La méditerranée au XIIème : carrefour de trois civilisations

 

 

Intro

Problématique : Quels sont les formes que prennent les contacts entre ces 3 civi ?

 

I Trois civilisations différentes

A Les mondes chrétiens.

1) L’Empire Byzantin

a) L’organisation politique

395 : l’empereur Théodose partage l’empire entre ses 2 fils Honorius (occident avec pour K Ravenne vite submeergé par les invasion vandale, suève et surtout wisigothique) et Arcadius (Orient avec pour K Constantinople nlle Rome depuis Constantin) afin de leur permettre de mieux gérer les attaques des peuples dits barbares. Celui-ci se maintient malgré la personnalité falote d’Arcadius.

L’Empire Byzantin est ainsi né sur les ruines de l’Empire romain et donc en est, en Orient, la continuation. Au VIIème siècle, les conquêtes arabes l’ont contraint à se recentrer sur un espace restreint autour de sa capitale.

Document 2 p 73 : analyse du document : Il est dirigé par un empereur tout puissant qui porte le nom de BASILEUS : il est le représentant de dieu sur terre et exerce une tutelle étroite sur l’autorité religieuse de l’Empire qu’est le Patriarche de Constantinople. Il est sacré et à ce titre son pouvoir est incontestable et incontesté. L’Etat byzantin est un état théocratique : le pouvoir y est exercé au nom de Dieu. Donc aucune séparation entre le politique et le religieux. Les hauts dignitaires (responsables des affaires politiques et religieuses) sont choisis dans la famille royale.

b) Le christianisme oriental : l’Orthodoxie

Document 1 p 74

la religion est au cœur du fonctionnement de la société. C’est une religion chrétienne mais qui est différente de celle qui existe en Occident : on l’appelle l’orthodoxie.

Elle est dirigée par le patriarche de Constantinople et est très hiérarchisée. Au sommet, anges, évêques et moines domine l’Eglise Byzantine. Les évêques sont choisis parmi les moines.

Au départ, elle n’était pas vraiment séparée de l’église romaine mais diverses crises ont entraîné le schisme définitif de 1054 (ex : crise de l’iconoclasme).

L’évangélisation en pays slaves (Europe centrale, Balkans, Russie) a été permise en partie par l’adoption de l’alphabet cyrillique qui a ajouté quelques lettres à l’alphabet grec.

Vocabulaire :

c)       un empire sur la défensive

Face aux turcs, dès la fin du XIème siècle, l’empire est menacé à l’est. A l’ouest, ils perdent l’Italie du sud. Au nord, le territoire est également menacé. Au cous du XIIème , un certain redressement mais les pressions extérieures demeurent. Dès 1185, ils perdent les Balkans et une grande partie de l’Asie mineure remplacée par les états latins d’orient suite à la 4ème croisade en 1204.

Economiquement, ce sont les marchands de la république de Venise qui accaparent le riche commerce de l’empire.

La culture y est très vivace et demeure un bastion de la culture antique fondée sur les lettres grecques et latines qui ont leur place dans l’enseignement (restreint) tout comme dans la civilisation musulmane.

 

2) La chrétienté occidentale

a) Le Christianisme romain

on ne peut parler de catholicisme avant l’apparition du protestantisme au  XVIème

Document 1 p 74

Il est réformé dès le XIème (réforme grégorienne) : lutter vs simonie et nicolaisme pour eriger le clergé en modèle. Sert aussi un projet politique

b) Un ensemble politique morcelé

Depuis le IXème siècle et la déroute de l’empire Carolingien, la féodalité se développe : Document 1 p 73 : les rois ne sont que les primus inter pares placés à la tête de la pyramide féodale. L’ immixtio manuum"

Document : les trois ordres selon Aldabéron de Laon (in Poème au roi Robert, début du XIème siècle)

