De 100 000 à 150 000 hommes et femmes auraient été arrêtés par les nazis au titre du paragraphe 175, 10 000 à 15 000 auraient été déportés dans les camps. Ils portaient le triangle rose avec la pointe dirigée vers le bas ou des barrettes bleues. Les lesbiennes portaient plutôt le triangle noir des personnes considérées comme asociales, ce qui rend plus difficile encore l’estimation de leur déportation.
La déportation pour motif d’homosexualité est un fait incontestable.
Nous nous estimons dépositaires d’un devoir de mémoire. Ce
devoir et cette mémoire sont un enjeu transgénérationnel
qui doit être dégagé de l’enjeu de filiation.
Outre ce devoir de mémoire et dans le but d’être associés
au dépôt d’une gerbe commune à l’ensemble des déportés,
nous revendiquons la reconnaissance d’un droit de mémoire.
A cette fin la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
a la vocation de privilégier uniquement la vérité
historique dans le cadre de l’union des associations pour la seule défense
et illustration de la mémoire.
Dans un rapport de novembre 2001, cette fondation relevait alors 210 noms
de personnes déportées au motif d’homosexualité pour
la seule Alsace-Moselle, territoire français annexé par
la force. Des personnes résidant en France avant 1940 y ont été
arrêtées.
Le travail des historiens de cette fondation se poursuit et se poursuivra
jusqu’à la reconnaissance de ce droit de mémoire.
N’est-il pas toujours temps de dénoncer la honte ?
N’est-il pas toujours temps de combattre l’oubli volontaire ?
Le respect de la particularité de certains et de chacun n’est-il
pas l’honneur de nos sociétés ?
André Sarcq : Aux hommes tués deux fois
« Chaque assassinat d’un homosexuel par un nazi s’est doublé d’un assassinat (occultation / négation) de sa mémoire par les familles, les politiques, l’histoire officielle. Il y eut bien pour chaque homme deux meurtres. Et nous sommes incapables de distinguer lequel l’emporte dans l’ignoble. »
Christophe Rodier
Président du Collectif Comme ça
Cérémonie du souvenir des déportés