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CONCLUSIONS: ENJEUX MYTHIQUES

Superstition : définition, portée et utilité

En réalité, la superstition est un processus métaphysique aussi vieux que le monde. Elle existe depuis que l'être humain a commencé à penser, à rechercher ses origines véritables. La superstition est séculaire et tenace, et dans l'âme du civilisé, même américain, règne le sauvage, notre ancêtre commun venu d'Afrique. Et ce sauvage lui est fondamentalement superstitieux. La superstition est à la tradition ce que les axiomes, par nature indémontrables, sont aux mathématiques; tous relèvent de la métaphysique, soit le monde des affirmations non démontrées. Dans la recherche de réponses à des préoccupations universelles, la superstition, comme le conte, le mythe ou la cosmogonie, conduit à notre insertion plus ou moins sereine dans le Temps et dans l'Espace, et bien plus, procède à l'unification ultime de ces deux derniers.

Le mot superstition, initié par l'auteur antique Cicéron, vient du latin superstitiosi, supersisto, "être sous la terreur divine" (Cicéron, "De Nat. deorum", I, 42, 11) ou superstes, "survivre". L'étymologie latine superstitio vient du verbe archaïque superstitare, protéger, lui-même de super, au-dessus, et de stare, se tenir; en somme, et par sorte de métaphysique, chercher à voir au-delà, par-dessus, dans le but de s'attirer la protection des dieux ou d'autres puissances de l' au-delà.

En réalité, le substantif latin superstitio désignait tantôt la superstition, tantôt le culte et la religion, tantôt enfin la divination, donnant donc lieu au dérapage vers un unique sens péjoratif. Et la divination, au sens de Cicéron, est prédiction et pressentiment des choses dues au hasard. Au sens large, la superstition pourrait s'identifier à toutes les choses hors de la limite des connaissances pures, ou que la science n'arrive pas encore à maîtriser, donc aux limites du rationalisme. Dès lors, Hugo a plus que jamais raison : "Où le pied ne va pas, le regard peut atteindre, où le regard s'arrête, l'esprit peut continuer ... Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière … La vérité est comme le soleil. Elle fait tout voir et ne se laisse pas regarder." (Victor HUGO, 1802-1885). Malraux renchérit : "L'homme s'est plus souvent lié à l'au-delà qu'il croit connaître qu'à celui qu'il sait ignorer … Tout au fond l'esprit ne pense l'homme que dans l'éternel … Toute civilisation est hantée, visiblement ou invisiblement, par ce qu'elle pense de la mort." (André MALRAUX, 1901-1976).

Du temps de Cicéron, la superstition était la crainte sans fondement des dieux et leur adoration pieuse. Ainsi, "Ceux qui pendant des jours entiers priaient et offraient des sacrifices afin que leurs enfants puissent leur survivre, étaient traités de superstitieux" (Cicéron, "De Nat. deorum", II, 28, 72). Bien que le sens du mot "superstition" ait évolué à travers les âges, encore de nos jours et selon Le Petit Larousse, la superstition est une "déviation du sentiment religieux, fondée sur la crainte ou l'ignorance, et qui prête un caractère sacré à certaines pratiques, obligations, etc.". Autrement dit, la superstition est un ensemble de croyances et de rites procédant d'une attitude irrationnelle et traduisant une ignorance des lois de la nature et de la nature des dieux; alors, des signes sont pris à tort pour des causes et des faits anodins deviennent d'une importance capitale.

Varron disait que "L'homme superstitieux a peur des dieux, tandis que l'homme religieux les vénère comme des parents et ne les craint point comme des ennemis." La peur, point de départ de la superstition, est renforcée par le dogme de l'existence du diable. D'où le besoin de porte-bonheurs [talismans, caractères ou symboles, fétiches, mantras, élixirs, etc. ], que l'on croit dotés de vertus curatives ou protectrices. Voltaire ajoutait : "La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie : la fille très folle d'une mère très sage … Le superstitieux est au fripon ce que l'esclave est au tyran … En un mot, moins de superstitions, moins de fanatisme ; et moins de fanatisme, moins de malheurs … Peut-il exister un peuple libre de tout préjugés superstitieux ? C'est demander : Peut-il exister un peuple de philosophe " (Voltaire dans son "Dictionnaire philosophique").