«  La société des fidèles ne forme qu’un corps ; mais l’Etat en comprend trois. Car l’autre loi, la loi humaine, distingue deux autre classes : nobles et serfs, en effet, ne sont pas régis par le même statut. Deux personnages occupent le premier rang : l’un est le roi, l’autre l’empereur ; c’est par leur gouvernement que nous voyons assurée la solidité de l’Etat. Le reste des nobles a le privilège de ne subir la contrainte d’aucun pouvoir, à condition de s’abstenir des crimes réprimés par la justice royale. Ils sont les guerriers, protecteurs des églises ; ils sont les défenseurs du peuple, des grands comme des petits, de tous enfin, et assurent du même coup leur propre sécurité. L’autre classe est celle des serfs : cette race malheureuse ne possède rien qu’autre prix de sa peine. Qui pourrait, par les billes de sa table de calcul, faire le compte des soins qui absorbent les serfs, de leurs longues marches, de leurs durs travaux ? Argent, vêtement, nourriture, les serfs fournissent tout à tout le monde ; pas un homme libre ne pourrait subsister sans les serfs. La maison de Dieu, que l’on croit une, est donc divisée en trois : Les uns prient (oratores), les autres combattent (bellatores), les autres enfin travaillent (laboratores).Ces trois parties qui coexistent ne souffrent pas d’être disjointes ; les services rendus par l’une sont la condition des œuvres des deux autres ; chacune a son tour se charge de soulager l’ensemble. Ainsi, cet assemblage triple n’en est pas moins un ; et c’est ainsi que la loi a pu triompher, et le monde jouir de la paix. »

·          Une monarchie pontificale en plein essor qui alimente la réflexion politique

Document 4 p 73 : réforme grégorienne : dictatus papae : paputé : auctoritas et potestas depuis la donation de constantin (par ce texte qui est un faux du VIIIè siècle Constantin donne au Pape Silvestre (314-335) l' imperium sur l'Occident.)

c) Une civilisation en plein essor

Opposition entre les historiens du climat : certains parlent de réchauffement, d’autre d’un maintien d’une période froide ; ce qui esrt certains période séche du au XIIIème s.

 

B le morcellement politique de la civilisation musulmane.

1) L’Islam

c’est une religion monothéiste ce qui signifie que la croyance est limitée à un seul dieu  tout comme le Christianisme (point commun). Comme le christianisme, c’est une religion révélée et cette révélation a été faite par Dieu (Allah) à Mahomet (v570-632) dernier des grands prophètes (et donc pour les musulmans le plus complet, parfait) et est contenue dans le Coran, le livre saint. Ce dernier contient donc les prescriptions liées aux croyances des  aux musulmans, mais aussi la loi islamique, La Charia (celle-ci est encore en vigueur dans certains états musulmans comme l’Arabie Saoudite) et la tradition ou Sunna. C’est une religion de rituels

2) Une organisation politique éclatée

A sa mort en 632, Mahomet n’a pas laissé de descendants mâles et n’a pas fixé de règles en ce qui concerne sa succession. Or, il était à la fois le commandeur des croyants et le chefs politiques des arabes. La pratique a fait que ce furent les compagnons les plus proches de Mahomet qui furent ses successeurs sous le nom de Calife (de Khalifa qui signifie successeur) : l’unité a donc été dans un premier temps maintenue. Cependant, une querelle successorale aboutit en 659-661 à une coupure qui divisa de fait le monde musulman entre un monde Chiite minoritaire correspondant approximativement à l’Egypte actuelle (qui veulent un calife issu de la famille du prophète notamment ceux d’ali cousin et époux de Fatima la fille unique du prophète) et un monde musulman sunnite majoritaire (qui suivent la tradition, sunna, en choisissant les meilleurs suite au choix par Mahomet de son ami Abu Bakr) divisé entre l’empire seldjoukide à l’est (turcs convertis depuis peu à l’islam dont la K est Bagdad) et l’empire almoravide puis Almohadeà l’W (centré sur l’Espagne). Voir carte p.68-69.

Au XIIème siècle, cette division perdure et est associée à des pressions extérieures de la part du monde chrétien.

