La Renault 11 Biturbo de JCM
 
Voici donc ma R11 telle que je l'ai achetée un beau jour de 1999. C'était une R11 Turbo 1 strictement d'origine, avec son bouilleur de R5GTT. L'ensemble était sain quoi qu'un peu défraichi, et en plus le proprio la vendais avec une autre R11 Turbo (la noire, à côté) pour pièces.

La voiture n'avait que 80.000 km au compteur et accélérait déjà fort. En rentrant sur l'autoroute avec, j'ai accroché le 205 compteur, ça s'annonçait bien ! Aussitôt, j'ai décidé de faire quelques modifications : refaire la peinture des boucliers en noir, rabaisser la voiture et changer les jantes. Une petite préparation moteur était également au programme.
 
Moins de 2 mois après son achat, ma 11 ressemblait donc à celà. Sur cette photo, les jantes sont des 17 pouces Momo modèle Street Racer. La voiture est rabaissée de 3 cm grâce à un kit Bilstein court à l'avant et à des ressorts de Fuego à l'arrière. Les amortisseurs ont été changé pour des Koni à détente courte : la tenue de route s'en est donc trouvée améliorée sans trop dégrader le confort.

Côté moteur, bien que celui d'origine fût de bon niveau, il me fallait de quoi river le clou à la Fuego de Fyrre qui semblait imbattable depuis quelques temps à Montesson (comme lors de cette soirée de Février où une M3 y a laissé sa boîte...) Pour celà, j'ai décidé de partir sur la base d'origine ce qui, on le verra plus tard, n'était pas forcément le meilleur choix. J'ai d'abord changé l'admission par un kit direct Nisin, retravaillé la culasse au papier de verre 0.5, et changé le vilo pour encaisser le couple supplémentaire. J'ai également changé la pression du turbo, la passant de 1,1 bar à 1,5. Au total, le moulin développait ses 165 bourrins au banc de la concession Renault de Blois Nord, que je tiens à remercier.

Résultat, 230 réels et Fyrre dégouté à la première concentre ! Bon, ok, depuis il s'est énervé et a monté un V6 TDi Audi sur sa bestiole, mais c'est une autre histoire...
 
La 11 sous un autre angle. Au chapitre des petits détails, citons une calandre maison afin de mieux faire circuler l'air, un sigle Renault nouvelle génération, des ampoules 100 W et de nouveaux rétros. L'intérieur est resté d'origine, même si le compteur gradué jusqu'à 230 ne suffisait plus... Le freinage reste d'origine, ce qui était encore suffisant vu la puissance. J'ai juste remplacé les disque AV par des modèles de R25 TXi neufs, plus costauds et résistant mieux à l'échauffement

Malheureusement, il m'est arrivé deux mésaventures de suite : tout d'abord, en doublant un matin (où j'étais à la bourre) un car scolaire sur la droite, j'ai heurté un cycliste imprudent. Plus de peur que de mal pour le cycliste qui n'a eu qu'une jambe cassé et quelques contusions, en revanche le bouclier avant de la 11 était cassé sur une bonne partie, et ses fixations décrochées. Quelques semaines plus tard, on m'a volé mes rétros et les jantes 17 pouces sur un parking, et les voleurs ont laissé la voiture sur les disques, abimant ainsi le train avant.

Heureusement, dans le même temps, j'ai récupéré qq pièces d'origines Renault (dont un kit autocollant Turbo complet, qu'il me manquait depuis le début !) et surtout un moteur de R18 Turbo neuf ! J'ai donc décidé de m'attaquer à la troisième phase de la 11 :
 
Les modifications extérieures sont minimes : à partir des boucliers de ma 2è R11 que j'ai retravaillé afin de favorisé l'écoulement aéro-dynamique, j'ai confectionné un kit carosserie avec boucliers, jupes et spoiler, améliorant ainsi le CX de la voiture. J'ai également appliqué les autocollants et un coup de verni sur l'ensemble de la carosserie, donnant une teinte plus orange à la voiture. J'ai remis les rétros d'origine (en attendant mieux...) des jantes de 15 pouces (seulement, je sais, mais c'était du provisoire), et des antibrouillards Cibié de 80W.
 
(La phase 3 sous un autre angle) Le chassis est conforme à celui de la version 1, en revanche, au niveau mécanique tout change, avec probablement la R11 la plus puissante jamais imaginée !
 