La superstition, par nature subjective et sans fondement rationnel, est établie par l'ignorance des causes naturelles et scientifiques, ignorance qui mène à la croyance que des certains phénomènes saisissants expriment la volonté ou la colère d'une certaine puissance paranormale invisible. Tout malheur s'interpréterait alors comme un signe de défaveur de cette puissance, même si les victimes n'en portent pas la responsabilité directe. Dès lors, la crédulité pousse d'une part à accepter passivement le destin préétabli, et de l'autre, à scruter anxieusement le futur par des pratiques divinatoires. Il s'ensuit l'attente irraisonnée d'un événement heureux ou d'un malheur qui devrait faire suite à un événement donné, ou à l'absence de cet événement : croiser un chat noir le vendredi 13, passer sous une échelle ou brise un miroir conduirait au malheur, alors que trouver un trèfle à quatre feuilles porterait chance.

Ainsi, beaucoup de pratiques superstitieuses reflètent une conception erronée ou exagérée des causes de phénomènes physiques et une interprétation fausse d'événements naturels. De plus, la curiosité profane et surtout l'inquiétude relative aux événements futurs, de présages ou pronostics ardus, ou à l'extrême le désir de puissance sur la nature, poussent à diverses sortes de divination telles que :
la croyance aux jours et nombres spécifiques, soit chanceux soit néfastes;
l'astrologie [étude des sorts et lecture des augures par les astres];
l'occultisme;
les transes mystiques;
la cartomancie [tirage de cartes];
la chiromancie [divination par les lignes de la main];
l'oniromancie [divination par les songes, interprétation de rêves];
l'idolâtrie [adoration d'idoles ou d'icônes];
la nécromancie [évocation des morts, aussi vieille que le monde et perpétuée par le spiritisme contemporain], etc.

Identification de la superstition : Règles de Thiers

L'Abbé Thiers, vers la fin du XVIIeme siècle, écrivit dans son Traité des superstitions : "La Superstition, au contraire de la Sainte Religion, rend aux créatures l'honneur qui n'est dû qu'au créateur, ou si elle le rend au créateur, elle ne le fait pas de la façon qu'elle doit. C'est pourquoi Lactance a fort bien remarqué que la Religion appartient au vrai culte, et que la Superstition regarde le faux culte : "Religio veri cultus est, Superstitio falsi". Ainsi Saint Thomas assure que la Superstition est un vice opposé par excès à la Religion, non parce que la Superstition rend plus d'honneur à Dieu que la vraie religion ; mais parce qu'elle rend un honneur divin à qui elle ne le doit pas, ou de la manière qu'elle ne le doit pas... C'est par les Superstitions que le Démon rentre en possession des âmes d'où il avait été chassé par la vertu de la Croix. C'est par les Superstitions qu'il oblige les chrétiens à renoncer aux vœux solennels de leur Baptême. C'est par les Superstitions qu'il leur fait perdre l'espérance qu'ils doivent avoir en Dieu, pour la leur faire mettre dans les vanités pleines de mensonges, et qui les rendent ennemis de Dieu." On trouve chez l'Abbé Thiers plusieurs règles pour reconnaître la superstition :

"Règle I: Une chose est superstitieuse et illicite lorsqu'elle est accompagnée de certaines circonstances que l'on sait n'avoir aucune vertu naturelle, pour produire les effets que l'on en espère"(...)
"Règle II: Une chose est superstitieuse et illicite, lorsque les effets que l'on en attend, ne peuvent être raisonnablement attribués ni à Dieu, ni à la Nature"(...)
"Règle III: Une chose est superstitieuse, lorsque les effets qu'elle produit ne peuvent pas être attribués à la Nature, et qu'elle n'a pas été instituée ni de Dieu, ni immédiatement de l'Eglise pour les produire"(...)
Une chose est superstitieuse lorsqu'elle se fait en vertu d'un pacte tacite ou exprès avec les Démons (...)".

