Nouvelles Mensuelles
 

1er trimestre 1999

ATTAC : le 3 Juin 1998 est créée une association, l'Action pour la Taxation des Transactions pour l'Aide aux Citoyens : Elle se propose de supprimer les paradis fiscaux, de lutter contre les fonds de pensions, de taxer les transactions financières et parallèlement de favoriser la santé et l'Éducation publiques. On ne peut que se réjouir d'une telle initiative, mais le capitalisme est-il gérable amendable, alors que son unique but est le profit immédiat contradictoire avec l'intérêt du plus grand nombre.

Hémicycle et pithécanthropes : Les femmes députées ne cessent d'apprécier à sa juste valeur l'élégance très vieille France de leurs collègues masculins : quand l'une d'entre elles prend la parole, elle peut entendre fuser toutes sortes de gracieusetés, comme "A Poil !", pour ne citer que la plus convenable ... sans oublier toutes sortes de considérations d'ordre physique, laudatives "elle est baisable" ou dévalorisantes : Je m'étonne que :
- les députées ne se soient jamais livrées au même exercice avec les plus machos.
- le président de l'assemblée n'interdise ce genre de propos.
- les députés un peu évolués, on doit bien en trouver quelques-uns, n'imposent le silence à leurs pithécanthropes de collègues. Merci à nos camarades de la Libre Pensée d'être à peu près convenables...

Charité chrétienne (1) : L'église n'a cessé au cours de son histoire de tremper dans les histoires les plus sordides. L'hebdomadaire Marianne (numéro de décembre) raconte comment des centaines d'enfants anglais, réellement ou prétendument orphelins, ont été déportés en Australie et Rhodésie, pour lutter contre l'immigration jugée envahissante par les autorités anglaises. Encadrés par des Frères, soumis à des travaux forcés, les garçons ont subi toutes sortes de brimades corporelles et sexuelles. Les filles, enfermées dans des couvents, n'étaient guère moins maltraitées; leur vie d'adultes a été profondément marquée par cette enfance volée. Cinquante ans après, les évêques australiens ont exprimé leurs regrets ...

Charité chrétienne (2) : 20 Février sur France 3; les blanchisseuses de Magdalen. La très catholique Irlande ne supportait pas ses filles mères, les Magdalen, du nom de Marie-Madeleine, la pécheresse repentie du Nouveau Testament. Avec l'accord des familles, on les a enfermées dans des couvents où certaines ont passé toute leur vie; les convainquant sans cesse de leur indignité, les religieuses dont la plus évidente qualité est d'être de bonnes gestionnaires, les faisaient travailler toute l'année à des travaux de blanchisserie dans des conditions particulièrement difficiles : excessive chaleur en été, froid rigoureux en hiver. Seule distraction, la prière. L'une d'entre elles définit leur condition : l'esclavage. une fois sortis de la petite enfance, leurs enfants étaient enlevés de force pour être confiés à des familles d'adoption ou à des orphelinats. Ces pratiques se sont perpétuées jusque dans les années 70. La haine de la libre sexualité féminine est tenace dans les religions. Les religieuses matonnes interrogées estiment qu'il y avait quelques excès, mais on ne les sent pas torturées par les remords. La religion catholique prêche la compassion, la fraternité et l'amour, elle ne cesse de générer la haine et la violence et elle n'est pas la seule.

Parité : La parité hommes-femmes a déclenché de vives polémiques écrites et orales, fondées souvent sur des arguments pertinents, qu'on soit pour ou contre. Toutefois, sans doute par souci du politiquement correct, on évite de dire  que certains arguments aussi judicieux soient-ils dissimulent le refus obstiné de concéder leur place aux femmes; des siècles de domination masculine et l'asservissement de la femme ont forgé des mentalités toujours vivaces, même si elles ne peuvent plus ouvertement s'exprimer. Des intellectuelles s'élèvent aussi contre la parité, mais appartenant à une classe privilégiée, elles ont eu accès au pouvoir sans difficultés particulières, exceptions qui confirment la règle.
Cependant les arguments des opposants ne peuvent toujours être ramenés à la seule misogynie et méritent qu'on s'y attarde. Kintzler souligne à juste titre qu'on ne saurait voter pour une femme uniquement parce qu'elle est une femme et M.C. Boutin avant d'être une femme est d'abord le chantre d'un ordre moral insupportable; mais pour autant la parité n'implique pas une cohorte de M.C. Boutin et personne n'est forcé de voter pour une femme. Certaines se disent humiliées d'être réduites à des quotas : n'est-il pas plus humiliant d'être écartée des responsabilités sans considération de ses propres capacités ? Mais on risque de tomber dans le communautarisme s'écrient les défenseurs de la république. Ce serait vrai si les femmes constituaient une communauté, ce qui est faux; la division de l'humanité en hommes et en femmes est la seule qui soit invariable et n'a rien à voir avec une communauté composée d'individus appartenant à une même ethnie, une même religion. Enfin, l'argument le plus souvent utilisé est celui de l'universalisme républicain qui peut seul assurer l'égalité; mais quand la réalité est en contradiction avec le principe, quelle valeur celui-ci peut-il garder ? Les chiffres sont éloquents en politique, sans parler du domaine social : députées : 10%, sénateurs : 5%, maires : 8%... La parité n'est pas une solution idéale, seulement un moindre mal; soumise à la double pesanteur des tâches quotidiennes qui leur sont généralement attribuées et des mentalités plus ou moins consciemment intégrées, les femmes ont bien besoin, dans un premier temps, d'une aide spécifique; à elles ensuite de prendre leur destin en mains.

L.G.
 
 





 

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