Voilà la bête. Sous des allures d'usine à gaz, ce moteur cache un véritable monstre, capable d'emmener la R11 à plus de 250 km/h compteur et d'abattre le 0-100 km/h en 6,5s... En effet, je me retrouvais avec un moteur de R18 turbo (voir plus haut), de 1.6 l (contre 1.3 pour celui d'origine) mais aussi de mon moteur d'origine que je ne voulais pas abandonner. C'est alors qu'en parcourant une revue automobile parlant de la Safrane Biturbo, j'ai imaginé de reprendre le meilleur des 2 moteurs : leur turbo. Je passe sur la mise au point, longue et difficile (je ne compte plus les heures d'usinage, d'essais, de calculs et d'expérimentation...) pour arriver au résultat final : la seule Renault biturbo au monde après la Safrane...

Pour commencer j'ai remplacé le moteur d'origine, qui devenait trop pointu et manquait trop de couple. Celui de la R18 s'adaptant parfaitement dans la R11, le plus gros du travail fut de confectionner le système biturbo et de répartir au mieux le souffle dévastateur des deux turbines. Pour cela, j'ai usiné une tuyière commune, ainsi qu'un système couplant les deux turbines. La pression des deux turbos est la même (2 bars), et un échangeur Garrett a pris place pour refroidir les trubos. Le bloc est réalésé à 1.7 l, et le vilo changé pour un modèle renforcé. Le carbu d'origine laisse sa place à deux Weber double corps, reliés à l'accélérateur par un système "maison".

Bien évidement, l'échappement n'est pas oublié, avec un ligne complète Remus et un silencieux Devil, le tout sur un collecteur maison lui aussi. Commencent ensuite les essais au banc, qui prouvent que la puissance est bien là : 230 cv à pression normale, 245 avec overboost. Ce système overboost, inspiré des Alfa Romeo, augmente la pression des turbos de 2 à 2.3 bars pendant 45 secondes, juste le temps de doubler un PD de pauvre en caisse d'origine ou de fumer Marsipu à Montesson ;)

Enfin la boîte d'origine un peu dépassée par les évènement laisse sa place à une boîte 6 d'origine Peugeot (306 S16) et à un embrayage renforcé de Safrane Turbo D, habitué aux couples monstrueux. Tout le freinage est revu, avec des disques ventilés AV et AR, le tout pincé par des étriers Brembo Compétitions.
 
Gros plan sur le coeur de la bête, l'arrivée d'air des deux turbos.
 
Le radiateur (origine R25) et le manchon de l'intercooler.
 
L'intérieur est celui d'origine, mais il est en cours de personnalisation.
 
Voici le futur tableau de bord de la biturbo : ce n'est ni plus ni moins qu'un tableau de bord complet de R11 Electronic (phase 2), avec ordinateur de bord, compteurs digitaux et synthèse vocale. Le compteur n'est pas limité, ce qui sera plus en accord avec les performances du monstre.

Depuis cet automne (où la biturbo a fait ses premiers tours de roues) j'ai procédé à quelques améliorations :
(désolé pour la qualité des photos, j'ai utilisé un appareil jetable de mauvaises qualité) En effet, j'ai apposé un avant complet de R11 millésime 88 et une prise d'air sur le capot (pour mieux alimenter l'intercooler), acheté de nouvelles jantes 17 pouces, avec un système antivol imaginé par Batman : avec une batterie de camion dans le coffre, un montage électrique et quelques condensateurs, les jantes sont électrifiées, ce qui électrocute (brièvement donc à priori sans danger de mort) l'éventuel voleur. Disuasif et efficace. La caisse a été rabaissée de 2 cm, une barre anti rapprochement arrière est venue en aide à celle de l'avant, et j'ai posé un toit ouvrant électrique de Clio. Les autocollants n'ont pas résisté au Karcher, j'ai donc décidé à regret de les enlever. A l'intérieur ont pris place deux baquets mythiques que j'ai acheté aux enchères. Mythiques car ce sont ceux de Jean Ragnotti au Tour de Corse 87...
 
Un hommage à celle qui a inspiré cette réalisation, et à celui qui la pilotait : voici la R11 Turbo pilotée de main de maître par Jeannot Ragnotti au tour de Corse 87...