Dans son examen, l'Abbé Thiers utilise à répétiton le mot "illicite", traduisant ainsi la vision hostile de la superstition que l'Église a toujours adoptée. Se fondant sur la Bible, l'Église et le Vatican ont toujours condamné la superstition. Dans le Catéchisme de l'Église catholique (Mame / Plon, 1992), on peut lire ce qui suit:

«La superstition est la déviation du sentiment religieux et des pratiques qu'il impose. Elle peut affecter aussi le culte que nous rendons au vrai Dieu, par exemple, lorsqu'on attribue une importance en quelque sorte magique à certaines pratiques, par ailleurs illégitimes ou nécessaires. Attacher à la seule matérialité des prières ou des signes sacramentels leur efficacité, en dehors des dispositions intérieures qu'ils exigent, c'est tomber dans la superstition.(...) Dieu peut révéler l'avenir à ses prophètes ou à d'autres saints. Cependant l'attitude chrétienne juste consiste à s'en remettre avec confiance entre les mains de la providence pour ce qui concerne le futur et à abandonner toute curiosité malsaine à ce propos.

L'imprévoyance peut constituer un manque de responsabilité (...) Toutes les formes de divination sont à rejeter : recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou autres pratiques supposées à tord "dévoiler" l'avenir. La consultation des horoscopes, l'astrologie, la chiromancie, l'interprétation des présages et des sorts, les phénomènes de voyance, le recours aux médiums recèlent une volonté de puissance sur le temps, sur l'histoire et finalement sur les hommes en même temps qu'un désir de se concilier les puissances cachées. Elles sont en contradiction avec l'honneur et le respect, mêlé de crainte aimante, que nous devons à Dieu seul. (...)

Toutes les pratiques de magie ou de sorcellerie, par lesquelles on prétend domestiquer les puissances occultes pour les mettre à son service et obtenir un pouvoir surnaturel sur le prochain - fût-ce pour lui procurer la santé-, sont gravement contraires à la vertu de religion. Ces pratiques sont plus condamnables encore quand elles s'accompagnent d'une intention de nuire à autrui ou qu'elles recourent à l'intervention de démons. Le port des amulettes est lui aussi répréhensible. Le spiritisme implique souvent des pratiques divinatoires ou magiques. Aussi l'Eglise avertit-elle les fidèles de s'en garder. Le recours aux médecines dites traditionnelles ne légitime ni l'invocation des puissances mauvaises, ni l'exploitation de la crédulité d'autrui.»

Toutefois, le gérontologue Lucien Mias rappelle que la superstition a souvent une explication historique, voire rationnelle. Les pratiques empiriques ont fondé souvent le thésaurus médical, le dernier avatar étant la plante du sorcier pour la difficulté à uriner,devenu le Tadenan. Certaines superstitions dérivent en fait d'observations empiriques :
- Selon une croyance autrefois courante en Angleterre, la personne qui avait été contaminée par des bêtes malades du cow-pox était protégée contre la variole. Vers la fin des années 1700, Jenner décida d'examiner plus à fond cette croyance et découvrit qu'une inoculation de cow-pox (ou vaccine) immunisait contre la variole.
- De même, on qualifia de pratique superstitieuse l'application de pain moisi sur une blessure ... jusqu'au jour où Alexander Fleming découvrit la pénicilline.