3)  une vie culturelle et économique intense.

En Andalousie et sur la façade atlantique du Maghreb, les productions des jardins et artisanales assurent à l’économie une prospérité importante. La prospérité se retrouve également en Egypte. Dans la partie orientale du monde musulman, la présence italienne, surtout en mer, est un facteur limitant.

C’est par le biais des scientifiques arabes, dont le plus connu au XIIème est Averroès, que la deuxième grande partie des œuvres d’Aristote (celle que l’on connaît aujourd’hui) a été connue en occident.

Les sciences et la médecine progressent également.

 

II Les contacts entre ces civilisations

A) Les contacts belliqueux : la méditerranée comme terre de rupture

1) Les croisades (dossier p 80-83)

a) Les facteurs d’explication

Document 2 p 80 + 4 p 79 : les dynamiques internes  de l’islam comme du christianisme latin expliquent ces entreprises.

 

b) Le déroulement des croisades

Au total, ce sont quatre croisades qui ont lieu entre la fin du XIe siècle et le début du siècle suivant. La première croisade est prêchée le 27 novembre 1095, au dernier jour du concile de Clermont, par le pape Urbain II. Son appel connaît un retentissement inattendu dans la Chrétienté :

·         Il soulève les foules, entraînées par des prédicateurs populaires (comme Pierre l’Ermite) ; c’est la " croisade populaire ". Mais ces quelques dizaines de milliers d’hommes et de femmes se font décimer par les Turcs, la famine ou les maladies avant d’atteindre leur but.

·         En revanche, les troupes de chevaliers, mieux organisés par les souverains et la papauté, assiègent les cités :  Les Croisés prennent Jérusalem (1099), constitué en royaume par Godefroy de Bouillon. Les Etats latins d’Orient sont ainsi créés en Orient : la principauté d’Antioche, fondée en 1098 par le prince italo-normand Bohémond, demeurera jusqu’au XIIIe siècle, le comté d’Edesse est fondé par Baudoin de Boulogne en 1098 (il disparaît en 1144), le comté de Tripoli, fondé en 1102 par Raymond de St-Gilles, comte de Toulouse.

Ces conquêtes provoquent le réveil du Djihad : Un kurde né en Mésopotamie, Saladin,  fait tomber Jérusalem après sa victoire à la bataille d’Hattin en 1187.

 

2) La Reconquista

Une des grandes réussites de l’expansion chrétienne entre le Xe et le XIVe siècles, c’est la reconquête de presque toute l’Epagne sur les musulmans.

En Espagne, la conquête musulmane avait laissé subsister quelques petits royaumes chrétiens dans les régions montagneuses du nord de la péninsule : Léon, Navarre, comté de Barcelone. Ces petits royaumes entreprennent une reconquête de l’Espagne. Rejoints par des mercenaires, des chevaliers (des Français, en majorité) et par des moines clunisiens (qui soutiennent au même moment l’essor du pélerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle), ils organisent la " croisade " contre les Sarrazins. b

Au début du XIIe siècle, les conquêtes reprennent : Tudèle est reprise en 1114, Saragosse en 1118, et la vallée de l’Ebre est occupée par Alphonse Ier. En 1137, le comté de Barcelone et l’Aragon sont réunis. A l’Ouest, Alphonse Henriquez s’empare de Lisbonne et libère la majeure partie du Portugal dont il devient roi en 1139.

Ces succès sont remis en cause par les querelles dynastiques qui divisent les royaumes chrétiens et par la vague almohade. Les rois chrétiens ne peuvent poursuivre leurs avantages et, au milieu du XIIe siècle, la reconquête chrétienne reste bloquée sur les bords du Tage. Il faut attendre 1212 pour que les trois rois de Castille, d’Aragon et de Navarre s’allient et remportent une victoire décisive à la bataille de Las Navas de Tolosa. La Reconquista est alors relancée.

