai 1945.

          Un film a été réalisé à l'échelon départemental sur les maquis et la résistance:
"Le prix de la liberté", et à Nantua, a été créé en 1984 et ouvert en 1985, le "Musée départemental d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de l'Ain et du Haut-Jura".  On y trouve des archives vidéo et photo provenant d'amateurs, des objets militaires mais aussi des objets de la vie quotidienne de l'époque. Ce musée est ouvert du 1er mai au 30 septembre, tous les jours sauf le lundi, de 9 heures à 13 heures et de 14 à 18 heures. Le reste du temps, il est proposé uniquement sur rendez-vous, aux groupes, dont les écoles, qui veulent en savoir plus sur cette période troublée de notre Histoire.

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