Pensées pertinentes et méritant réflexion

  • "La superstition est le réservoir de toutes les vérités … L'imagination est la reine du vrai, et le possible est une des provinces du vrai … Ce qui est créé par l'esprit est plus vivant que la matière."
    (Charles Baudelaire / 1821-1867)
  • "Les preuves ne convainquent que l'esprit. La coutume fait nos preuves les plus fortes et les plus crues ; elle incline l'automate qui entraîne l'esprit sans qu'il y pense."
    (Blaise Pascal, / 1623-1662)
  • "L'homme est prêt à croire à tout, pourvu qu'on le lui dise avec mystère. Qui veut être cru doit parler bas."
    (Malcolm de Chazal / 1902-1981 / Sens plastique)
  • "La crédulité se forge plus de miracles que l'imposture ne peut en inventer."
    (Joseph Joubert / 1754-1824 / Carnets)
  • "L'homme n'est superstitieux que parce qu'il est craintif, il ne craint que parce qu'il est ignorant."
    (Paul-Henri, baron d'Holbach / 1723-1789 / Contagion sacrée)
  • "Au combat, tout le monde a peur. La seule différence est dans la direction qu'on prend pour courir ... Il faut que les peuples aient peur. À la minute où ils cessent d'avoir peur, ils n'ont qu'une idée, c'est de faire peur à leur tour."
    (Jean Anouilh / 1910-1987)
  • "La sécurité est essentiellement une superstition. Il n'existe pas dans la nature, ni les enfants ni les parents dans l'ensemble ne l'éprouvent non plus. L'action d'éviter le danger n'est pas plus sûre à long terme que l'exposition franche [au risque]. La vie est aventure audacieuse, ou rien."
    (Helen Keller / 1880-1968)
  • "La superstition est naturelle à l'homme ; je la crois même indestructible en un sens."
    (Alain / 1868-1951)
  • "L'homme est un animal crédule qui a besoin de croire. En l'absence de raisons valables de croire, il se satisfait de mauvaises."
    (Bertrand Russell / 1872-1970)
  • "C'est un défaut de tout croire, c'en est un autre de ne rien croire."
    (Sénèque, auteur antique)
  • "La faculté de rêverie est une faculté divine et mystérieuse car c'est par le rêve que l'homme communique avec le monde ténébreux dont il est environné … Ne mépriser la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie … Le génie, c'est l'enfance retrouvée à volonté … Le génie n'est que l'enfance nettement formulée, douée maintenant, pour s'exprimer, d'organes virils et puissants."
    (Charles Baudelaire / 1821-1867)
  • "Ce qu'il y a de plus extraordinaire peut-être dans le besoin de l'extraordinaire, c'est que c'est, de tous les besoins de l'esprit, celui qu'on a le moins de peine à contenter … Il est bien peu de monstres qui méritent la peur que nous en avons … Cesses de croire et instruis-toi."
    (André Gide / 1869-1951)
  • "C'est dormir toute la vie que de croire à ses rêves … Si tu crois tout ce que tu lis, tu ferais mieux de ne pas lire. "
    (Proverbes chinois)
  • "Les siècles où l'on a nié le plus de vérité, sont ceux où l'on a rêvé le plus de fables."
    (Proverbe chinois)
  • "C'est bien connu: dans les périodes d'inquiétude générale, l'animal humain perd les pédales, rejette - plus encore qu'à l'accoutumée - les arguments de sa raison et plonge à corps perdu dans les tentations de l'irrationnel rassurant et exaltant. La crédulité s'engraisse sur le désarroi comme la mouche verte sur la charogne."
    (François Cavanna / né en 1926 / Lettre ouverte aux culs-bénits)
  • "L'acceptation d'une croyance n'est-elle pas un couvercle mis sur cette peur, sur cette peur de n'être rien du tout, d'être vide ? Et pourtant un récipient n'est utilisable que lorsqu'il est vide et un esprit qui est rempli de croyances, de dogmes, d'affirmations, de citations est en vérité un esprit stérile, une machine à répétition."
    (Jiddu Krishnamurti / 1895-1986 / La première et la dernière liberté / 1964)
  • "La peur est une souffrance.
    La peur est la non-acceptation de ce qui "est".