 

                B) Les contacts culturels

                             1) La Sicile normande

Dès le début du XIe siècle, des Normands en quête d’aventures et de terres partent en Italie du Sud. Là, certains chefs parviennent à se faire concèder des fiefs. Ils forment des principautés indépendantes au détriment des Byzantins (la première est fondée en 1029). L’un d’eux, Robert Guiscard, se rend maître de la Campanie et vainc les troupes pontificales en 1053. Le pape Nicolas II est contraint de reconnaître son aurorité. Guiscard chasse les Byzantins d’Italie du Sud (Bari est prise en 1071) et débarque même sur l’autre rive de l’Adriatique pour les combattre (la péninsule balkanique est constamment menacée par les visées de Guiscard dans la seconde moitié du siècle). La conquête de la Sicile est lancée en 1060 et achevée par ses successeurs qui finissent de chasser les musulmans de l’île. A la fin du XIe siècle, la Sicile est entièrement sous l’autorité des Normands.

Au début du XIIe siècle, le roi Roger II place toutes les possessions normandes sous son autorité et obtient la couronne royale en 1131. Les Normands continuent de menacer Byzance et prennent même pied sur l’autre rive de la Méditerranée, pour quelques années : Sfax, Djerba et Tripoli sont occupées en 1148. Ils coupent ainsi un axe essentiel du commerce musulman et ouvrent la Tunisie au commerce de Gênes et de Pise. La Sicile, " verrou du monde méditerranéen ", s’associe aux efforts des Pisans, des Gênois, des Catalans et des Provencaux pour saborder la domination musulmane dans la région (les Baléares sont soustraites à leur domination, par exemple). L’expansion normande met fin à quatre siècles de domination musulmane en Méditerranée.

Avec la péninsule ibérique, la Sicile est le lieu privilégié de symbiose entre les civilisations du bassin méditerranéen. En effet, après avoir chassé les musulmans et les byzantins du sud de l’Italie, les rois normands ont su assimiler les trois cultures, tout en imposant un pouvoir monarchique qui sert de modèle à l’Occident chrétien.

Le pouvoir est représenté par une monarchie héréditaire de droit divin : le roi est sacré par le pape, on lui donne d’ailleurs les titres d’Eusèbès (Sacré) ou de Clipeus Christianorum (Bouclier de la Chrétienté). Son pouvoir est donc proche de celui de l’Empereur byzantin ; les auteurs soulignent la fascination exercée par l’Orient sur les rois siciliens, qui expliquerait en partie la menace constante qu’ils font peser sur l’Empire et leurs efforts visant à faire de Palerme l’égale de Constantinople.

Le roi impose les lois, désigne les évêques et nomme les fonctionnaires. A la cour de Palerme, Normands et Siciliens, Byzantins et musulmans se côtoient. Le latin, le grec et l’arabe sont les trois langues officielles de la chancellerie et nombre de hauts fonctionnaires pratiquent simultanément ou en alternance l’islam et le christianisme. Les rois siciliens ne dédaignent pas, à l’occasion, jouer les mécènes : ainsi, Roger II invite le géographe arabe al-Idrisi, qui réalise à sa demande le premier atlas connu en Occident, le Kitab Rudjar (le " Livre de Roger ").

La monarchie sicilienne s’appuie sur une administration très organisée et nombreuse : conseils, bureaux, grands Officiers, administration provinciale et locale solides. On y trouve des influences byzantines (par exemple, les stratèges dans les subdivisions provinciales), musulmanes (les cadis), normandes (les vicomtes).

Tous les voyageurs semblent avoir été frappés par la splendeur de la capitale du royaume de Sicle, Palerme : Ibn Jobaïr, à la fin du XIIe siècle, décrit longuement ses places, ses jardins, ses bâtiments en pierre de taille. Il évoque les avenues spacieuses le long desquelles il sent l’influence musulmane jusque dans la parure des femmes (vêtements, bijoux, teintures, parfums), les édifices " dignes de Cordoue ", les hippodromes. Il compte l’église de l’Antiochier comme " l’un des plus merveilleux ouvrages du monde ". Cette église, comme toutes celles de la capitale, mêle les styles roman, byzantin et arabe.

