Soupe au fugu

Je me réveille

Encor vivant

Buson (1715-1783)

 

Marché de Kantan

J'examine des fugu

Neige matinale

Buson

 

  HIROSHIGE : Un banc de poisson (1832) Buri ( Sériole ) et Fugu ( Tétrodon

 HIROSHIGE : Un banc de poisson (1832) Buri ( Sériole ) et Fugu ( Tétrodon, poisson coffre, au premier plan)

 

 

Portant une barre

Un qui hier soir

A pris du fugu

Yanagidaru (Tonneau de saule) almanach poétique 1765-1838

Bienheureux celui qui peut porter l'une des barres de la jarre funéraire d'un de ses compagnons de table moins chanceux...

 

" A Yoshiwara

le tétrodon est en vente

aux quatre saisons. "

Au quartier des plaisirs de Yoshiwara, tous les mets, même les plus rares sont disponibles si on y met le prix. Le tétrodon est parfois appelé "canon", surnom des filles des établissements de bas étage du quartier réservé d'Edo. Les unes et l'autre pouvaient donner la mort.

 

 

Le premier occidental à parler des fugu fut Fernão Mendes Pinto, dans sa "Peregrinação"de 1569. Il évoqua les poissons " semblables à de grands lézards, tout tachetés de vert et de noir, avec sur l'échine trois rangs d'épines fort pointues, de la grosseur d'une flèche, qui recouvraient aussi tout le reste du corps sans y être toutefois ni si longues ni si grosses que les autres. Ces poissons se hérissent de temps en temps comme des porcs-épics, ce qui les rend fort épouvantables à voir. Avec cela, ils ont le museau très pointu et noir, avec des crocs longs de deux empans ressemblant à des défenses de sanglier, qui leur sortent des mâchoires".

Les différentes variétés de fugu, dont une vingtaine seulement sont commercialisables, sont pêchées à la ligne de traîne. Les pêcheurs gardent les poissons en vie dans des viviers, après leur avoir ôté les dents pour éviter les bagarres et les blessures qui déprécieraient leurs prises. Les fugu sont découpés et pelés vivants par les cuisiniers qui ôtent précautionneusement les viscères et lavent les chairs à grande eau, pour enlever toute trace de poison. En tout état de cause, seuls des chefs japonais dûment diplômés après de longues années d'études sont aptes à servir une clientèle aimant le risque et ayant plus de 150 euros à dépenser par portion.

De nos jours, 200 cas d'intoxications consécutives à la consommation de chair de fugu sont recensés chaque année, dont la moitié au Japon. Les lèvres et la langue sont engourdies, puis viennent la paralysie faciale et les troubles digestifs. Enfin, surviennent les paralysies locomotrices et le blocage respiratoire, alors que le malade garde toute sa lucidité…  La moitié des malades décède, dans un délai de 20 minutes à 8 heure.

 

Pour en savoir plus, un site d'hygiène alimentaire : http://www.chez.com/guatemalt/

 

Tokai université press :  quelques espèces de fugu

Le tiers des espèces de fugu hantant les eaux japonaises. Certaines mortelles, d'autres pas... J'aimerais bien goûter du fugu ; mais j'aimerais bien vivre aussi.

 

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