    La peur n'existe que par rapport à quelque chose.
    C'est l'esprit qui crée la peur.
    Seule la connaissance de soi peut vous affranchir de la peur.
    La connaissance de soi est le commencement de la sagesse et la fin de la peur."
    (Jiddu Krishnamurti / 1895-1986 / La première et la dernière liberté / 1964)
  • "Crédulité. Plus difficile à dissuader qu'à persuader, et plus facile à tromper qu'à détromper."
    (Joseph Joubert / 1754-1824 / Carnets)
  • "Croyez ceux qui cherchent la vérité, doutez de ceux qui la trouvent."
    (André Gide / 1869-1951 / Journal 1889-1939)
  • "L'ennui dans ce monde, c'est que les idiots sont sûrs d'eux et les gens sensés pleins de doutes."
    (Bertrand Russell / 1872-1970)
  • "L'homme est sage tant qu'il cherche la sagesse. Mais dès qu'il croit l'avoir trouvée: il perd la tête."
    (Proverbe arabe)
  • "Ceux qui prétendent détenir la vérité sont ceux qui ont abandonné la poursuite du chemin vers elle. La vérité ne se possède pas, elle se cherche … Est fanatique celui qui est sûr de posséder la vérité. Il est définitivement enfermé dans cette certitude; il ne peut donc plus participer aux échanges; il perd l'essentiel de sa personne. Il n'est plus qu'un objet prêt à être manipulé. C'est là le péché fondamental des religions : faire des adeptes qui ne posent plus de questions. L'attitude scientifique est exactement à l'opposé."
    (Albert Jacquard / né en 1925 / Petite philosophie à l'usage des non-philosophes / 1997)
  • "Quand la vérité n'est pas libre, la liberté n'est pas vraie."
    (Jacques Prévert / 1900-1977 / Spectacle)
  • "La science ne cherche pas à énoncer des vérités éternelles ou de dogmes immuables ; loin de prétendre que chaque étape est définitive et qu'elle a dit son dernier mot, elle cherche à cerner la vérité par approximations successives."
    (Bertrand Russell / 1872-1970 / ABC de la relativité)
  • "Tout ce qui est sentiment religieux est aliénation mentale à un degré ou un autre. L'homme sur le champ de bataille qui court avec entrain à la mort : un aliéné provisoire. L'être qui prête un pouvoir magique, surnaturel, à un objet quelconque : croix, statuette, etc., etc., un aliéné partiel. Tout ce qui est superstition, croyance aveugle, est un degré de folie."
    (Paul Léautaud / 1872-1956 / Journal littéraire)
  • "Les choses les plus belles sont celles que souffle la folie et qu'écrit la raison. Il faut demeurer entre les deux, tout près de la folie quand on rêve, tout près de la raison quand on écrit."
    (André Gide / 1869-1951 / Journal 1889-1939 / septembre 1894)
  • "Secte, religion ; foi, superstition, juste un problème de définition."
    (Antonio Navalhas)
  • "Les religions ne sont que les trusts des superstitions."
    (Jacques Prévert / 1900-1977 / Spectacle)
  • "Dans le monde, c'est la peur qui créa la première les dieux."
    (Publius Papinius Statius, dit Stace, poète latin / 45-96)
  • "Il semble que le bon Dieu ait créé le monde au profit du diable: il aurait mieux fait de s'abstenir ... S'il y avait un Dieu, je n'aimerais pas être ce Dieu, la misère du monde me déchirerait le cœur."
    (Arthur Schopenhauer / 1788 - 1860 / Parerga et Paralipomena - 1851)
  • "Dieu pêche les âmes à la ligne, Satan les pêche au filet."
    (Alexandre Dumas, père / 1802-1870)
  • "Si l'on vend son âme au Diable, c'est que Dieu n'en est pas toujours acquéreur."
    (Robert Sabatier / né en 1923 / Le livre de la déraison souriante)
  • "Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur … Dieu est l'auteur de la pièce; Satan est le directeur du théâtre."
    (Victor Hugo / 1802-1885)
  • "Tout ce qui est sentiment religieux est aliénation mentale à un degré ou un autre. L'homme sur le champ de bataille qui court avec entrain à la mort : un aliéné provisoire. L'être qui prête un pouvoir magique, surnaturel, à un objet quelconque : croix, statuette, etc., etc., un aliéné partiel. Tout ce qui est superstition, croyance aveugle, est un degré de folie."