Palerme est une ville riche. La situation géographique de l’île, à la croisée des routes commerciales, en fait une point de passage des marchandises venues de l’Orient. Les gênois et les vénitiens ne s’y sont pas trompés et y ont installé des comptoirs. Et les échanges commerciaux sont facilités, tout au long du siècle, par la communauté culturelle : Palerme devient un creuset international des sciences et des arts qui assimile, à l’exemple de la cour du roi, les cultures occidentale, arabe et grecque.

 

2) La péninsule ibérique au XIIème siècle

L’Espagne musulmane, qui avait déjà abrité les brillants foyers de la civilisation ommeyade, connaît une grande floraison culturelle et scientifique au XIIe siècle. Et c’est par elle, plus que par toute autre zone de contact, que l’Europe établit ses relations les plus fécondes avec la culture musulmane.

Dès le Xe siècle, on étudie les livres musulmans dans les monastères de Catalogne, à l’exemple des moines clunisiens. L’Espagne connaît par la suite un vaste mouvement de traduction de l’arabe au latin, mais également du grec, de l’hébreu et même des ouvrages indiens. Les grands centres de traduction fleurissent dans la péninsule, en particulier à Tolède où, autour de l’évêque, collaborent musulmans, juifs et chrétiens (les juifs, polyglottes, ont joué un grand rôle dans la transmission de la culture musulmane). Ainsi, l’italien Gérard de Crémone (né en 1114) s’installe à Tolède et traduit de l’arabe plus de 70 ouvrages scientifiques.

Les hommes de lettres et les savants arabes s’intéressent au XIIe siècle à tous les aspects du savoir. Le plus connu d’entre eux est sans doute le philosophe andalou Ibn Rochd (1126-1198), que les Occidentaux désignent sous le nom d’Averroès et qui exerce les fonctions de cadi à Séville et à Cordoue. Médecin (on lui doit un traité de médecine intitulé " Généralités " qui connaît un grand rententissement au Moyen Age), commentateur de l’oeuvre d’Aristote, il tente de réconcilier religion et philosophie : " Que la loi religieuse, écrit-il, invite à une étude rationnelle et approfondie de l’univers, c’est ce qui apparaît clairement dans plus d’un verset du Coran. " L’oeuvre d’Averroès influencera beaucoup la culture occidentale, malgré l’hostilité des juristes malikites (ils lui reprochent entre autres choses de remettre en question l’immortalité de l’âme) qui entraînera sa disgrâce.

Les ouvrages arabes traduits en latin au cours de la période s’attachent à tous les aspects de la connaissance et de l’expression artistique : poésie, récits d’histoire, traités juridiques, philosophie, médecine (par exemple, les textes de Maïmonide (1135-1204) traitant de questions aussi diverses que l’asthme, les régimes alimentaires, la dépression nerveuse et les hémorroïdes seront traduits en latin), astronomie, sciences naturelles, géographie, agronomie, art des jardins...

Cependant, si le monde chrétien se montre très intéressé par ce qui se passe au sud, les musulmans, sûrs de leur supériorité matérielle et culturelle, ne s’intéressent guère à l’Europe chrétienne.

 

C) Les contacts commerciaux

Correction TP Les marchands italiens (Bordas 2004)

Problématique : Les marchands issus des cités italiennes apparaissent comme des intermédiaires économiques et culturels entre l’Orient et l’Occident méditerranéens.

1)       Même si on les retrouve tout autour de la méditerranée, Les comptoirs italiens sont particulièrement concentrés dans la partie orientale de celle-ci (Machrek, côtes de lamer noire, delta du Nil et côte proche orientale).

