2. Le cubisme :

Il s'agit d'un nouveau langage pictural et du mouvement artistique le plus révolutionnaire depuis la Renaissance. Ses origines tiennent dans la leçon de Cézanne et l'influence de diverses sortes d'Art primitif, surtout l'Art nègre pour son contenu énigmatique et sa plasticité. Les cubistes désiraient un contact plus profond et plus intime avec ce qu'ils peignaient. Fidèles à la nature, ils cherchèrent par des moyens surtout intellectuels à toucher une réalité supérieure.
Le cubisme n'a jamais été un groupe unitaire d'artistes liés entre eux par l'adhésion à un programme commun, mais plutôt la réunion spontanée de peintres et de sculpteurs qui, dans un climat culturel particulièrement vivifié par l'expérience de Cézanne et par celle de Braque et de Picasso ont poursuivi avec une liberté mentale absolue la recherche de leur langage et la détermination de leur univers poétique personnel.Le cubisme est l'invention d'un langage qui permet à l'artiste de représenter dans un tableau la multiplicité des notions mentales et des données étroitement connexes à l'objet de la vision. La division stérile entre réalité extérieure et réalité intérieure, entre idée et chose, est surmontée par ces peintres dans la création artistique. Pablo Picasso et Georges Braque sont les deux précurseurs de ce mouvement . Ce style est identifié par la représentation en petits cubes d'un objet et est caractérisé par 2 phases :

Le joueur de guitare (Picasso)

Le violon (Picasso)

Les principaux artistes qui participèrent au mouvement Cubiste furent, avec Braque et Picasso, Juan Gris, Metzinger, Gleizes, Delaunay et Marcel Duchamp.
Durant les premières périodes, les peintres cubistes s'appliquaient à rompre la forme réelle de l'objet pour l'inscrire dans ses formes géométriques, en présentant simultanément plusieurs aspects du même objet ou un corps de face, de profil et de dos.
En reconstruisant sous le titre "Nature morte" des ensembles d'objets, presque toujours pareils, les cubistes montraient que le sujet importe moins que sa traduction en langage plastique. Un vase fleuri, une guitare, une pipe... font partie du quotidien. L'habitude que l'on a de ces choses familières dissout singularité et beauté; mais en les arrangeant de façon architectonique grâce à un subtil équilibre des formes et des couleurs, les cubistes entendaient atteindre à une réalité supérieure.
Pour illustrer ceci, examinons la Nature morte au buste noir (Picasso). C'est un modèle de composition équilibrée. Un tel tableau n'a pas d'autre sens ni d'autre fin que lui-même. C'est un objet de beauté strictement pictural, s'adressant à l'esprit par la voie des sens. On remarquera la richesse des rouges du tapis, le doux éclat du jaune de la guitare, le noir franc du buste, la gamme des blancs teintés que proposent le compotier, la partition musicale, la table et la fenêtre. Le mauve personnalise cette fugue colorée dans laquelle éclate, acide, le croissant vert de la pastèque. Il y a un jeu subtil de correspondances entre les plans, les couleurs, les lignes. Chaque oeuvre cubiste valable est d'ailleurs une manifestation d'équilibre architectural, à deux dimensions.

Nature morte au buste noir