    (Paul Léautaud / 1872-1956 / Journal littéraire)
  • "La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie : la fille très folle d'une mère très sage … Le superstitieux est au fripon ce que l'esclave est au tyran … En un mot, moins de superstitions, moins de fanatisme ; et moins de fanatisme, moins de malheurs … Peut-il exister un peuple libre de tout préjugés superstitieux ? C'est demander : Peut-il exister un peuple de philosophe "
    (François-Marie Arouet, dit Voltaire / 1694-1778 / Dictionnaire philosophique)
  • "Remarquez que les temps les plus superstitieux ont toujours été ceux des plus horribles crimes."
    (François-Marie Arouet, dit Voltaire / 1694-1778 / Dictionnaire philosophique)
  • "Presque tout ce qui va au-delà de l'adoration d'un Être suprême et de la soumission du coeur à ses ordres éternels est superstition."
    (François-Marie Arouet, dit Voltaire / 1694-1778 / Dictionnaire philosophique)
  • "Ne confondons pas imaginaire et irrationnel. L'imagination n'est vraiment dangereuse que si la raison lui apparaît comme une contrainte insupportable; alors, toutes les absurdités deviennent possibles. Notamment lorsque l'imagination est appelée pour suppléer notre impuissance, comme dans le cas des actes superstitieux. Ce n'est pas alors l'imagination qu'il faut incriminer mais le refus du recours simultané à la raison."
    (Albert Jacquard / né en 1925 / Petite philosophie à l'usage des non-philosophes / 1997)
  • "La raison, c'est l'intelligence en exercice ; l'imagination c'est l'intelligence en érection."
    (Victor Hugo / 1802-1885 / Philosophie prose, Océan)
  • "L'imagination est plus importante que le savoir… Il y a deux façons de concevoir sa vie. Une est de penser que les miracles n'existent pas et l'autre de penser que chaque chose est un miracle ... Il est plus difficile de désagréger un préjugé qu'un atome … Inventer, c'est penser à côté."
    (Albert Einstein / 1879-1955)
  • "La raison, c'est l'intelligence en exercice ; l'imagination c'est l'intelligence en érection."
    (Victor HUGO, 1802-1885)
  • "A certaines toxines trop largement distribuées dans le public, il est nécessaire d'opposer les anticorps de la raison."
    (Jean Rostand / 1894-1977)
  • "Le sommeil de la raison engendre des monstres."
    (Francisco de Goya Y Lucientes / 1746-1828 / Légende d'une gravure / 1797)
  • "Les hommes sont toujours contre la raison quand la raison est contre eux."
    (Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Maximes et pensées)
  • "La religion est la peur des puissances invisibles, peu importe qu'elles soient fictives ou admises universellement par des rapports, mais lorsque les puissances invisibles ne sont pas universellement admises, nous parlons de superstitions."
    (Thomas Hobbes / 1588-1679)
  • "La dévotion du peuple est une superstition."
    (Proverbe oriental)
  • "Un peuple sans superstition serait philosophe, et les philosophes ne veulent jamais obéir."
    (Giovanni Casanova / 1725-1798 / Histoire de ma vie)
  • "Un peuple qui a dompté sa superstition a beaucoup fait pour sa liberté ; cependant, il doit bien se garder d'altérer la morale ; elle est la loi fondamentale de la vertu."
    (Antoine de Saint-Just / 1767-1794 / L'esprit de la révolution)
  • "Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ... La puissance de bien juger, et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens, ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes."
    (René Descartes / 1596-1650 / Discours de la méthode)
  • "Le meilleur moyen de consoler un malheureux est de l'assurer qu'une malédiction certaine pèse sur lui. Ce genre de flatterie l'aide à mieux supporter ses épreuves, l'idée de malédiction supposant élection, misère de choix."