2)       En 1081, les Normands menés par Robert Guiscard, un chevalier qui a permis aux Normands d’affermir leur position en Italie du Sud et en Sicile, lancent une expédition militaire de 16000 soldats contre l’Empire Byzantin. En février 1082 ils occupent l’Île de Corfou et la ville portuaire de Durazzo située en Albanie actuelle et qui leur ouvre les portes de la route de Constantinople via la macédoine après avoir infliger une lourde défaite à l’empereur Alexis Comnène (octobre 1081). Il est contraint de laisser le commandement à son fils aîné Bohémond de Hauteville pour aller porter assistance au pape Grégoire VII menacé à Rome par l’empereur germanique Henri IV. Ce transfert de commandement permet à l’Empereur Alexis de faire appel aux Vénitiens qui infligent une défaite cuisante à la troupe de Bohémond. C’est dans ce contexte qu’est promulguée, à la chancellerie impériale du diplomate hors pair qu’était Alexis 1er Comnène, le chrysobulle (édit impérial scellé avec le sceau d’or de l’Empereur) de mai 1082. Celui-ci confère des privilèges importants aux Vénitiens tant en terme financiers (rente annuelle directe issue du trésor impérial, perception d’un revenu fixe sur le commerce des marchands italiens de la cité d’Amalfi qui exercent dans l’Empire, exonération des droits de douane et des taxes commerciales) qu’honorifique (le duc de Venise est gratifié d’un titre conféré aux membres de la famille de l’Empereur).

3)       La phrase en italique « à l’exception du bois, du fer et de la poix[peau ?]..] signifie que tout produit peut être réexporté à l’exception des marchandises citées car celles-ci ne sont pas disponibles en Egypte. Ainsi, l’Egypte, tout en concédant des droits aux Italiens (ouvrir des bureaux de change, de commercer et de vivre sans être inquiété dans le comptoir d’alexandrie), obtient à la fois des rentrées financières grâce aux taxes de douane ainsi que des produits qu’elle ne pourrait acquérir que par l’importation (métaux, bois).

4)       Le marchand Pisan (de Pise donc) Le pace vend des peaux. Pendant son absence, il délègue la gestion de ses affaires à un marchand tunisois avec qui semble t-il il entretient des relations amicales.

5)       A Tunis comme à Alexandrie, Vénitiens, Génois et Pisans sont en concurrence pour dominer le commerce local. Cette concurrence est un atout pour les musulmans qui peuvent négocier des accords commerciaux et obtenir en quantité importante des marchandises venues d’Occident.

6)       Le turban du marchand vénitien est un témoignage du syncrétisme culturel qui s’opère suite aux contacts entre des populations de civilisations différentes. Ce marchand arbore ainsi une tenue vestimentaire à l’orientale mais maîtrise probablement aussi quelques rudiments d’arabe.

 

Réponse organisée

I Les Marchands italiens assurent un lien économique entre orient et occident

I Les Marchands italiens assurent un lien culturel entre orient et occident

 

Conclusion générale

Au XIIème siècle, trois civilisations entrent en contact en méditerranée. Deux d’entre elles, les civilisations chrétienne d’occident et arabo-musulmane tendent, par leurs dynamismes, à réduire la puissance de l’Empire byzantin dont la chute en 1453 face aux turcs ne sera que l’épilogue d’une longue déchéance. Les contacts inter-civilisationnels se manifestent ainsi de manière belliqueuse que ce soit en orient avec les croisades et le djihad qui tendent qui assurent tantôt la domination chrétienne tantôt la domination musulmane ou en occident avec la reconquête chrétienne de l’Espagne. Cependant la mobilité des frontières fait émerger des zones flottantes où des populations des deux civilisations cohabitent : ainsi, d’autres formes de contacts existent faisant même parfois naître des syncrétismes culturels comme à Tolède ou à Palerme. Doit on parler de naissance de la tolérance pour autant ? Ce serait un anachronisme car la méfiance reste de mise et chacune des civilisations pense détenir la vérité. Au début du XIVème siècle, Ramon Lulle, religieux franciscain catalan, en fera les frais car après avoir tenté de convertir les foules tunisoises au christianisme, il sera lapidé et laissé pour mort en place publique !