Les armes se taisent, Michel et Kagame se parlent à Bruxelles

P. Ma.

Le Soir du vendredi 9 juin 2000

Sera-t-il respecté? Toujours est-il que l'Ouganda et le Rwanda ont accepté jeudi un cessez-le-feu à Kisangani (République démocratique du Congo) conclu sous les auspices du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, les deux belligérants acceptant de retirer leurs troupes en début

d'après-midi. Quelques heures plus tard, le président rwandais Paul Kagame faisait une

halte-éclair à Bruxelles-National pour y rencontrer le ministre belge des Affaires étrangères Louis Michel. De retour de Londres, Paul Kagame a été reçu durant une heure par le

chef de la diplomatie belge avant de reprendre l'avion pour le Rwanda. L'entretien a permis aux deux hommes de faire le point sur les événements de Kisangani, fermement condamnés auparavant par Louis Michel.Le président Rwandais s'est engagé à cette occasion à respecter

le cessez-le-feu. Une autre rencontre a été tout naturellement évoquée durant cet entretien: celle qui, samedi dernier au Kenya, a mis en présence le président rwandais et son homologue congolais Laurent-Désiré Kabila. Il en ressort que, pour beaucoup d'observateurs del'Afrique des Grands Lacs, Kabila représente désormais une "part de la solution" au conflit

qui déchire la région. Paul Kagame a également plaidé pour un soutien à l'ancien président botswanais Keith Masire, le "facilitateur" chargé de préparer le dialogue intercongolais, que le chef de la diplomatie belge rencontrera samedi.Au terme de cet entretien, Louis Michel a dit à nouveau toute l'attention que la Belgique réserve aux Grands Lacs, reendiquant au passage un rôle dans la rencontre Kagame-Kabila. C'était un préalable pour redonner une chance aux accords de Lusaka auxquels il faut croire follement et irrationnellement,a dit le ministre, réaffirmant l'intention de la Belgique de continuer à jouer les "pompiers de

service" dans la région.

© Rossel et Cie SA, Le Soir en ligne, Bruxelles, 2000