    (Émile Michel Cioran / 1911-1995 / Écartèlement)
  • "Les dieux ne sont point tels que le croit le vulgaire. L'impie est, non celui qui rejette les dieux de la multitude, mais celui qui attribue aux dieux les opinions de la multitude."
    (Épicure / 341-270 av. J.-C. / Lettre à Ménécée)
  • "La superstition est plus injurieuse à Dieu que l'athéisme."
    (Denis Diderot / 1713-1784 / Pensées philosophiques)
  • "Si la peur superstitieuse des esprits était écartée, et avec elle les pratiques divinatoires faites à partir des rêves, les fausses prophéties et beaucoup d'autres choses qui en dépendent, par lesquelles des individus adroits et ambitieux trompent les petites gens, les humains seraient mieux disposés qu'ils ne le sont à l'obéissance civile."
    (Thomas Hobbes / 1588-1679 / Léviathan / 1651)
  • "Mais derrière le rire, mon but est de faire un peu d'éducation. En me moquant, j'espère amener le lecteur à réfléchir. En faisant ressortir le caractère enfantin des "Saintes Ecritures", en mettant en relief les absurdités, les immoralités, les mensonges contenus dans le "Livre de Dieu", j'ai conscience de faire œuvre utile contre le cléricalisme exploiteur et contre la superstition néfaste […] avec bon sens, joyeusement, démolissons l'œuvre des charlatans ! Débourrons les crânes!"
    (André Lorulot / 1885-1963 / La bible comique illustrée)
  • "Croire à son étoile, à sa prédestination, s'imaginer qu'on entre comme un élément nécessaire dans l'ordre universel, est-ce autre chose qu'une superstition grossière, quand on sait comment la nature se joue de la poussière humaine ?"
    (Maurice Joly / XIXe siècle / Recherches sur l'art de parvenir)
  • "La croyance n'est qu'un mot, une pensée, c'est une chose absolument destructrice. Celle-ci divise les gens, les endurcit, les pousse à se haïr réciproquement, à cultiver la guerre d'une façon détournée."
    (Jiddu Krishnamurti / 1895-1986)
  • "Les religions sont comme les vers luisants: pour briller, il leur faut de l'obscurité ... Les religions ont souvent une influence immorale. Ce qui est mis au compte des devoirs envers Dieu est soustrait aux devoirs envers les hommes: il est très agréable de remplacer le manque de bonne conduite envers ceux-ci par les flatteries qu'on adresse à celui-là. Dans chaque religion, on arrive bientôt à ce que, pour les objets les plus immédiats de la volonté divine, on dépense moins en actions morales qu'en actes de foi, cérémonies du temple et rites en tout genre. […] L'influence moralisatrice est moins évidente. Combien grande et certaine elle devrait pourtant être, pour offrir une compensation aux cruautés que les religions, principalement chrétienne et musulmane, ont suscitées et aux calamités qu'elles ont apportées de par le monde! "
    (Arthur Schopenhauer / 1788 - 1860 / Parerga et Paralipomena -1851)
  • "Toutes les religions promettent des récompenses pour les qualités de coeur ou de volonté, mais aucune pour les qualités d'intelligence ou de compréhension."
    (Arthur Schopenhauer / 1788 - 1860)
  • "La sagesse commence où finit la crainte de Dieu. Il n'est pas un progrès de la pensée qui n'ait paru d'abord attentatoire, impie."
    (André Gide / 1869-1951 / Journal 1889-1939 / 15 janvier 1929)
  • "Ces quatre choses sont les germes naturels de la religion : l'idée qu'il y a des esprits, l'ignorance des causes secondes, la vénération de ce qui fait peur, et la prédiction de l'avenir à partir de choses accidentelles."
    (Thomas Hobbes / 1588-1679 / Léviathan / 1651)

Références:

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6 CHAPITRES
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
7 ANNEXES
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ANNEXE 2
ANNEXE 3
ANNEXE 4
ANNEXE 5
ANNEXE 6
ANNEXE 7