Le mariage, illusion pour la jeune infante

La vie à la cour de  France

Une fin discrète à son image

 Le mariage, illusion pour la jeune infante

L'infante Marie-Thérèse par Velasquez La princesse est née à Madrid le 10 septembre 1638 à quelques jours d'intervalle de son cousin et futur mari le roi de France ; elle a grandi dans l'intime conviction qu'elle épouserait un jour son royal cousin, Louis XIV. Sa mère Elisabeth de France, à qui l'on dit qu'elle ressemble, a bercé sa petite enfance des récits de la cour de France et de ses merveilles. Pour elle,  ce mariage représente en quelque sorte une libération, elle ne souffre plus sa belle-mère, la princesse Marie-Anne de Habsourg qui n'est pourtant que de quatre années son aînée....et la cour d'Espagne qui comparée aux récits qui la hantent paraît bien ennuyeuse !  En plus la pauvre Marie-Thérèse croit sincèrement que Louis XIV l'aime, il lui a témoigné avant son mariage toutes sortes de preuve d'amour par lettres, cadeaux et autres ; l'infante n'y voit que du feu là où par pure convenance le roi de France agit un peu comme bien avant lui Henri IV envers Marie de Médicis. Ce jeu du souverain français permet et à l'Espagne affaiblie de sauver la face, et au peuple de France de voir le couple royal s'aimer d'un amour sincère. 

Le 9 juin 1660, a lieu à Saint-Jean-de-Luz le mariage solennel de Louis XIV et de l'infante Marie-Thérèse, fille du roi d'Espagne Philippe IV. LesMariage de Louis et de Marie-Thérèse jeunes époux se connaissent à peine. Ils se sont rencontrés pour la première fois trois jours plus tôt, dans l'île des Faisans, sur la Bidassoa. L'union, essentiellement politique, scelle le Traité des Pyrénées, consacrant la paix  conclue l'année précédente, qui a mis fin à l'interminable guerre  entre l'Espagne et la France, véritatble coup de maître de Mazarin.

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La vie à la cour de France

Louis XIV a-t-il  aimé sa femme ? Il est évident qu'il fut déçu après une Marie Mancini, un ambassadeur vénitien, à l'automne 1660, écrit qu'il est "épris de son épouse au plus haut point", mais il le cesse vite la nouveauté n'a qu'un temps et il est certain que face à Anne d'Autriche qu'elle cherche à imiter, la jeune reine ne fait guère le poids. Même la reine mère se résout vite à ne voir en sa bru, qu'une La reine et le dauphin Louis femme lui permettant d'avoir des petits enfants.... la pauvre Marie-Thérèse ne brille guère par son esprit; elle ne parle pas français à son arrivée à la cour de France, sa science n'ira pas au delà de quelques connaissances de base,  insuffisantes pour lui éviter les moqueries des courtisans sur des subtilités linguistiques qui lui échappent... Il est certain que la reine remplit à merveille son rôle de reproductrice puisqu'elle donnera six enfants à Louis XIV , malheureusement un seul survivra, le Grand Dauphin, tragédie due à la consanguinité.

 A la reine, rien n'est épargné, puisqu'elle doit supporter les maîtresses en titre de son royal époux parfois même jusque dans son carrosse lors des déplacements de la cour en province.... Le roi les choisit parfois même parmi ses dames de compagnie à l'exemple de Melle de La Vallière ou de Mme de Montespan, parfois aussi dans sa propre famille comme sa belle soeur Henriette d'Angleterre ; ainsi la vie de la reine se confond avec les amours du roi, tel un sultan et son harem....Marie-Thérèse dessin de Beaubrun

Marie-Thérèse finit donc par se replier sur elle-même et sombre dans le mysticisme et la dévotion. L'essentiel de son activité concerne les malades, les pauvres et les déshérités. Marie-Thérèse fréquente l'hôpital de Saint Germain en Laye, assurant les soins les plus pénibles  ; elle soulage même en secret les "pauvres honteux", accorde des dots aux filles nobles de parents ruinés. 

En 1680, le roi revient vers elle, non pas par regain d'amour mais à l'initiative de Madame de Maintenon pourtant elle aussi maîtresse du roi, mais qui très religieuse et influencée par son confesseur,  exerce un très fort ascendant sur le roi à cet effet . La reine est aux anges, Louis XIV  a pour elle des attentions qu'il n'a jamais eues ; d'ailleurs Marie-Thérèse dit même "Dieu a suscité Madame de Maintenon pour me rendre le coeur du roi" aux plus grands ricanements de l'entourage qui connaît le statut de la marquise. Elle ajoute même pour qui veut l'entendre "Jamais il ne m'a traitée avec autant de tendresse depuis qu'il l'écoute" et va même jusqu'à offrir son portrait à la marquise.....

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Une fin discrète à son image

Marie-Thérèse meurt brusquement le 30 juillet 1683 d'une "tumeur sous le bras gauche", un abcès en fait mal soigné et qui l'a emportée en quatre jours. Ses derniers mots, "depuis que je suis reine, je n'ai eu qu'un seul jour heureux", sont restés sans réponse, quel fut ce jour ? personne ne le sait.... Le roi n'est guère touché par cette mort :" J'en sais plus que vous, dira-t-il à l'un de ses confidents, le Ciel me l'avait donné comme il me la fallait. Jamais elle ne m'a dit non." Louis XIV  ne peut reconnaître que l'épouse du Soleil ne futLes deux reines par Renaud de Saint-André pas parfaite, pourtant elle l'était trop docile, gauche, suscitant les railleries... Le roi en a été déçu surtout s'il l'a comparée à sa mère Anne d'Autriche qui animait la cour avec son prestigieux cercle, bref pour le roi une reine se doit d'être intelligente, sage et belle ! pari difficile à tenir pour les éventuelles candidates, le roi a choisi, il épousera sa maîtresse Madame de Maintenon mais sans en faire une reine.... 

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